Dimanche, 01-04-18

1. Dim. - B - PAQUES, RESURRECTION DU SEIGNEUR,
So, G, Sq, C, P de Pâques I, Comm. propre -
1re lecture : Ac 10, 34a.37-43 ; Ps 118(117),1.4, 16-17, 22 - 23 ;
2ème lecture : Col 3, 1 - 4 ou 1 Co 5, 6b - 8 ;
Évangile : Jn 20, 1-9 (ou à la messe du soir, Lc 24, 13 - 35).

Homélie donnée par Père Bernard Dourwe, Rcj.

1re lecture : : Ac 10, 34a.37-43
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
34 il prit la parole :
37 « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
38 Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
39 Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le pendant au bois du supplice,
40 Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
41 Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
42 Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
43 C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »

PSAUME – 117 ( 118 )
1 Rendez grâce au SEIGNEUR : Il est bon !
Eternel est son amour !
4 Oui, que le dise Israël :
Eternel est son amour !
16 Le bras du SEIGNEUR se lève,
le bras du SEIGNEUR est fort !
17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du SEIGNEUR.
22 La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle.
23 C’est là l’oeuvre du SEIGNEUR,
la merveille devant nos yeux.

DEUXIEME LECTURE :Col 3, 1-4 ; Co 5, 6b – 8
Colossiens 3, 1-4
1 Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
2 Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
3 En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
4 Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi,
vous paraîtrez avec lui dans la gloire.


1 Corinthiens 5, 6b – 8
Frères,
6 Ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
7 Purifiez-vous donc des vieux ferments
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
8Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.

EVANGILE :Jn 20 , 1 – 9
1 Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau
de grand matin ; c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
2 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
3 Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
4Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
5 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
6 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges posés à plat,
7 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
8C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
9Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Ecriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
COMMENTAIRE
Après quarante jours de prière, de jeûne et d’aumône, d’exercices spirituels afin de vivre la Pâques du Seigneur et de nous réconcilier avec Dieu, avec le prochain et avec nous-mêmes, notre joie est grande en ce jour où nous célébrons l’événement de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Au départ, la Pâques c’est la fête du passage. Elle nous rappelle qu’à l’époque de Moïse, le peuple hébreu a été libéré de l’esclavage d’Egypte. Il a « passé » la mer rouge pour s’acheminer progressivement vers la terre promise. Et au matin de Pâques, nous fêtons le Christ qui est « passé » de la mort à la Vie.
Le Fils du Dieu Vivant après avoir souffert sa passion et la mort sur la croix sort victorieux du tombeau trois jours après. Marie Madeleine, Pierre et Jean en sont témoins du tombeau Vide. Dans les Actes des apôtres, Pierre annonce la joie de la résurrection à ses auditeurs et Paul aux Colossiens livre les implications de la résurrection de Jésus dans notre vie. Sa résurrection est une Bonne Nouvelle pour toute l’humanité car avec lui, nous sommes morts et ressuscités.
Sortie très tôt pour s’y rendre au tombeau de celui qu’elle a toujours aimé, Marie Madeleine est surprise de constater que le tombeau de Jésus est vide. Prise de panique, elle se dépêche d’aller annoncer aux apôtres son constat. Pierre le Chef des apôtres et Jean le disciple bien-aimé vont se dépêcher d’aller eux aussi constater le tombeau vide. Ils découvrent que le linceul et le suaire sont soigneusement rangés. Marie Madeleine et Pierre n’arrivent pas à comprendre ce qui se passe. Le disciple bien-aimé, contrairement à eux, voit et croit immédiatement. Il décrypte les signes du linceul et du suaire rangés et du tombeau vide comme étant des expressions du Christ victorieux de la mort. Son regard s’ouvre aussitôt à la foi à la résurrection.
L’évènement de la résurrection nous appelle à faire un bond dans la foi. Les signes sont donnés mais ils doivent être accueillis et interprétés bien au-delà du sensible. Il faut pour cela faire l’expérience de l’amour véritable de Dieu. Jean parce qu’il est pris d’amour pour Dieu est capable de voir ce que les sens et les autres ne voient pas. Son amour pour le Christ le conduit à courir plus rapidement que Pierre, à respecter la place de Pierre chef des apôtres et à voir au-delà des signes la présence du Christ ressuscité. L’amour que nous avons pour Dieu est une ouverture à une foi plus grande et plus dynamique.
Cette expérience de la résurrection de Jésus va une fois pour toute transformée Pierre qui sera désormais un apôtre infatigable de l’annonce de la Bonne Nouvelle. A Césarée, Pierre invite ses auditeurs à reconnaitre en Jésus de Nazareth, qui faisait du bien partout où il passait, qui guérissait les malades, qui libérait les possédés, celui-là qui est mort pendu au bois du supplice, le Juge des vivants et des morts. C’est par lui que les apôtres ont reçu le pouvoir de témoigner et d’annoncer l’amour de Dieu fait don aux hommes pour qu’ils aient la vie en leur accordant le pardon de leurs péchés.
Cette annonce de la Bonne Nouvelle nous appelle à changer notre vie, à nous convertir. Saint Paul en effet, nous exhorte à rechercher des réalités d’en haut car nous sommes morts et ressuscités avec Jésus. Sa résurrection a une implication immédiate sur notre existence. Désormais, nous ne nous appartenons plus et nous ne sommes plus condamnés à la mort car le Christ à travers sa mort et sa résurrection a vaincu la mort une fois pour toute pour notre salut. Nous devons donc manifester les signes concrets de notre rachat à travers le renouvèlement de notre façon de vivre, de penser et d’agir en ce monde passager.
La fête de Pâques nous éclaire sur tous ces passages qui marquent notre existence. Le grand passage de Jésus nous ouvre le chemin qui nous permettra d’aller plus loin. Célébrer la résurrection du Christ, c’est passer avec lui de la mort à la vie, c’est passer du pays de la servitude à la libération et au salut. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec le Christ. Avec lui, nous sommes entrés dans une vie nouvelle et rien ne peut nous séparer de son amour. Alors oui, nous pouvons chanter Alléluia et rendre grâce au Seigneur qui fait des merveilles. Il est présent avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde.
Cette fête de Pâques va durer 50 jours. C’est pour nous l’occasion de retrouver l’audace, de laisser mourir ce qui doit mourir et d’appeler à la vie ce qui doit vivre. Le Christ ressuscité nous invite à choisir la vie et à nous laisser envahir par l’amour de Dieu. C’est ainsi que nous pourrons faire reculer la guerre, la violence, la haine, le mépris des autres. N’ayons pas peur des forces du mal et de la mort. Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts et il nous donne le désir de vivre en ressuscités avec lui.
En ce jour, nous te prions, Seigneur ressuscité ; viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres. Que la lumière de Pâque brille sur le monde entier. Tu demeures avec nous dans le mystère de ton Eucharistie. « Gloire à toi qui étais mort ! Gloire à toi qui es vivant ! Viens Seigneur Jésus. »

Père Bernard Dourwe, Rcj.