11 Août 2024, 19ème Dimanche du Temps Ordinaire B 1ère Lecture : Rois 19, 4-8 ; Ps 34(33) 2ème Lecture : Ep 4, 30. 5, 2 ; Evangile : Jn 6, 41-51
Première lecture
Lecture du premier livre des Rois
En ces jours-là, le prophète Élie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! » Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu.
Psaume
Refrain : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête ! R
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre. R
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses. R
L’ange du Seigneur campe alentour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge ! R
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères, n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ.
Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur.
Jean (6, 41-51)
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel »
Évangile
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean
En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Méditation du 19 ème dimanche B
Les lectures que l’Église notre Mère soumet à notre méditation à ce dix-neuvième dimanche du Temps ordinaire année B reviennent sur la sollicitude de Dieu et son soutien immanquable à l’homme. Dans la première lecture cette sollicitude est symbolisée par le pain de Dieu qui fortifie le prophète Elie qui fuyait l’hostilité de la reine Jézabel. La deuxième lecture nous invite à imiter la sollicitude de Dieu qui se manifeste dans son pardon et dans son amour. L’Évangile insiste sur l’Eucharistie, pain vivant qui vivifie et soutient notre marche vers la sainteté.
La première lecture nous raconte les difficultés du prophète Elie qui se trouve au bord du désespoir et qui préfère mourir que de continuer à souffrir. Elie est un homme courageux qui a dénoncé avec véhémence l’idolâtrie et les pratiques sacrificielles contre le vrai Dieu, prônées par la nouvelle reine païenne, Jézabel. Il fustigeait, sans mâcher ses mots, la « nouvelle colonisation culturelle et cultuelle » qu’elle avait introduite en Israël. Mais, le prophète a été obligé de fuir la haine de cette reine et de ses partisans. Il trouva refuge dans le désert, lieu de faim de soif et de fatigue accablante. Il y a cependant fait l’expérience du Dieu qui soutient et fortifie les siens. Il le nourrit d’un pain revigorant et lui permet de continuer sa marche jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Nous aussi, nous ne devons point désespérer parce que Dieu ne peut jamais nous oublier, ni nous laisser tomber. Il subviendra à nos besoins tant matériels, moraux que spirituels.
La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens nous invite à vivre dans l’amour puisque nous avons reçu en nous la marque du Saint Esprit Cela nous demande nécessairement à faire disparaître de notre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes ainsi que toute espèce de méchanceté. Imiter Dieu dans sa sollicitude et dans son amour nous permettra de vivre dans l’amour qui nous met au service de nos frères et sœurs à l’instar du Christ. Comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, aimer c’est tout donné et se donner soi-même. Tel doit être l’idéal de notre vie chrétienne. Dieu nous a pardonné dans le Christ et c’est la raison pour laquelle nous sommes invités à pardonner aux autres avec un cœur généreux et tendre.
Dans l’Evangile, Jésus nous invite à découvrir en Lui le pain qui est descendu du Ciel par le biais de la foi. La nourriture que Jésus propose n’est vivifiante que si elle est adhésion à Celui qui la donne. Ici, comme dans l’ensemble de l’Evangile, nous retrouvons l’importance que Jean accorde à la foi intimement liée à la thématique de la vie. La nourriture de sa parole et de sa chair que Jésus donne n’est réellement vivifiante que si elle est nourriture de la foi. Cette importance de la foi se traduit dans la crise que suscite le discours de Jésus et dont le sommet est la confession de Pierre : « Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Cf Jn 6, 68). Nous devons croire que le Christ est la nourriture éternelle de l’âme.
En utilisant le symbolisme du pain, Jésus nous fait comprendre qu’il est le pain céleste véritable. C’est lui que nous recevons dans la foi et qui nous fait vivre. Jésus accomplit et actualise par sa venue toutes les promesses faites jadis par Dieu à Israël. Tous les biens qui étaient annoncés ou promis aux hommes dans l’Ancien Testament sont accessibles par la foi en Jésus : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6,35). Il se révèle comme le pain qui donne la vie à ceux qui le mangent, c’est-à-dire qui croient en lui. La communion permet et réalise une union personnelle avec le Christ. Le chrétien vit de Jésus par la foi et l’Eucharistie, et Jésus vit en lui. La foi mène à la vie alors que l’incroyance mène à la mort (cf.1Co 11,24).
C’est Jésus, et lui seul, qui se donne en nourriture eucharistique, qui peut assouvir notre soif de justice, de paix du cœur et d’amour véritable. C’est Lui qui peut apaiser notre faim du bonheur, de consolation et de réconciliation. C’est par la foi en celui qui est le pain de vie que nous découvrons le sens de la vie que Dieu nous offre dans son amour. Malgré les vicissitudes, les contradictions et les injustices que nous pouvons rencontrer, Jésus que nous recevons durant la messe nous donnera toujours la force de les surmonter et de tenir bon.
Demandons à Dieu la grâce de trouver en son Fils Jésus Christ Celui qui est venu nous sauver et nous donner la vie par l’offrande de lui-même. Que notre vie soit l’Eucharistie pour toutes les personnes que nous rencontrons et que nous leur témoignions de notre sollicitude, de notre générosité et de notre amour qui vient du Christ, notre Seigneur. Amen.
Père Jean Pierre GATETE, SAC, Sanctuaire Notre Dame de Kibeho