Dimanche, 23-04-23

23. Dim – B - TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES - G,C,P Pascale (On omet les mémoires de S. Georges,S. Adalbert) 1èreLect. : Ac 2, 14.22b-33 ; Ps 16(15), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11 ; 2èmeLecture : 1 P 1, 17-21 ; Évangile : Lc 24, 13-35. Méditation donnée par l’Abbé Valens NSABAMUNGU, prêtre du Diocèse catholique BYUMBA.

PREMIERE LECTURE - Actes des Apôtres 2,14.22b-33
Le jour de la Pentecôte,
14 Pierre, debout avec les onze autres Apôtres,
éleva la voix et leur fit cette déclaration :
« Vous, Juifs,
et vous tous qui résidez à Jérusalem,
sachez bien ceci,
prêtez l’oreille à mes paroles.
22 Il s’agit de Jésus le Nazaréen,
homme que Dieu a accrédité auprès de vous
en accomplissant par lui des miracles, des prodiges
et des signes au milieu de vous,
comme vous le savez vous-mêmes.
23 Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu,
vous l’avez supprimé
en le clouant sur le bois par la main des impies.
24 Mais Dieu l’a ressuscité
en le délivrant des douleurs de la mort,
car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.
25 En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume :
Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite,
je suis inébranlable.
26 C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ;
ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
27 tu ne peux m’abandonner au séjour des morts
ni laisser ton fidèle voir la corruption.
28 Tu m’as appris des chemins de vie,
tu me rempliras d’allégresse par ta présence.
29 Frères, il est permis de vous dire avec assurance,
au sujet du patriarche David,
qu’il est mort, qu’il a été enseveli,
et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.
30 Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré
de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.
31 Il a vu d’avance la résurrection du Christ,
dont il a parlé ainsi :
Il n’a pas été abandonné à la mort,
et sa chair n’a pas vu la corruption.
32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ;
nous tous, nous en sommes témoins.
33 Élevé par la droite de Dieu,
il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis,
et il l’a répandu sur nous,
ainsi que vous le voyez et l’entendez.

PSAUME - 15 (16)
1 Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
2 J’ai dit au SEIGNEUR : « Tu es mon Dieu !
5
SEIGNEUR, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »

7 Je bénis le SEIGNEUR qui me conseille :
même la nuit mon coeur m’avertit.
8 Je garde le SEIGNEUR devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

9 Mon coeur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
10 tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

11 Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
à ta droite, éternité de délices !

DEUXIEME LECTURE - première lettre de saint Pierre apôtre 1,17-21
Bien-aimés,
17 si vous invoquez comme Père
celui qui juge impartialement chacun selon son œuvre,
vivez donc dans la crainte de Dieu,
pendant le temps où vous résidez ici-bas en étrangers.
18 Vous le savez :
ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or,
que vous avez été rachetés
de la conduite superficielle héritée de vos pères ;
19 mais c’est par un sang précieux,
celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ.
20 Dès avant la fondation du monde, Dieu l’avait désigné d’avance
et il l’a manifesté à la fin des temps à cause de vous.
21 C’est bien par lui que vous croyez en Dieu,
qui l’a ressuscité d’entre les morts
et qui lui a donné la gloire ;
ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.

EVANGILE - selon saint Luc 24, 13-35
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
13 deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
14 et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
15 Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
18 L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
19 Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
20 comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
21 Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
22 À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
23 elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
24 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
25 Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
26 Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
27 Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.
28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
30 Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
32 Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
33 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
34 « Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
35 À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

MEDITATION

Chers frères et sœurs, les lectures de ce 3ème dimanche de Pâques année A nous invitent à croire et à proclamer notre foi en Jésus Christ. Dans l’Evangile, les disciples d’Emmaüs croient et professent leur foi en Jésus Ressuscité. Dans les deux autres lectures, alors que saint Pierre proclame sa foi en Jésus Christ et invite son auditoire à croire en Lui, saint Paul s’adresse aux Juifs de Jérusalem et les enjoint d’embrasser la foi en la personne du Christ.
En effet, la mort de Jésus a laissé une grande déception dans le cœur de ses disciples. Ces derniers pensaient qu’il allait rétablir le Royaume d’Israël après avoir chassé l’occupant romain. Mais, hélas, il va mourir comme un dissident, un scélérat. C’est dans ce contexte que les deux disciples consternés retournent à Emmaüs, leur village natal alors qu’ils l’avaient suivi et ils espéraient une vie meilleure. Chemin faisant, ils reviennent sur cette histoire bouleversante de Jésus de Nazareth. Un étranger arrive par derrière eux. Il presse le pas, les rejoint et leur demande de quoi ils parlent. Les disciples lui racontèrent l’histoire d’un certain Jésus qui avait une grande renommée, mais qui a été traduit en justice et exécuté. Ils lui dirent : « C’était un prophète puissant en action et en parole…les grands prêtres et nos chefs…l’ont crucifié ; et nous nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël. » (Lc 24,20-21). Le passant connaît parfaitement non seulement l’histoire du peuple juif, mais aussi il est capable de scruter et interpréter les Ecritures. Il parle un langage très persuasif ! Quel drôle de passant ! Son discours est tellement convainquant que l’espérance jaillit à nouveau dans le cœur des disciples. Alors qu’ils partageaient le repas, leurs yeux et leur cœur s’ouvrirent et reconnurent Jésus en cet étranger. Ce dernier les enjoint d’aller dire à ses disciples qu’il est ressuscité et qu’il les précède en Galilée ; c’est là qu’ils le verront.
Chers frères et sœurs, Jésus nous rejoint à travers l’Eucharistie que nous célébrons. Est-ce qu’il touche notre cœur et redonne la joie et l’espérance à notre vie ? A l’instar des disciples d’Emmaüs, invitons-le à rester avec nous. Saints Pierre et Paul ont reçu Jésus en leur cœur et invitent leurs concitoyens à faire de même.
Saint Pierre, dans la deuxième lecture de ce dimanche, fait un discours clair et ramassé sur la vie, la mort et la résurrection du Christ. Cette lecture constitue une annonce brève et concise du message chrétien. Ce discours lapidaire et persuasif a été appelé « Kérygme » dans le vocabulaire théologique. Le kérygme est le noyau de la première prédication des Apôtres : Jésus, le Messie est Seigneur et Sauveur. On le trouve en plusieurs passages du Nouveau Testament, à titre d’exemple dans le discours de Pierre le jour de la Pentecôte (Ac 2,14-36). C’est l’attestation de la vie, la mort et la résurrection de Jésus, l’annonce du pardon, une invitation à la conversion et à l’attente du retour glorieux du Christ. Le kérygme est au centre de notre foi. Dans la perspective de « " la hiérarchie des vérités ", le kérygme éclaire tous les autres points de la foi chrétienne et les fonde. » (https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Foi/Kerygme).
Alors que Jésus s’adresse aux disciples d’Emmaüs découragés, Pierre nourrit la foi des Juifs à Jérusalem. Les principaux personnages des lectures d’aujourd’hui, Jésus, Pierre et Paul, ont ranimé la foi de ceux qui les entendaient. Les disciples d’Emmaüs crurent en Jésus et partirent le cœur brûlant de joie après l’avoir rencontré. Ils deviennent missionnaires de Jésus Ressuscité, comme saints Pierre et Paul. Par leur prédication, un bon nombre de Juifs embrassera la foi chrétienne. A notre tour, nous sommes invités à vivre et à proclamer notre foi en Jésus Christ dans notre vie quotidienne sans craindre l’échec. Soyons des hérauts intrépides et vaillants du Christ Ressuscité. Des semences que nous aurons semées, seront arrosées par l’Esprit-Saint. Soyons donc une Eglise missionnaire (Mt 28, 19-20), c’est-à-dire envoyée vers tout le monde, spécialement les désespérés, vers les gens accablés par la souffrance du corps et/ou du cœur afin de leur redonner le goût et la joie de vivre. L’Evangélisation s’accompagnera du témoignage car « l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres », a dit le Pape Paul VI, dans l’Encyclique « Evangilii nuntiandi », du 08/12/1975 au n°41 : « Il est bon de souligner ceci : pour l’Eglise, le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne, livrée à Dieu dans une communion que rien ne doit interrompre mais également donnée au prochain avec un zèle sans limite, est le premier moyen d’évangélisation. “ L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres — disions-Nous récemment à un groupe de laïcs — ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ”. Saint Pierre l’exprimait bien lorsqu’il évoquait le spectacle d’une vie pure et respectueuse, “ gagnant sans paroles même ceux qui refusent de croire à la Parole ”. C’est donc par sa conduite, par sa vie, que l’Eglise évangélisera tout d’abord le monde, c’est-à-dire par son témoignage vécu de fidélité au Seigneur Jésus, de pauvreté et détachement, de liberté face aux pouvoirs de ce monde, en un mot, de sainteté. »
Chers frères et sœurs, demandons la grâce de la conversion et du témoignage pour communiquer notre foi. Que rien ne nous vole notre joie et notre confiance en Jésus Ressuscité malgré les contrariétés de la vie ! Jésus est ressuscité et ressuscitera celui, celle qui croit en lui. Amen.

Abbé Valens NSABAMUNGU, prêtre du Diocèse catholique BYUMBA