Dimanche, 08-01-23

8. Dim –B-EPIPHANIE DU SEIGNEUR [1] So, G, C, Ppr, Comm. propre- Enfance Missionnaire . 1ère Lecture  : Is 60, 1-6 ; Ps72 (71), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13 ; 2ème Lecture : Ep 3, 2-3a.5-6 ; Évangile : Mt 2, 1-12. Méditation donnée par le Père Jean Bosco Nsengimana Mihigo, msscc

PREMIERE LECTURE - Isaïe 60,1-6
1 Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du SEIGNEUR s’est levée sur toi.
2 Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le SEIGNEUR,
Sur toi sa gloire apparaît.
3 Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
4 Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
5 Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton coeur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
6 En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Epha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du SEIGNEUR.

PSAUME - 71 (72)
1 Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
2 Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !

7 En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
8 Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

10 Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
11 Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.

12 Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
13 Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

DEUXIEME LECTURE - Ephésiens 3, 2...6

Frères,
2 vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
3 par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
5Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
6Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Evangile.

EVANGILE - selon Saint Matthieu 2, 1-12

1 Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
2 et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
3 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
4 Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
5 « A Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
6 Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
7 Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
8 Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
9 Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
10 Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
11 Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leur coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

COMMENTAIRE, MEDITATION ET HOMELIE

Aujourd’hui, nous célébrons la solennité de l’Epiphanie. Il s’agit d’une manifestation du Seigneur aux non-juifs ! C’est la célébration de la révélation du Messie de Dieu aux païens. La liturgie d’aujourd’hui clôture solennellement le temps de Noël. Une occasion propice nous est offerte pour remémorer ce que réellement et concrètement nous avons célébré.
En effet, après la nativité, nous avons célébré la joie de la famille. Cette félicité se manifeste à travers l’imposition du nom du nouveau-né, son accueil dans la grande famille de foi et la purification de sa mère. Il s’agit d’une cérémonie qui confirme la suréminente dignité de la famille. Pour ce faire, nous avons été invités à rendre grâce à Dieu qui, dès la création et par son incarnation, a voulu honorer la famille domestique. L’Eternel nous révèle que la famille humaine est en définitive le fondement visible et lisible de la famille de Dieu (Ep 2, 19). Mais alors, est-ce que nous arrivons à comprendre le pourquoi la liturgie préfère la péricope de la présentation de Jésus au temple en lisant la prophétie déchirante et plus ou moins insupportable du vieux Siméon ? En quoi rehausse-t-elle la teneur de la fête de la Sainte Famille de Nazareth ?
Sans toutefois proposer une réponse conclusive et ferme, l’Epiphanie nous offre une autre occasion pour méditer sur les adorateurs du mystérieux enfant de Bethléem. De fait, les visiteurs du nouveau-né sont tous surprenants. Selon leur ordre d’arrivée, les premiers adorateurs de Jésus furent d’abord des bergers. Or ces derniers, nous savons qu’ils constituent une population mal famée en Israël !
Nous pourrions penser que les choses rentrent en ordre avec l’Evangile de ce jour de l’Epiphanie. La péricope de l’évangile que nous lisons nous présente la visite des Mages ! Ceux-ci, chez les Perses, représenteraient probablement une caste sacerdotale ; voir royale. Ils sont venus du lointain Orient. Ces grandes personnalités viendraient présenter, comme il se doit, leurs hommages au Messie ! Apparemment les prophéties seraient accomplies puisque comme le prie le psaume d’aujourd’hui « Tous les rois se prosternent devant » l’enfant-Dieu. Ainsi donc le serviront tous les pays.
Toutefois, détrompons-nous ! Le scandale ne fait que croître ! Encore une fois, Dieu nous surprend éperdument. Pour nous en rendre compte, considérons sérieusement à qui le grand mystère d’un Dieu caché dans la fragilité humaine se révèle jours après jours. Méditons tout simplement chaque lecture des textes que nous propose la liturgie de ce dimanche.
La première lecture appartiendrait au prophète Isaïe. La partie du livre du prophète Isaïe (Is 60, 1-6) que nous lisons aujourd’hui est appelée le livre du « troisième Isaïe ». C’est-à-dire qu’il s’agit de la partie du livre qui est attribuée à un troisième auteur. Un rédacteur différent des auteurs de la première et de la deuxième partie. L’époque à laquelle cette partie a été écrite serait différente des périodes des deux premiers livres. Le message principal de ce troisième auteur correspond à « la restauration ». C’est-à-dire au retour à Jérusalem des Israélites qui avaient été déportés à Babylone.
C’est l’époque où la majeure partie de la Bible a été rédigée. Ce troisième Isaïe encourage la foi de ses compatriotes. Il les invite à remettre leur foi et leur confiance dans la puissance salvatrice de Yahvé. C’est Lui seul qui apportera la paix et la justice à son peuple. Jérusalem sera à nouveau une ville rayonnante et pleine de clarté. La présence de Dieu, en tant que l’unique roi, en fera une grande nation. Devant cette nation, tous les peuples de la terre se prosterneront.
Notons bien ce « leitmotiv » ou ce « refrain » ! Cette conception est omniprésente à chaque page de la Bible. Juda-Israël se considérait comme choisi par Dieu pour être le centre du monde. Elle se croyait un peuple devant lequel tous les autres gens s’inclineraient. Tôt ou tard, Juda aller dominer les tributs, races, peuples et nations. Malheureusement ce rêve est inconsciemment conservé, sous une forme ou une autre.
Il s’agit d’un détail sérieux décisif et sans doute dangereux. Le prophète Isaïe manifeste par cette grande révélation que Dieu est celui qui va inaugurer une nouvelle époque pour Israël. En cette ère, la lumière de Dieu va régner. Toutes les forces du mal seront détruites. Dieu sera présent en Israël et personne ne pourra plus faire de mal aux élus de Dieu.
Certes, cette vision prophétique a une compréhension très étroite de l’action salvatrice de Dieu. Aujourd’hui, nous pouvons remettre en question une promesse qui se réaliserait au profit d’un seul peuple au préjudice des autres nations. Pour quelle raison Dieu se préoccuperait d’un groupe de personnes et non pas pour le monde entier et pour tout le monde ? Ce rêve des Israelites n’est-il pas celui de tous les hommes ? N’est-ce pas une expression qui expliquerait des absurdes guerres que connaissent aujourd’hui le monde ? En quoi cette prétention correspondrait avec le projet de Dieu tel que nous le comprenons aujourd’hui ?
Le psaume responsorial (Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13) répond aux précédentes interrogations en nous proposant le sacre d’un nouveau roi. Les prêtres expriment à son sujet des prières qui sont toutes les souhaits. Ils formulent les vœux de grandeur politique pour leurs pays. Ils conjurent les aspirations de paix et de justice pour tous les habitants. Ils espèrent les lendemains enchantés. L’avenir serait merveilleux !
Toutefois ce thème n’est pas d’autrefois ! Aujourd’hui encore le changement des autorités inspire de l’espoir. On aimerait que la mauvaise gouvernance s’en aille avec les autorités déchues. Les rêves ou les souhaits de prospérité, de justice et de paix sont des désirs de toujours et partout ! Penser et désirer que les richesses et la prospérité soient pour tous devraient caractériser les hommes et les femmes bien intentionnés ! Chercher la justice et la paix sans faille sont de béatitudes pour les chrétiens ! Tous les souhaits que formule notre psaume seraient agréables s’ils se réalisent pour tous. D’un bout à l’autre de la terre nous avons besoin que cela soit réalité.
Aujourd’hui nous avons cet immense avantage de savoir que ce rêve des hommes coïncide avec le projet de Dieu lui-même. Composé et chanté après l’Exil à Babylone, entre 500 et 100 av. J.C.), c’est-à-dire à une époque où il n’y avait plus de roi en Israël ; ces prières ne concernent pas un roi humain. Il ne s’agit pas d’une personne concrète en chair et en os. Elles concernent le roi-messie. Comme il s’agit d’une promesse de Dieu, nous pouvons être sûrs et certains qu’elle se réalisera. Nous le croyons et nous l’espérons !
Nous, les croyants, savons qu’il ne s’agit pas d’une utopie au sens courant de ce terme. Il s’agit d’une promesse de Dieu, c’est d’une certitude. C’est l’utopie théologique. La Bible tout entière est traversée par cette certitude. Cette espérance invincible correspond au projet de Dieu. Nous avançons lentement mais sûrement vers l’accomplissement de cette promesse. C’est le miracle de la foi. Devant cette promesse quelque fois déçue, il y a deux attitudes possibles : les non-croyants disent que cela n’arrivera jamais. Mais nous, les croyants, affirmons résolument qu’il faut avoir de la patience. Dieu l’a promis, lui-même réalisera sa promesse (2 Tm 2,13). Nous devons donner au temps le temps. D’ailleurs, l’espérance qui ne trompe pas subsiste quand tout semble être sur le point de l’effondrement. L’espérance est forte lorsque tout s’écroule. (Cf Rom, 5, 5).
De nos jours, encore, dans certaines synagogues, nos frères juifs expriment leur impatience de voir arriver le Messie. Ils récitent la profession de foi de Maïmonide. Ce médecin et rabbin à Tolède en Espagne, au douzième siècle priait : « Je crois d’une foi parfaite en la venue du Messie, et même s’il tarde à venir, en dépit de tout cela, je l’attendrai jusqu’au jour où il viendra. » Avec eux, nous aussi prions pour qu’un jour tous les rois se prosternent devant Dieu. Implorons la grâce de Dieu pour que tous les pays, y compris l’Afrique des Grands Lacs et en particulier le Rwanda, le servent.
Saint Paul, à travers la lettre aux Ephésiens (Éphésiens 3,2-3a.5-6), développe cette précédente compréhension de l’universalité du salut. L’apôtre affirme que le salut venant de Dieu, par Jésus, est pour « tous ». Il est pour les juifs et pour les païens. Personne n’est exclu et personne n’est favorisé. Le dualisme de victime et bourreau n’a pas sa place. Le machiavélisme habillant est disqualifié !
Effectivement, le plan de Dieu, selon Paul, est de former un seul peuple. Dieu veut que nous soyons une communauté des croyants. Nous formons un seul corps, une seule Eglise, un seul organisme vivant, capable de communiquer la vie. Le salut donné par Dieu est destiné à toute sa création sans aucune distinction.
La lettre aux Éphésiens exprime que le mystère reçu par Paul, à savoir, la Bonne Nouvelle du Christ, est rendue effective aussi chez les païens que chez les juifs. Toutes les personnes sont cohéritières et membres du même Corps. Cela signifie que Dieu a voulu se révéler à toute l’humanité. Il agit en tous. Il sauve tous. Il veut réconcilier tous sans exception.
L’Évangile que nous lisons aujourd’hui (Matthieu 2, 1-12) en cette fête de l’Épiphanie confirme ce caractère inclusif et universel du salut de Dieu. Matthieu, au moyen de ce récit symbolique, exprime l’origine divine de Jésus et sa tâche salvatrice comme Messie. Il est le roi d’Israël conformément aux écritures. Il est d’héritier du trône de David ; car il est né dans sa lignée et dans sa ville. À cette fin, l’évangéliste n’hésite pas à situer exactement le lieu où Jésus est né, Bethléem, pour nous dire qu’avec sa présence dans l’histoire, les paroles des prophètes s’accompliraient.
En revanche, le rejet de cette naissance sera la cause de la joie infinie des païens. Ignoré par les autorités politiques représentées par Hérode, il est recherché par les mages. Il est Laissé en marge par les chefs religieuses qui, dans le personnage des grands prêtres, savent où il devait naître mais continuent d’être indifférents et autosuffisants dans leurs connaissance et rites religieux. Cet enfant insignifiant aux yeux de l’élite érudite incarnée par les scribes et le peuple nantis en général serait adoré par les berges et les Mages. Venus de l’Orient, ces étrangers annoncent le caractère universel de la mission de Jésus. Cette visite confirme l’ouverture de l’Évangile aux païens et leur appel à faire partie de la communauté des élus.
L’Épiphanie du Seigneur est la juste célébration pour confesser notre foi en un Dieu qui se manifeste à toute l’humanité. Un dieu qui se rend présent dans toutes les cultures. Un Dieu qui se laisse rencontrer par toutes les religions. Un Dieu de toutes les races. Ce Dieu est à l’œuvre en chacun. Il invite la communauté des croyants à ouvrir ses portes aux besoins et aux pluralités du monde d’aujourd’hui.
A une époque comme la nôtre, marquée par la prise de conscience du pluralisme religieux, la signification de la mission et de l’universalité du salut a profondément changé.
Jusqu’à présent, dans de nombreux cas, être missionnaire n’est plus synonyme de prosélytisme, c’est-à-dire d’un effort pour convertir les gentils ou les païens. La mission ne consiste plus à obliger que tout le monde embrasse le christianisme ou plus précisément le catholicisme-romain.
L’universalité chrétienne qui était longtemps comprise à partir du point de vue de la centralité du christianisme en Europe et en Occident change de position petit à petit. Le catholicisme-romain n’est plus la religion centrale. Il n’est plus considéré comme la seule voie voulue par Dieu. Par conséquent, il n’est plus une religion qui était le destin établi par Dieu pour toute la race humaine.
Dans la conception prosélyte, tous les peuples, c’est-à-dire le monde entier, étaient destinés à abandonner leurs respectives religions ancestrales et à devenir chrétiens pour être sauvés. Aujourd’hui encore, certains pensent que tôt ou tard, le monde atteindrait son destin en devenant un seul troupeau, sous la houlette d’un seul berger.
En disant cela, nous, les catholiques, avons imaginé une Église catholique romaine. Heureusement étendu au monde entier, étendu même aux autres confessions chrétiennes qui auraient finalement accepté le pape comme le suprême et unique berger. En d’autres termes, il s’agissait d’une universalité, certes, mais romain-centriste. L’universalité serait donnée en nous, dans le christianisme-romain. En dehors de ce dernier, toutes les valeurs religieuses sont inférieures et sont destinées à être subsumées ou à disparaître !
Heureusement, cette mentalité conquérante est en train de changer. Même si de nombreux chrétiens, y compris bon nombre de pasteurs et de théologiens, majoritairement ceux qui se croient dans la ligne officielle autorisée, sont encore ancrés, voire inamovibles, dans la vision traditionnelle, aujourd’hui, la mission de l’Eglise prend une autre forme.
En cette fête de l’Épiphanie, il convient que nous repensions à ces défis. Nous devons y réfléchir. Dans nos homélies et au sein de chaque communauté chrétienne, ne ratons pas cette occasion pour actualiser aussi personnellement que communautairement notre vision sur cette question de l’universalité du salut.
Nous sommes invités à penser et méditer sur une vision de la mission qui n’inclut pas la conversion de l’autre : Une mission qui n’est pas conçue pour convertir ! Une mission sans prosélytisme ! Un dialogue sans complexe de supériorité ! Une convivialité sans désir d’absorber l’autre. De nos jours des activités missionnaires qui se fassent sans exclusivisme explicite ou inclusivisme implicite, vaut la peine. Ce dimanche, nous devons étudier et discuter de notre relation dans le respect de chacun. L’identité de chacun d’entre nous est sacrée. « Tout homme est une histoire sacre ; l’homme est à l’image de Dieu ».
Dans le Nouveau Testament, en plus de Jean 7, 42, nous trouvons des références à Bethléem comme lieu de naissance de Jésus. Dans les récits de Matthieu 2 et de Luc 2 la naissance de Jésus est située à Bethléem. La tradition selon laquelle le Messie devait naître à Bethléem trouve son fondement dans le texte de Michée 5, 2. Dans ce texte, il est dit que de « Bethléem Ephrata devait venir celui qui gouvernerait Israël et ferait paître le peuple ». Aujourd’hui, nous savons que Jésus serait probablement né à Nazareth. L’affirmation selon laquelle il serait né à Bethléem est tout simplement une affirmation théologique, et non géographique, ni historique ou archéologique.
Le terme des « mage » vient du grec "magoi". Il signifie mathématiciens, astrologues, c’est-à-dire spécialistes du cosmos. Plus tard, le théologien et juriste carthaginois, en occurrence Tertullien (160-220 après J.-C.) a affirmé que les mages étaient des rois et qu’ils venaient de l’Est. Dans les cadeaux que les mages offrent à Jésus, les Pères de l’Église y voient symbolisés la royauté (or), la divinité (encens) et la passion (myrrhe) du Christ.
D’ailleurs, la plupart de nos célébrations liturgiques ne font jamais référence aux religions non chrétiennes qui les ont conçues et forgées. Il semblerait que nous nous maintenons dans une sphère hermétique à tout ce qui est étranger au christianisme. Apparemment nous ne laissons entrer aucun des magnifiques cadeaux que nous offrent les autres religions. Il serait honnête qu’aujourd’hui nous fassions référence à ces dons que Dieu lui-même nous fait à travers les autres religions, leurs pratiques religieuses si différentes des nôtres, leurs méthodes de prière, leurs accents éthiques divers.
De même que la famille de Jésus aurait accepté les cadeaux que ces « païens » lui apportaient, aussi devons-nous, nous ouvrir à cet échange de merveilleux des cultures et des races et des peuples.
Père Jean Bosco Nsengimana Mihigo, msscc