Dimanche, 17-04-22

17. Dim– B - PAQUES, RESURRECTION DU SEIGNEUR, So, G, Sq, C, P de Pâques I, Comm. propre - 1ère Lecture : Ac10, 34a.37-43 ; Ps 118 (117), 1-2,16-17,22-23 ; 2ème Lecture : Col3, 1-4 ou 1 Co 5, 6b-8 ; Evangile : Jn 20, 1-9 ou Mc 16, 1-7 ou la messe du soir Lc 24, 13-35. Homélie donnée par l’Abbé Fidèle Nshimiyimana, Prêtre du Diocèse de Cyangugu

PREMIERE LECTURE - Actes des Apôtres 10,34...43

En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
34 il prit la parole :
37 « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
38 Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
39 Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le pendant au bois du supplice,
40 Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
41 Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
42 Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
43 C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »

PSAUME - 117 (118 )

1 Rendez grâce au SEIGNEUR : Il est bon !
Eternel est son amour !
4 Oui, que le dise Israël :
Eternel est son amour !

16 Le bras du SEIGNEUR se lève,
le bras du SEIGNEUR est fort !
17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du SEIGNEUR.

22 La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle.
23 C’est là l’oeuvre du SEIGNEUR,
la merveille devant nos yeux.

DEUXIEME LECTURE - lettre de saint Paul apôtre aux Col 3, 1-4 et aux Corinthiens 5, 6b – 8
Colossiens 3, 1-4
1 Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
2 Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
3 En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
4 Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi,
vous paraîtrez avec lui dans la gloire.


1 Corinthiens 5, 6b – 8
Frères,
6 Ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
7 Purifiez-vous donc des vieux ferments
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
8 Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.

EVANGILE - selon Saint Jean 20,1-9

1 Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau
de grand matin ; c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
2 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
3 Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
4 Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
5 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
6 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges posés à plat,
7 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
8 C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
9 Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Ecriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

MEDITATION
En ce dimanche de la Résurrection, les lectures nous introduisent au thème de la vie, de la victoire de la vie sur la mort, de la vie dont Jésus nous fait don.
Jésus, dit le livre des Actes des Apôtres, « Dieu l’a consacré par l’Esprit Saint et rempli de sa force ». La mal ne peut pas nuire à Jésus, le néant ne peut l’anéantir.
Maintenant, nous pouvons nous poser deux questions. La première : comment la vie de Jésus se manifeste-t-elle à nous ? Et la deuxième : quelles conséquences cette vie de Jésus entraîne-t-elle pour nous ?
- A la première question nous répondons, en nous appuyant sur les lectures, que la vie de Jésus se manifeste à nous dans l’absence. L’absence d’où ? L’absence du tombeau.
L’évangile nous dit en effet que « Marie Madeleine se rend au tombeau », « Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau », alors elle va en courant dire à Simon Pierre et au disciple aimé du Christ qu’ « On a enlevé le Seigneur de son tombeau », eux aussi courent au tombeau et doivent constater l’absence de Jésus du tombeau.
Mais c’est quoi ce tombeau ? Ce sont nos tombeaux où en bonne ou en mauvaise conscience nous enfermons Jésus. Ce sont nos tombeaux où comme Marie Madeleine nous cherchons Jésus « de grand matin, alors qu’il fait encore sombre ».
Oui, dans l’obscurité de nos vies, nous cherchons Jésus dans nos tombeaux : nos vieilles habitudes, nos égoïsmes, nos préjugés, notre orgueil, etc. que nous croyons justifiés par Jésus. Mais Jésus n’est pas là !
Nous avons beau courir, cherchant à faire croire que nous sommes des gens animés de bonne volonté, si nous ne savons pas interpréter l’absence de Jésus de nos vieux sentiers, cela ne sert à rien.
C’est ici que Jean nous sert de guide vers là où est Jésus : « il vit et il crut ». Il crut que Jésus est hors du tombeau, hors de nos tombeaux, il est vivant !
- D’où la deuxième question : quelles conséquences la vie de Jésus entraîne-t-elle pour nous ? La vie de Jésus entraîne pour nous une double conséquence : la conversion et le témoignage.
1° La conversion : puisque Jésus n’est pas au tombeau, dans nos tombeaux où nous sommes morts, il nous réveille et nous invite à sortir nous aussi de nos tombeaux pour embrasser, respirer la vie.
C’est ce que saint Paul rappelle aux Corinthiens lorsqu’il leur dit : « Purifiez-vous donc de vieux ferments ». Quels sont ces vieux ferments ? Il cite : « la perversité et le vice ».
C’est le lieu de nous demander : quelle est ma perversité ? Quel est mon vice ? Quelle est cette attitude que j’assume, mais qui ne me fait pas identifier comme fils de Dieu ? Quels sont les actes que je pose et qui pourrissent ma vie et la vie des autres ?
Nous devons nous purifier de cela. En vue de quoi ? Saint Paul répond : pour être « une pâte nouvelle », « le pain de la Pâque », le « pain non fermenté », c’est-à-dire, poursuit-il, pour célébrer Jésus dans « la droiture et la vérité ».
C’est le lieu de nous demander : est-ce que je suis prêt à vivre dans la droiture et la vérité en famille, en communauté, au travail, à l’école, même si les gens me donneront toutes sortes de qualifications négatives ? Est-ce que je suis prêt, à la suite de Jésus, d’accueillir Dieu chez moi même si les gens me traiteront de fou au regard des « valeurs » de ce monde ?
2° La vie de Jésus entraîne pour nous la conversion, mais aussi le témoignage. Nous ne pouvons pas garder cette nouvelle vie pour nous-mêmes, comme une propriété privée. Un chrétien, un croyant ne peut être égoïste. On est toujours envoyé en mission où l’Esprit de Dieu nous précède. Nous nous tournons vers nos frères pour les confirmer dans le Seigneur.

Bienaimés de Dieu, célébrant cette solennité de Pâques, demandons à Jésus le courage de sortir dans nos tombeaux et ressusciter avec lui. Demandons –lui de nous augmenter la foi de peur que nous puissions le voir dans le tombeau vide, dans son absence, dans les signes modestes où il se montre toujours à nous.
Abbé Fidèle Nshimiyimana, Prêtre du Diocèse de Cyangugu