Dimanche, 26-12-21

26. Dim – B – SAINTE FAMILLE DE JESUS, MARIE, JOSEPH, Ft - G, C, Choix dans les trois préfaces de Noël - Journée Nationale de la Famille [1](On omet la fête de St.Etienne) 1ère Lecture :1 S 1, 20-22.24-28 ; Ps 84, 2-3.5-6.9-10 ; 2ème Lecture : 1 Jn 3, 1-2.21-24 ; Évangile : Lc 2, 41-52. |Office propre Collecte pour la Commission pour la Famille|. Homélie donnée par l’Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA.

MEDITATION

Aujourd’hui, l’Evangile nous présente la famille de Jésus, Marie et Joseph. Nous sommes invités à méditer sur le mystère de la Famille. Le thème de la famille cadre bien avec l’intention du Pape, pour le mois de Juin 2021, énoncée comme suit : « La beauté du mariage : Prions pour les jeunes qui se préparent au mariage avec le soutien d’une communauté chrétienne : qu’ils grandissent dans l’amour, avec générosité, fidélité et patience (www.priereaucoeurdumonde21 »). La générosité, la fidélité, la patience, l’obéissance et l’amour sont des vertus nécessaires pour le foyer digne de ce nom. De quel amour s’agit-il ?
Saint Paul parlant de l’époux et l’épouse, dans l’Epître aux Ephésiens, compare l’amour entre le Christ et son Eglise à l’amour entre l’homme et la femme. Il appelle l’homme à aimer sa femme comme le Christ aime son Eglise et exhorte la femme à obéir à son mari. « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise. Il s’est livré pour elle. La femme, elle aussi, se soumettra à son mari ». L’apôtre conclut son enseignement en disant : « Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme soi-même, et que la femme respecte son mari (Ep 5, 21-33) ». L’obéissance ici va de pair avec le respect. Je voudrais dire par là que l’obéissance sans le respect, est le fruit de la peur. Ce qui n’est pas le cas dans la famille fondée sur l’amour réciproque et le don de soi. L’homme donc aimera sa femme comme son propre corps (et vice versa), comme Jésus aime son Eglise, son corps mystique (Ep 5, 28).
Saint Paul pose ainsi les jalons de la doctrine de l’Eglise catholique sur le mariage en soulignant l’unité et l’indissolubilité du Sacrement de mariage. L’unité pour dire qu’un seul homme s’unit à une seule femme. L’indissolubilité a pour conséquence la perpétuité du lien matrimonial et l’exclusivité de ce lien entraîne une fidélité inviolable dont le motif le plus profond est la fidélité de Dieu à l’alliance qu’il a conclue avec l’homme, et du Christ avec son Eglise (www.catholique.bf/mariage catholique/250, “Les deux propriétés essentielles du mariage chrétien”). Paul, l’éminent héros de l’Evangile par ses lettres néotestamentaires, souligne la relation constante et inaltérable de l’unité entre le Christ et son Eglise, et par conséquent entre l’époux et l’épouse. Il exhorte donc à l’amour indéfectible et à la protection de la famille par la préparation des couples, la formation continue des mariés et l’éducation des enfants (Col 3, 18-24).
Saint Paul participe ainsi à l’élaboration du dogme chrétien sur le Sacrement du mariage. Le Code du Droit Canonique, Canon 1055 — § 1 définit le Sacrement de Mariage comme « L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement ».
Aujourd’hui, certains courants comme le subjectivisme et le relativisme sapent les fondements du mariage, en déniant ou en biaisant les propriétés essentielles du Sacrement de mariage : l’unité et l’indissolubilité. D’autres mouvements et courants politiques, se réclamant de Droits humains, considèrent le mariage comme l’affaire individuelle de deux personnes qui le ménagent comme elles en veulent. Ce lien est éphémère et transitoire. Le mariage est rendu comme un contrat dont les termes ne concernent que les contractants. La société humaine est détruite ainsi à sa base, dans son noyau, qu’est la famille. Et ceci a d’impacts non seulement sur les conjoints, mais aussi sur leurs enfants et la société en général, car ce contrat peut être dissous n’importe quand et n’importe comment. Le divorce ne profite à personne et ce sont les enfants qui paient le pots cassés.
Alors que certains courants gnostiques et religieux dépréciaient le corps et la consommation du mariage, saint Paul voit dans le corps un moyen de sanctification de l’homme et de la femme, en comparant leur amour, leur union à celle du Christ avec son Eglise. L’Apôtre reprend de façon sublime les termes bibliques vétérotestamentaires et néotestamentaires sur le mariage : « L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un (Gn 2, 24 ; Mt 19, 5-6 ; Mc 10, 7-8 ». Saint Paul conclura : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise. Il s’est livré pour elle. La femme, elle aussi, se soumettra à son mari. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme soi-même, et que la femme respecte son mari (Ep 5, 21-33) ». Paul souligne donc l’unité et l’indissolubilité du mariage.
Malgré les idées modernistes et hédonistes qui consistent à rendre le mariage l’affaire passager et individuelle, le mariage reste un lien indissoluble entre les conjoints. Il constitue une cellule de base de la société civile et ecclésiale, un noyau sur lequel la civilisation humaine est bâtie. Donc, le mariage ne peut être l’affaire individuelle, l’arrangement factice et éphémère de contractants passagers. La famille est le foyer de la race humaine, une pépinière qui prépare les leaders politiques et religieux. Le mariage est de ce fait une institution familiale, sociale et divine, qui mérite d’être préparée à court terme et à long terme. On ne s’improvise pas poète, on le devient.
On ne s’improvise pas époux et épouse, on s’y prépare. Autant qu’on ne s’improvise pas mathématicien, chimiste ou architecte. Ceci pour souligner le rôle des parents, des institutions civiles et religieuses, des associations de promotion humaine, pour la protection de la famille, l’éducation des futurs conjoints, des futurs parents et la formation continue des mariés.
Le Christ a sanctifié la famille en participant dans les noces de Cana (Jean 2,1-10) et, par surcroît, en naissant dans la famille de Joseph et Marie. Il a confirmé l’unité et l’indissolubilité du mariage en disant que personne ne doit séparer ceux que Dieu a unis (Mt 19, 6). Que l’Eucharistie que nous célébrons nourrisse les liens dans les familles afin de devenir la cellule de base de l’Eglise et la société humaine. Aussi la famille sera-t-elle le lieu de paix et d’épanouissement humain, social et spirituel. La famille dûment vécue est de ce fait l’avant paradis et le prélude de la vie céleste. Jésus, Marie et Joseph, priez pour nous ! Amen.
Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA