Dimanche, 05-09-21

5. Dim – Vr – VINGT-TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, Préf. dominicale 1è lecture : Is 35, 4-7a ; Ps 146 (145), 6c-7, 8-9a, 9bc-10 ; 2è lecture : Jc 2, 1-5 ; Évangile : Mc 7, 31-37.
Homélie donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj & l’Abbé Abbé Paulin HABIMANA-Diocèse de Cyangugu
PREMIERE LECTURE - livre d’ISAIE 35,4-7a
4Dites aux gens qui s’affolent :
« Soyez forts, ne craignez pas.
Voici votre Dieu :
c’est la vengeance qui vient,
la revanche de Dieu.
Il vient lui-même
et va vous sauver. »
5 Alors se dessilleront les yeux des aveugles
et s’ouvriront les oreilles des sourds.
6 Alors le boiteux bondira comme un cerf
et la bouche du muet criera de joie ;
car l’eau jaillira dans le désert,
des torrents dans le pays aride.
7 La terre brûlante se changera en lac ;
la région de la soif, en eaux jaillissantes.

PSAUME - 145 (146),6...10
7 Le SEIGNEUR garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés,
aux affamés il donne le pain,
le SEIGNEUR délie les enchaînés.
8 Le SEIGNEUR ouvre les yeux des aveugles,
le SEIGNEUR redresse les accablés,
le SEIGNEUR aime les justes.
9 Le SEIGNEUR protège l’étranger.
Il soutient la veuve et l’orphelin.
Il égare les pas du méchant
10 D’âge en âge, le SEIGNEUR régnera,
ton Dieu, ô Sion, pour toujours.

DEUXIEME LECTURE - lettre de Saint Jacques 2,1-5
1 Mes frères,
dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire,
n’ayez aucune partialité envers les personnes.
2 Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps
un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or,
et un pauvre au vêtement sale.
3 Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant
et vous lui dites :
« Assieds-toi ici, en bonne place » ;
et vous dites au pauvre :
« Toi, reste là debout »,
ou bien :
« Assieds-toi au bas de mon marchepied. »
4 Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous,
et juger selon de faux critères ?
5 Écoutez donc, mes frères bien-aimés !
Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi
ceux qui sont pauvres aux yeux du monde
pour en faire des riches dans la foi,
et des héritiers du Royaume
promis par lui à ceux qui l’auront aimé ?

EVANGILE - selon Saint Marc 7, 31 - 37
En ce temps-là,
31 Jésus quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
32 des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler
et supplient Jésus de poser la main sur lui.
33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
34 Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit :
« Effata ! », c’est à dire : « Ouvre-toi ! »
35 Ses oreilles s’ouvrirent ;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
36 Alors Jésus leur ordonna
de n’en rien dire à personne ;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
37 Extrêmement frappés, ils disaient :
« Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »

MEDITATION

Nous célébrons le vingt-troisième dimanche ordinaire B. Les textes liturgiques proposés à notre méditation nous offrent de contempler le visage miséricordieux de Dieu qui se fait proche de son peuple pour lui redonner vie et le réconforter dans ses souffrances.
Le prophète Isaïe dans la première lecture annonce des jours meilleurs où Dieu se fera tout proche de son peuple. Sa venue sera manifestée par le recouvrement de la vue des aveugles, de l’ouïe des sourds, et la reprise de la parole des muets, le bondissement des boiteux, la joie retrouvée par ceux qui sont accablées par la tristesse, la soif étanchée, la transformation de la nature hostile en un espace vivable. Le peuple ne doit donc pas perdre courage aux jours difficiles. Les justes doivent persévérer dans leur voie et les pécheurs sont appelés à se convertir car le salut de Dieu est offert à tous sans aucune discrimation.
Ce monde idéal que nous annonce Isaïe pourrait n’être qu’une fable pour enfants sages si nous n’avions pas compris que c’est la description de ce que Dieu avait prévu dans son Plan initial et que l’humanité a détruit par sa désobéissance. Mais Dieu n’a pas dit son dernier mot et, après avoir ramené cette humanité à la « tête dure » sur le chemin du salut par le sacrifice du Christ, il nous enseigne comment faire pour établir la relation d’amour des hommes avec Dieu et entre eux.
Saint Marc nous présente Jésus-Christ qui guérit un sourd-muet. Il va montrer sa proximité aussi profonde que discrète, envers cet exclu incompris comme le sont souvent les sourds. Loin de la foule, dans la discrétion, il redonne espoir à ce sourd-muet. Mais vu qu’il veut se laisser découvrir progressivement comme le Fils de Dieu par une adhésion dans la foi qui respecte la liberté humaine, il demande au sourd-muet de faire silence à propos du miracle réalisé. Le sourd-muet après avoir retrouvé l’ouïe et la parole ne manquera pas de proclamer les merveilles de Dieu malgré l’interdiction d’en parler. La manière dont Jésus guérit ce malade s’apparente à une liturgie baptismale. Guéri de sa surdité et de son mutisme spirituel, le baptisé peut désormais entendre la parole de Dieu, proclamer sa foi et louer Dieu sans contrainte, à pleine voix. Jésus nous donne un magnifique exemple de respect et d’amour dans la relation au prochain. Cela doit nous inciter à bien regarder nos façons habituelles de nous comporter avec les autres et les modifier si besoin.
Comme ce sourd-muet, nous sommes des malades qui avons besoin que le Seigneur ouvre nos oreilles pour nous rendre attentifs aux cris des hommes qui crient vers nous. Nous avons besoin qu’il délie nos langues pour célébrer et proclamer ses merveilles à toute l’humanité. Car nous sommes bien souvent indifférents aux cris des hommes et muets dans ce monde où des hommes ont besoin des messages de réconfort venant de nous.
Saint Jacques dans sa lettre nous invite à bannir dans nos communautés les discriminations sociales que nous faisons entre les membres à cause de nos richesses. La loi de l’Evangile est bien souvent remplacée par des considérations humaines au point de faire des ségrégations entre les membres d’une même communauté. Or avec le Christ, il n’en doit pas être ainsi. Tous nous sommes frères et sœurs de la famille des enfants de Dieu. Nos richesses loin d’être des facteurs de séparation doivent être des occasions de manifester plus de charité envers ceux qui ont moins que nous. Nous devons donc combattre énergiquement contre toutes les formes de discrimations, d’injustices, d’inégalités, de partialités et de marginalisation dans nos communautés et dans notre société. La loi de l’Evangile nous appelle en effet à nous reconnaitre tous comme des frères. Notre dignité ne dépend nullement de ce que nous possédons. Elle est un don gratuit de l’amour de Dieu pour nous.
Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle. Par Jésus le Christ notre Sauveur.
Père Bernard Dourwe, Rcj.
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Par l’Abbé Paulin HABIMANA (Diocèse de Cyangugu).
« Soyez ouvert à la bonté et à la miséricorde de notre Dieu ».
Le message que nous entendons dans les trois lectures de ce XXIIIe Dimanche du temps ordinaire est simplement : Effata ! Qui dit : Soyez ouvert ! Soyez ouvert à la bonté et à la miséricorde de notre Dieu.
Isaïe prononce des paroles d’espérance aux Israélites dans le désert, à ceux dont le cœur est effrayé : « Soyez forts, ne craignez pas » (Is 35, 4). Il les encourage à s’ouvrir à l’œuvre salvatrice de Dieu, qui ouvrira les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Dieu transformera même la terre avec des ruisseaux jaillissant dans le désert, des sables brûlants deviendront des mares et des sources d’eau dans un sol assoiffé.

Jacques parle d’accueil et d’hospitalité, d’ouverture aux riches comme aux pauvres. Pour ceux d’entre nous qui ont été baptisés en Christ, il ne peut y avoir de jugement sur la dignité de l’autre pour être en notre compagnie, à faire partie de nos communautés de foi. Notre appel et notre comportement est d’être ouvert à tous.

Et enfin, dans l’évangile de Marc, nous entendons l’histoire de Jésus guérissant le sourd ayant un trouble de la parole. C’est ici que Jésus parle : « Effata, c’est-à-dire « ouvre-toi » » (Mc 7 ,34). Et en effet, ses oreilles ont été ouvertes et son trouble de la parole a été supprimé.

L’évangile nous appelle à voir avec des yeux d’amour et d’acceptation. Dans notre humanité, nous avons tendance à ne remarquer que des différences : âge, couleur, origine ethnique, sexualité, statut socio-économique, bien-être physique et psychologique, politique. Ces différences amènent le jugement. Avec des cœurs ouverts par Dieu, nous voyons chaque personne et notre terre comme nos voisins, méritant respect et attention. Paul parle clairement de ce thème : « Il n’y a plus de juif ni de grec, il n’y a plus d’esclave ni de libre, il n’y a plus d’homme et de femme ; car vous êtes tous un en Jésus-Christ » (Gal. 3,28). Quelle transformation il y aurait si nous vivions ce que nous voyons dans l’exemple du Christ.

Le racisme ou l’ethnisme survient lorsque, consciemment ou inconsciemment, une personne considère que sa race ou son ethnie est supérieure, et juge donc les personnes d’autres races ou ethnies comme inférieures et indignes d’une égale considération. Lorsque cette conviction ou attitude conduit des individus ou des groupes à exclure, ridiculiser, maltraiter ou discriminer injustement des personnes sur la base de leur race ou de leur origine ethnique, c’est un péché . . . Ils révèlent un manquement à reconnaître la dignité humaine des personnes offensées, à les reconnaître comme les prochains que le Christ nous appelle à aimer.

Dieu nous appelle à entendre l’évangile avec un esprit et un cœur ouverts, et aussi à exprimer ce message avec nos vies. Puissions-nous entendre Dieu nous parler : « Effata ! Soyez ouvert. Et puis, à la fois voir et entendre, transformés par une nouvelle vue et un nouveau son, puissions-nous être des catalyseurs de changement dans le monde.
Abbé Paulin HABIMANA , Cyangugu.