Dimanche, 08-08-21

8. Dim – Vr – DIX-NEUVIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, Préf. dominicale – 1è lecture : 1 R 19, 4-8 ; Ps 34 (33), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9 ; 2è lecture : Ep 4, 30 – 5, 2 ; Évangile : Jn 6, 41-51. MEDITATION donnée par le Père Jean Bosco Nsengimana Mihigo, msscc.

PREMIERE LECTURE : Lecture du premier livre des Rois 19,4-8
En ces jours-là, le prophète Elie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : « Maintenant, SEIGNEUR, c’en est trop ! Reprends ma vie : Je ne vaux pas mieux que mes pères. » Puis il s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi et mange ! » Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’Ange du SEIGNEUR le toucha et lui dit : « Lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste. » Elie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu.

PSAUME RESPONSORIAL (PS 33 (34), 2-3,4-5,6-7,8-9)
R/ Goutez et voyez comme est bon le seigneur
Je bénirai le SEIGNEUR en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le SEIGNEUR : que les pauvres m’entendent et soient en fête ! R/
Magnifiez avec moi le SEIGNEUR, exaltons tous ensemble son Nom. Je cherche le SEIGNEUR, il me répond ; de toutes mes frayeurs, il me délivre. R/
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le SEIGNEUR entend : il le sauve de toutes ses angoisses. R/
L’ange du SEIGNEUR campe alentour pour libérer ceux qui le craignent. Goûtez et voyez ; le SEIGNEUR est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge !
DEUXIEME LECTURE : Lettre de la lettre de Saint Paul apôtre aux Ephésiens 4, 30 - 5, 2
Frères, n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur.

EVANGILE : Bonne nouvelle de Jésus Christ selon Saint Jean 6,41-51
En ces jours-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : Je suis descendu du ciel ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père Et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie monde. »

Commentaire et méditation
L’antienne d’ouverture de la liturgie de ce dix-neuvième dimanche est une instante supplication adressée au Dieu de l’Alliance. Le Seigneur est invité à se souvenir de son peuple et à ne pas l’oublier. « Souviens-toi, Seigneur, de ton alliance ; n’oublie pas plus longtemps les pauvres de ton peuple : lève-toi, Seigneur défends ta cause ; n’oublie pas le cri de ceux qui te cherchent ». Mais alors, Dieu aurait-il une courte mémoire ? Souffrirait-il d’amnésie ? Que peut signifier une telle insistance ?
Comme réponse aux précédentes interrogations, les lectures suggèrent plutôt que c’est du côté de l’homme qu’il faut situer la démence que l’on peut décrire comme un déclin graduel des capacités mentales qui, malheureusement, aboutit à l’oublie de Dieu. Plus exactement qui se traduit comme un refus d’adopter le comportement correspondant à son statut d’auditeur capable d’entrer en dialogue avec Dieu et avec le prochain. Ainsi voyons-nous que le peuple élu se soustrait à l’action bienveillante de son Dieu. Malgré que le peuple a gouté et qu’il connait que le Seigneur est bon, plusieurs fois, il a abandonné son Dieu pour se livrer aux idoles.
La première lecture nous relate une narration qui met en scène le prophète Elie, le roi Achab et la reine Jezabel. La description est extrêmement soignée et pleine de détails qui, en réalité, transforme une simple fuite en quelque chose de plus profond et symbolique. Pour commencer, l’on fait allusion au désert. L’on renvoie aux pères. L’on mentionne les quarante jours et quarante nuits de marche. L’on parle de la nourriture et l’on n’oublie pas la montagne de Dieu ; etc. Le symbolisme est tellement frappant de façon que dans le chemin que Elie suit, nous reconnaissons aisément le parcourt inverse de la route qu’Israël a fait durant l’exode.
L’expérience du prophète Elie n’est pas donc seulement une évasion. Il est obligé d’aller à la recherche des racines qui aboutiront à une rencontre avec le vrai Dieu. Lui aussi, comme des grands héros à l’exemple de Moïse (cf. Nb 11:15), il a eu l’occasion d’éprouver jusqu’où peut arriver la misère humaine et sa faiblesse. En effet, découragé par les résultats de son ministère, Elie s’enfuit car il n’est pas meilleur que ses ancêtres. Certes, comme ses parents, lui également a travaillé pour le royaume de Dieu et il vaut mieux rejoindre au tombeau des aïeux (v.4).
Toutefois, il expérimente que c’est lorsque l’homme reconnaît sa faiblesse, que la force de Dieu intervient (2Cor 12,5.9). Avec du pain et de l’eau, symboles de l’exode antique, Elie fait son propre exode symbolisé par les quarante jours (v. 8). Il atteint la rencontre avec Dieu. Il découvre un Dieu de compassion, surtout lorsque l’ange du Seigneur lui apporte la nourriture nécessaire pour survivre dans sa longue marche en lui disant : « Lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste. » Il y puisera la force de marcher quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne du Sinaï qu’on appelle aussi l’Horeb. Pour atteindre ce lieu, Elie a le temps suffisant pour se préparer. Dans la Bible, le nombre quarante évoque toujours une gestation. Dans cette longue marche qui est aussi le temps de sa conversion, le prophète est nourri par « l’Ange du SEIGNEUR », manière pudique de parler de Dieu en personne.
Au fur et à mesure que cet épisode est raconté, il nous parle d’un cheminement. Il nous avertit qu’il faut fournir des efforts. Il existe des tâches trop grandes qu’avec nos seules propres forces nous ne pouvons pas accomplir. Pour les réaliser nous avons besoin des forces que donne la nourriture que Dieu accorde pour nous soutenir, renforcer et encourager. La lecture nous dit que « le prophète Elie, fuyant l’hostilité de la reine Jézabel, marcha toute une journée dans le désert. » Ayant laissé son serviteur à Béer-Shéva, il s’est enfoncé dans la solitude et dénouement du désert. Le voilà bien fatigué. Il est découragé. C’est ainsi qu’il commence à douter de lui-même. « Je ne vaux pas mieux que mes pères » dit-il. Pourquoi ? Parce que, tout à coup, il prend conscience de son indignité : il a annoncé un Dieu Tout-Puissant et terrible. En éliminant tous les opposants ; ne s’est-il pas trompé de combat ? Pire encore, en exigeant des preuves de la présence de son Dieu : ne ressemble-t-il pas à ses pères qui, tout au long de l’Exode, murmuraient contre Dieu et l’obligeaient à se manifester ?
Si le prophète Elie est obligé de fuir l’hostilité de la reine Jézabel, c’est parce qu’il a égorgé sans compassion les quatre cent cinquante prêtres de Baal (1 R 18, 40). Certes il avait à veiller sur l’orthodoxie des fils d’Israël, mais le Seigneur ne lui avait pas ordonné ce massacre. Le prophète doit entreprendre un pèlerinage pénitentiel de quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, afin de se convertir au Dieu qui ne se révèle pas dans la violence de l’ouragan mais qui s’annonce dans « le murmure d’une brise légère » (1 R 19, 12).
Le prophète Elie n’entreprend pas sa fuite par hasard. C’est au bout de ses forces que Dieu l’attend. Le Seigneur que s’est manifesté à Moïse : dans le feu du buisson ardent, il a prononcé son nom et manifesté sa sollicitude pour son peuple (Ex 3) ; dans la puissance, le vent, l’orage, et le tremblement de terre, il lui a donné les tables de la Loi (Ex 19) ; dans une caverne, il l’a caché pour le protéger de son rayonnement (Ex 33,21-23). Les pas d’Elie le portent tout naturellement vers cette caverne de Moïse.
C’est là qu’il découvrira le vrai visage de son Dieu. Le temps est venu pour lui d’accueillir une nouvelle étape de la Révélation. Dieu est tout-puissant, certes ! Mais sa toute-puissance consiste à comprendre que tout n’est pas permis. C’est une puissance de l’amour. Une puissance qui se révèle « dans le murmure d’une brise légère. » Ce n’est pas dans l’ouragan, ni dans le tremblement de terre, ce n’est pas non plus dans le feu ; c’est plutôt dans la douceur, la tendresse.
Pour approfondir cette méditation le psaume responsorial fait action de grâces pour l’Alliance. D’ailleurs, le vocabulaire de l’action de grâce est omniprésent dans ce psaume. Laissons résonner cette foison de mots : « Bénir, louange, glorifier, fête, magnifier, exalter, resplendir » ! « Je bénirai le SEIGNEUR en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le SEIGNEUR... Magnifiez avec moi le SEIGNEUR, exaltons tous ensemble son Nom... Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. »
Ce psaume semble répondre aux préoccupations de la sollicitude de Dieu que le prophète Elie a expérimenté. Nous avons vu, que ce prophète fuyait la reine Jézabel, qui voulait sa mort. Il fut découragé et dégoûté de la vie. Il est arrivait au point de dire : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : Je ne vaux pas mieux que mes pères. »
Dieu est venu à son secours pour lui redonner des forces pour la suite. « Un ange le toucha et lui dit : ‘Lève-toi et mange !’ Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’Ange du Seigneur le toucha et lui dit : ‘Lève-toi et mange, car il est long, le chemin qui te reste.’ »
Ce psaume continu « que les pauvres m’entendent et soient en fête ! » Cette expression nous permet de mieux comprendre la fameuse béatitude de la pauvreté : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. » (Lc 6,20). A travers la « Béatitude de la pauvreté », si chère à la théologie de la libération et à notre Pape François, l’on peut l’entendre au moins, en deux volets :
1.premièrement, ‘réjouissez-vous, Dieu n’est pas sourd, il va intervenir… Il a choisi des instruments sur cette terre pour venir à votre secours.’
2.Deuxièmement, « Heureux les pauvres de cœur » ; c’est-à-dire ceux et celles qui acceptent de se reconnaître tout-petits, qui osent appeler Dieu à leur secours.
Cette béatitude ne se termine pas dans le fait d’être pauvre ! D’ailleurs, en soi, être pauvre n’est pas une source de bonheur. Le plus gratifiant réside donc dans le fait que Dieu seul peut nous donner les forces nécessaires pour lutter contre les mécanismes qui génèrent la paupérisation des peuples. N’est pas que c’est l’idée maitresse qui unie les versets six, huit, neuf dix et onze du cinquième chapitre de l’évangile selon saint Matthieu qui nous parle des béatitudes ?
Dans versets nous lisons que les affamés et assoiffés de la justice seront rassasiés. Ceux qui ont des cœurs purs verront Dieu. Les artisans de paix seront appelés fils de Dieu. Les persécutés pour la justice possèderont le Royaume des Cieux. En sommes, les efforts pour bâtir un monde juste sans misère ne sont pas peines perdus. En un mot, disons que Dieu n’oublie pas ses pauvres. Malgré nos égarements sa miséricorde qui est plus grande que notre misère nous sauvera.
Toutefois, la deuxième lecture nous enseigne si nous voulons trouver Dieu, il suffit que fassions « disparaître de notre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes ainsi que toute espèce de méchanceté. » C’est en « imitant Dieu » tel qu’il se révèle en son Christ que nous nous rapprochons de lui. Or ce que Jésus nous enseigne, c’est de nous laisser conduire par l’Esprit, afin de vivre dans la générosité, la tendresse et la miséricorde. Voilà le sacrifice qui plaît à Dieu et nous assure sa proximité bienveillante. Bien plus : de telles dispositions « prouvent » que nous demeurons en lui et qu’il demeure en nous. Celui qui vit ainsi peut « se glorifier dans le Seigneur : il le délivre de toutes ses frayeurs et le sauve de toutes ses angoisses » (Ps 33).
Seulement il est clair que pour imiter le Christ, pour tout miser sur lui, il faut d’abord croire en lui, croire qu’il nous révèle le vrai visage de l’homme selon le dessein de Dieu. Or nous aimerions avoir des « preuves » avant de croire –ce qui revient à faire l’économie de la démarche de foi. « Ne récriminez pas entre vous » nous répond Jésus : ce n’est pas à force de discussions que nous parviendrons à évaluer le bien-fondé de la foi, mais en nous mettant en marche sur le chemin qu’elle ouvre devant nous. Ce chemin n’est autre que Jésus lui-même qui nous a révélé qu’il le chemin, la vérité et la vie. En d’autre terme, il est la méthode d’aller vers Dieu. C’est lui l’aboutissement de tout cheminement qui cherche Dieu. Découvrir sa vérité n’est pas une connaissance intellectuelle. Mais une connaissance qui donne la vie.
Notre-Seigneur précise que nous serions bien incapables de faire ce choix si le Père ne nous venait en aide. Il semble que son action soit double. Le Père « enseigne » ses enfants nous dit Jésus. Ces enseignements divins convergent vers la manifestation de son Christ, son Verbe fait chair.
L’allusion est d’abord aux écrits des prophètes qui ont annoncé la venue du Messie. Mais les non-juifs ne sont pas pour autant exclus de cette préparation : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même » précise Notre-Seigneur. Le Père enseigne donc toutes les cultures à travers les semences de vérité que contiennent les diverses traditions religieuses de l’humanité qui préparent l’avènement du Sauveur.
Le Père non seulement enseigne, mais il « attire » également les hommes vers son Fils : cette attirance est le fruit de l’action de l’Esprit d’amour, qui nous oriente avec une douce persuasion vers Jésus. Hélas, le péché nous a rendus insensibles aux motions de l’Esprit et sourds aux appels de la grâce.
Notre relation à Dieu est plus religieuse que croyante ; nous ne vivons pas vraiment dans son Alliance : qui d’entre nous peut dire qu’il « aime » Dieu au sens fort que devrait recouvrir ce terme, lorsqu’il nous parle de notre relation au Seigneur ? Pourtant si la foi est une vertu théologale, c’est-à-dire un don de Dieu dans l’Esprit, son premier mouvement, son dynamisme essentiel, ne peut être que l’amour. La confiance qu’implique la foi découle de l’amour dont elle est inséparable ; elle ne le précède pas.
Cependant, pour les esprits incarnés que nous sommes, l’amour procède nécessairement d’une rencontre enracinée dans l’expérience sensible. C’est bien pourquoi le Verbe s’est fait chair : « Personne n’a jamais vu le Père, confirme Jésus, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père » et peut en parler. Bien plus : « qui l’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). C’est en nous attachant à Jésus par les liens d’un amour qui fait confiance, que nous témoignons de notre foi au Père : celui qui croit au Fils unique, qui s’attache à lui par les liens d’une sincère affection, « a la vie éternelle », car dans l’amour, il partage sa vie. C’est ce lien vital que Notre-Seigneur exprime par la comparaison très parlante du « pain de vie » : avant de désigner l’Eucharistie, c’est d’abord à sa Personne que Jésus fait allusion lorsqu’il dit : « Ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange - entendons : celui qui s’unit à lui par les liens d’un amour durable -ne mourra pas ».
Tout compte fait, conscient que chaque fois que nous nous approchons de la table eucharistique, nous entendons le Seigneur lui-même nous inviter : « Lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste. » L’Eucharistie n’est d’ailleurs rien d’autre que sa présence continuée parmi nous : « le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Ce qui implique que sans cette chair, nous n’avons pas la vie en nous. Le début de la sagesse est peut-être de réaliser que coupés du Dieu d’amour, nous sommes coupés de la source de la vie et voués à la mort. Cette douloureuse prise de conscience est nécessaire pour que nous prenions au sérieux le temps présent, le temps de la miséricorde, et que nous discernions à nos côtés l’Ange du Seigneur qui nous propose « le Pain de la vie qui descend du ciel », l’Eucharistie qui nous sauve.

Prière scripturaire
Seigneur, renouvelle-nous dans ton Esprit d’amour. Embrasés dans le Feu d’une véritable charité, notre foi dans ta présence sacramentaire sera fortifiée. Notre solidarité deviendra inventive pour qu’il n’y ait personne qui manque son pain quotidien. Jésus, toi le pain qui est descendu du ciel Donne-nous de pouvoir nous approcher de ton autel le cœur débordant de reconnaissance envers toi qui n’oublie pas le cri de ceux qui te cherchent. Une fois unis à toi dans une union ineffable, nous serons comblés de ta grâce au-delà de leur attente et nous partagerons notre pain avec ceux qui sont dans le besoin. Notre Dame de Kibeho, Mère solidaire prie pour nous.
Père Jean Bosco Nsengimana Mihigo, msscc.