Dimanche, 18-07-21

18. Dim – Vr – SEIZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, Pr f. dominicale - 1ère lecture : Jr 23, 1-6 ; Ps 23 (22), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6 ;2ème lecture : Ep 2, 13-18 ; Evangile : Mc 6, 30-34. Homélie donnée par l’Abbé Fidèle Nshimiyimana de Cyangugu.

PREMIERE LECTURE – livre du prophète Jérémie 23,1-6
1 Quel malheur pour vous, pasteurs !
Vous laissez périr et vous dispersez
les brebis de mon pâturage – oracle du SEIGNEUR !
2C’est pourquoi, ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d’Israël
contre les pasteurs qui conduisent mon peuple :
Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées,
et vous ne vous êtes pas occupés d’elles.
Eh bien ! Je vais m’occuper de vous,
à cause de la malice de vos actes
– oracle du SEIGNEUR.
3Puis, je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis
de tous les pays où je les ai chassées.
Je les ramènerai dans leur enclos,
elles seront fécondes et se multiplieront.
4 susciterai pour elles des pasteurs
qui les conduiront ;
elles ne seront plus apeurées ni effrayées,
et aucune ne sera perdue – oracle du SEIGNEUR.
5Voici venir des jours – oracle du SEIGNEUR -,
où je susciterai pour David un Germe juste :
il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence,
il exercera dans le pays le droit et la justice.
6En ces jours-là, Juda sera sauvé,
et Israël habitera en sécurité.
Voici le nom qu’on lui donnera :
« Le-SEIGNEUR-est-notre-justice. »

PSAUME – 22 (23),1-6
1Le SEIGNEUR est mon berger :
je ne manque de rien.
2 Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
3 et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
4 Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
5 Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
6 Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du SEIGNEUR
pour la durée de mes jours.

DEUXIEME LECTURE – Lettre de Saint Paul apôtre aux Ephésiens 2,13-18
Frères,
13 maintenant, dans le Christ Jésus,
vous qui autrefois étiez loin,
vous êtes devenus proches par le sang du Christ.
14 C’est lui, le Christ, qui est notre paix :
des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ;
par sa chair crucifiée,
il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ;
15il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse.
Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen,
il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix,
16et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps
par le moyen de la croix ;
en sa personne, il a tué la haine.
17 est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix,
la paix pour vous qui étiez loin,
la paix pour ceux qui étaient proches.
18Par lui, en effet, les uns et les autres,
nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père.

EVANGILE – selon Saint Marc 6, 30-34
En ce temps-là,
après leur première mission,
30les Apôtres se réunirent auprès de Jésus,
et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
31Il leur dit :
« Venez à l’écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux
et l’on n’avait même pas le temps de manger.
32Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.
33Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
34En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de compassion envers eux,
parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les enseigner longuement.

MEDITATION
Qui d’entre nous n’a jamais fait l’expérience d’une situation, d’un problème épineux et se trouve déboussolé ? On se trouve à la fin du chemin et on sent immédiatement la nécessité d’un guide. Grâce à la technologie de l’internet et les moyens de communication facile, la globalisation et la mondialisation ont vu naissance. Notre planète est devenue un petit village. Cependant, combien les hommes sont aujourd’hui dispersés et désunis ! Aucune journée qui passe sans les nouvelles des victimes des guerres dans les pays. Aujourd’hui, à cause de la pandémie du Covid-19 et ses conséquences, on ne sait pas qui fait quoi. Bref, notre monde est aujourd’hui comme un troupeau sans berger. La liturgie de la Parole de ce seizième dimanche du temps ordinaire nous invite à méditer sur les qualités d’un vrai berger et le berger par excellence étant le Christ qui donne sa vie pour ses brebis.
Au règne du roi Sédécias, celui-ci s’est révolté contre Nabuchodonosor, le roi de Babylone et Sédécias récolta la ruine de Jérusalem et la dispersion du peuple. C’est pourquoi par la bouche du prophète Jérémie, le Seigneur fustige l’attitude de tels bergers dans ces termes : « Misérables bergers, qui laissent périr et se disperser les brebis de mon pâturage ! A cause de vous, mes brebis se sont égarées et dispersées et vous ne vous êtes pas occupés d’elles. Eh bien ! Moi je vais m’occuper de vous, à cause de vos méfaits, déclare le Seigneur » (Jr 23, 1-2). Bienaimés de Dieu, prions pour nos dirigeants afin que le Seigneur leur accorde la sagesse pour bien gouverner le peuple qui leur est confié.
Heureusement le Seigneur a toujours pitié de son peuple. Il a promis d’être lui-même le berger de ses brebis. « Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un germe juste : Il règnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice » (Jr 23, 5-6). Et bien, le temps est arrivé et le vrai roi est venu dans la personne de Jésus de Nazareth. Cependant, il n’est pas venu sous le mode des rois de ce monde. Son royaume n’est pas de ce monde. Son règne est éternel.
Dans l’Evangile, même si les apôtres avaient donné tout leur mieux jusqu’à être épuisés, la foule sans berger est toujours là. Jésus fut saisi de pitié envers ladite foule. Bienaimés de Dieu, dans cette période difficile du pandémie de Covid-19, période où la vie est paralysée, où pour aller prier il faut faire une réservation à temps, où beaucoup de chapelles sont fermées, nous ne sommes pas abandonnés à nous seuls. Jésus a pitié de nous. Comme le psalmiste l’a chanté « Le Seigneur est mon berger rien ne saurait me manquer ».
Et les apôtres aussi au retour de leur premier apostolat sans Jésus, ils sont fatigués. « Après leur première mission, les apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Il leur dit ‘Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu » (Mc 6, 30-310). Quelle surprise ! On s’entendrait à ce que Jésus leur dit de rentrer dans leurs familles et peut-être revenir le jour suivant. Jésus savait que s’ils partent dans leurs familles qu’ils allaient se fatiguer davantage. Aujourd’hui, malgré la technologie et la machine, les gens sont fatigués plus que jamais. Chaque jour les gens meurent en train de travailler, les gens meurent à cause du stress parce qu’ils ne savent pas comment se reposer.
Quand je me sens fatigué, comment est-ce que je me repose ? Il y a ceux qui dorment, les autres au sport, d’autres aux films, d’autres aux cabarets et comme le résultat, ils se fatiguent davantage. Il y a les gens qui prennent leur congé annuel et de retour au travail se trouvent plus fatigués. Personne ne peut ignorer la fatigue du lundi (lundiose) alors qu’on vient dans le week-end.
Comme Jésus l’a demandé à ses apôtres d’aller à l’écart dans un endroit désert pour bien se reposer, nous aussi pour bien nous reposer, il faut nous retirer avec Jésus. Il faut aller dans un endroit désert, très loin du bruit de ce monde, dans le silence. D’après le Cardinal Robert Sarah dans son livre intitulé ‘La force du silence’ : « Le silence est difficile mais rend l’homme capable de se laisser conduire par Dieu. Par Dieu le silencieux, nous pouvons accéder au silence. Le silence est plus important que toute autre œuvre humaine. Car il exprime Dieu » (p23). En se reposant avec Jésus, on retourne à la source. Il est la Vie parce qu’il a vaincu la mort. Il est à jamais vivant.
Bienaimés de Dieu, prions pour que le Seigneur nous envoie des vrais bergers à son image. Demandons- lui la grâce de pouvoir se reposer avec lui, dans le silence du désert. Demandons- lui la grâce d’être guidé par lui car Il est notre berger éternel. C’est lui qui nous conduira de ce monde à son Père qui est dans les Cieux. Amen
Abbé Fidèle Nshimiyimana de Cyangugu