Dimanche, 04-04-21

4. Dim. – B - PAQUES, RESURRECTION DU SEIGNEUR, So, G, Sq, C, P de Pâques I, Comm. propre - 1ère lecture : Ac10,34a.37-43 ; Ps117,1-2,16-17,22-23 ; 2e lect.:Col3,1-4 ou 1 Co 5, 6b-8 ; Évangile : Jn 20, 1-9 ou Mc 16, 1-7 ou à la messe du soir Lc 24, 13-35. Méditation donnée par le Père Bernard DOURWE.

« Rencontrer le ressuscité »

La résurrection est profondément mystérieuse et nous ne pouvons pas vraiment ressentir son impact originel comme dans le cœur des disciples. Cette grande nouvelle traverse les siècles et est toujours une force vivante pour ici et maintenant. En un sens, nous sommes reflétés dans des éléments de cette histoire et nous pouvons nous placer dans le récit que nous donne aujourd’hui Saint Jean. Suis-je comme Madeleine, annonçant la nouvelle de la résurrection ? Ou comme les apôtres qui répondent immédiatement en courant au tombeau pour voir par eux-mêmes.
Au matin de Pâques, la pierre a été roulée de l’entrée du tombeau. Marie de Magdala fut la première à se rendre au tombeau, avant l’aube quand il faisait encore nuit, et la découvrit vide. Jésus - le maître qui l’avait comprise et guérie, le prophète qu’elle avait suivi fidèlement jusqu’à sa mort- manquait. Qui suivrait-elle maintenant ? Alors sa plainte aux disciples était : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis ». Sa lamentation pourrait exprimer l’expérience que vivent de nombreux chrétiens aujourd’hui : qu’a-t-on fait de Jésus ressuscité ? Où l’a-t-on mis ? Le Seigneur en qui nous croyons : est-ce un Christ plein de promesse de vie ou un Jésus dont le souvenir ne cesse de s’estomper peu à peu dans nos cœurs si nous considérons la situation actuelle de Covid 19 et le comportement antichrétien ?
Nous n’avons pas besoin de preuves scientifiques pour croire plus fermement. Pour vivre la joie de Pâques, il ne suffit pas de se tourner vers le magistère de l’Église ou d’étudier des livres théologiques. Pour rencontrer le Ressuscité, nous devons avant tout voyager à l’intérieur, en nous mêmes. Si nous ne le rencontrons pas en nous-mêmes, nous ne le rencontrerons nulle part. Lorsque Marie vût Jésus, elle fut tellement aveuglée par le chagrin et les larmes qu’elle ne le reconnût pas ; elle pensa que c’était le jardinier. Jésus lui posa juste une question : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Peut-être que nous aussi devons nous demander quelque chose de similaire : pourquoi notre foi est-elle si triste et si discrète ? Que recherchent les chrétiens aujourd’hui ? À quoi aspirons-nous ? Allons-nous chercher un Jésus dont nous avons besoin pour nous sentir pleins de vie dans nos communautés ? Quand Marie ne reconnaît pas Jésus, il l’appelle par son nom, avec la même tendresse dans sa voix que lorsqu’ils traversaient la Galilée : Marie ! Elle se retourna rapidement : Rabbuni ! Maître !
Marie rencontre le Ressuscité quand elle se sent personnellement appelée par lui. Jésus se montre plein de vie à nous lorsque nous nous sentons appelés par notre propre nom et que nous entendons l’invitation qu’il fait à chacun de nous. C’est là que notre foi grandit. Notre foi dans le Christ vivant ne sera pas ravivée uniquement par les seuls récits de Pâques. Nous ne le rencontrerons pas correctement si nous ne cherchons pas un contact vivant et personnel avec lui. Une combinaison de l’amour de Jésus connu à travers l’Évangile et recherché personnellement au plus profond de nos cœurs peut mieux nous conduire à rencontrer le Ressuscité.
Pour me résumer, vivons la vie du « Peuple de la résurrection » que Pâques nous donne. Cela signifie que nous ne sommes pas censés être enterrés dans la tombe de nos péchés, de nos mauvaises habitudes, de nos addictions dangereuses, du désespoir, du découragement ou des doutes. Nous devons vivre conscients de la présence du Seigneur ressuscité avec nous. Notre conscience de la présence omniprésente du Seigneur ressuscité en nous et autour de nous, et la forte conviction de notre propre résurrection à venir, nous aident à contrôler nos pensées, nos désirs, nos paroles et notre comportement. Cette pensée salutaire nous inspire à honorer nos corps, en les gardant saints, purs et exempts de mauvaises habitudes et de dépendances. Notre conviction de la présence du Seigneur ressuscité chez nos voisins et chez tous ceux avec qui nous entrons en contact doit nous encourager à les respecter et à leur rendre un service aimant, humble et désintéressé. Enfin, nous devons rayonner le Seigneur ressuscité tout autour de nous et partager sa puissance : nous sommes appelés à être des chrétiens transparents, montrant aux autres à travers notre vie l’amour, la miséricorde, la compassion et l’esprit de service sacrifiant.
Bonnes fêtes de Pâques !

Père Bernard DOURWE