Dimanche, 21-02-21

21. Dim. – Vl – PREMIER DIMANCHE DE CAREME - C, P. propre [1] – Rites catéchuménaux – 1ère lecture : Gn 9, 8-15 ; Ps 25 (24), 4-5ab, 6-7bc, 8-9 ; 2è lecture : 1 P 3, 18-22 ; Evangile : Mc 1, 12-15. LA LITURGIE DE LA PAROLE donnée par l’Abbé Fidèle NSHIMIYIMANA, Paroisse NKANKA (Cyangugu).
PREMIERE LECTURE – livre de la Genèse 9, 8-15
8 Dieu dit à Noé et à ses fils :
9 « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous,
avec votre descendance après vous,
10 et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous :
les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre,
tout ce qui est sorti de l’arche.
11Oui, j’établis mon alliance avec vous :
aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge,
il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. »
12 Dieu dit encore :
« Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous,
et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous,
pour les générations à jamais :
13 je mets mon arc au milieu des nuages,
pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre.
14 Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre,
et que l’arc apparaîtra au milieu des nuages,
15 je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous
et tous les êtres vivants :
les eaux ne se changeront plus en déluge,
pour détruire tout être de chair. »

PSAUME – 24 (25), 4-5ab, 6-7, 8-9
SEIGNEUR, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, SEIGNEUR, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse,
dans ton amour, ne m’oublie pas.
Il est droit, il est bon, le SEIGNEUR,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

DEUXIEME LECTURE – Première lettre de Pierre 3, 18-22
Bien-aimés,
18  le Christ, lui aussi,
a souffert pour les péchés,
une seule fois,
lui, le juste, pour les injustes,
afin de vous introduire devant Dieu ;
il a été mis à mort dans la chair,
mais vivifié dans l’Esprit.
19 C’est en lui qu’il est parti proclamer son message
aux esprits qui étaient en captivité.
20 Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir,
au temps où se prolongeait la patience de Dieu,
quand Noé construisit l’arche,
dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes,
furent sauvées à travers l’eau.
21 C’était une figure du baptême
qui vous sauve maintenant :
le baptême ne purifie pas de souillures extérieures,
mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite,
et il sauve par la résurrection de Jésus Christ,
22 lui qui est à la droite de Dieu,
après s’en être allé au ciel,
lui à qui sont soumis les anges,
ainsi que les Souverainetés et les Puissances.

EVANGILE – selon saint Marc 1,12-15
En ce temps-là,
Jésus venait d’être baptisé
12 Aussitôt l’Esprit le pousse au désert
13 et, dans le désert,
il resta quarante jours,
tenté par Satan.
Il vivait parmi les bêtes sauvages,
et les anges le servaient.
14 Après l’arrestation de Jean,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Evangile de Dieu ;
15 il disait : « Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à l’Evangile. »

MEDITATION
Le Carême, un temps de lutte contre le Satan.
« Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1, 12).
Bienaimés de Dieu, l’Eglise notre Mère nous offre chaque année un temps de Carême. C’est un temps propice de lutte contre le Satan et le péché, un temps de recharger nos batteries spirituelles, un temps de marcher avec Jésus dans le désert pour ressusciter avec lui à Pâques. « Après le baptême, l’Esprit le pousse au désert ». Il y a un lien trop étroit entre la scène de la tentation et la scène du baptême. Les trois évangiles synoptiques ont fait ce rapprochement. C’est fort de sens. Donc, dès le baptême, Jésus reçoit la force de Dieu, l’Esprit saint, et immédiatement il commence le combat contre Satan, contre le péché, contre le mal et la mort. Et nous aussi au lendemain de notre baptême, de notre première communion, de notre confirmation, de notre mariage, de notre ordination, de notre jubilé, à la sortie du confessionnal, faisons attention, soyons vigilants ! C’est là que toutes les tentations commencent. Quelle est ma tentation à moi contre laquelle je vais lutter durant ce carême ?

« Et dans le désert il resta quarante jours ». C’est long ! L’Orient ancien aimait les chiffres. Mais ces derniers n’avaient pas le sens mathématiques que nous leur donnons aujourd’hui. Ils ont une valeur symbolique. Le chiffre « 40 », par exemple, désigne, conventionnellement, le temps d’une génération humaine. Le mot « Carême » est une évolution du mot « quadragésime », qui signifie « quarantaine ». Quarante ans de marche du peuple de Dieu dans le désert, Moise était resté ‘quarante jours’ sur la montagne (Exode 34, 28) ; Elie avait marché ‘quarante jours’ dans le désert (1 Rois 19, 8). Et nous, en ce carême, sommes-nous capables de marcher ‘quarante jours’ avec Jésus dans le désert de la vie ?

« Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient ». Comme Adam au paradis terrestre qui se trouvait en compagnie des bêtes sauvages (Gn 2, 19). Voilà le retour du paradis perdu. Le carême bien vécu devrait culminer sur une victoire contre le péché, contre les divisions, contre le mal et la mort. L’alliance que Dieu a conclu avec son peuple après le déluge préfigurait la victoire de la vie sur la mort : « Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre » ( Gn 9, 11). Et ces eaux du déluge préfiguraient les aux du baptême. Et c’est à Saint Pierre, le premier Vicaire du Christ d’affirmer : « …l’arche de Noé est une image du baptême qui vous sauve maintenant : être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu et participer à la résurrection de Jésus Christ » (1P 3, 21). Comment est-ce que je vis mon baptême à moi ? Suis-je toujours conscient d’être baptisé ?

Bienaimés de Dieu, ce carême n’est pas celui de l’année passée qui revient encore. Chaque temps, chaque année, chaque jour, chaque instant de notre vie est unique. Il ne revient pas. C’est un temps nouveau, c’est une chance que le Seigneur nous accorde pour marcher avec lui dans le désert et ressusciter avec lui à Pâques. Demandons –lui la grâce de lui rester fidèle.
AMEN.
Abbé Fidèle NSHIMIYIMANA, Paroisse NKANKA (Cyangugu)