Dimanche, 01-11-19

3. Dim- B - TOUS LESSAINTS [1], So, G, C, Ppr -1re lecture : Ap 7, 2 - 4.9-14 ; Ps 24(23), 1-2, 3-4ab, 5-6 ;2ème lecture : 1 Jn 3, 1 - 3 ; Évangile : Mt 5, 1 - 12a. Office propre. Trente unièmes dimanches du temps ordinaire. PTP III
Méditation donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj

PREMIERE LECTURE – livre de la Sagesse 11,22 – 12 ,2

11, 22 Seigneur, le monde entier est devant toi
comme un rien sur la balance,
comme la goutte de rosée matinale
qui descend sur la terre.
23 Pourtant, tu as pitié de tous les hommes,
parce que tu peux tout.
Tu fermes les yeux sur leurs péchés,
pour qu’ils se convertissent.
24 Tu aimes en effet tout ce qui existe,
tu n’as de répulsion envers aucune de tes oeuvres ;
si tu avais haï quoi que ce soit,
tu ne l’aurais pas créé.
25 Comment aurait-il subsisté,
si tu ne l’avais pas voulu ?
Comment serait-il resté vivant,
si tu ne l’avais pas appelé ?
26 En fait, tu épargnes tous les êtres,
parce qu’ils sont à toi,
Maître qui aimes les vivants,
12, 1 toi dont le souffle impérissable les anime tous.
2 Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu,
tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent,
pour qu’ils se détournent du mal,
et croient en toi, Seigneur.

PSAUME – 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14

1 Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
2 Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais !
8 Le SEIGNEUR est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
9 la bonté du SEIGNEUR est pour tous,
sa tendresse pour toutes ses oeuvres.
10 Que tes oeuvres, SEIGNEUR, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
11 Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
13 Le SEIGNEUR est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
14 Le SEIGNEUR soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.

DEUXIEME LECTURE – deuxième lettre de Saint Paul aux Thessaloniciens 1, 11 – 2, 2
Frères,
1, 11 nous prions pour vous à tout moment,
afin que notre Dieu vous trouve dignes
de l’appel qu’il vous a adressé ;
par sa puissance, qu’il vous donne d’accomplir
tout le bien que vous désirez,
et qu’il rende active votre foi.
12 Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous,
et vous en lui,
selon la grâce de notre Dieu
et du Seigneur Jésus Christ.
2, 1 Frères, nous avons une demande à vous faire
à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ
et de notre rassemblement auprès de lui :
2 si l’on nous attribue une inspiration,
une parole ou une lettre
prétendant que le jour du Seigneur est arrivé,
n’allez pas aussitôt perdre la tête,
ne vous laissez pas effrayer.

EVANGILE – selon Saint Luc 19, 1-10

En ce temps-là,
1 entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
2 Or il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
3 Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
4 Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
5 Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer ta maison. »
6 Vite, il descendit,
et reçut Jésus avec joie.
7 Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
8 Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
9 Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
10 En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

MEDITATION

Nous célébrons en la fête de la Toussaint la multitude des hommes et des femmes, qui au long des âges ont recherché et réalisé la volonté de Dieu dans leur vie. Commencée à être célébrée au IVe siècle, la fête qui unit en elle tous les saints connus et inconnus, proches et lointains est l’expression palpable de la Communion des saints entre les vivants et ceux qui nous ont précédés et qui vivent dans la gloire de Dieu. En nous proposant cette solennité, l’Eglise nous invite à vivre dans l’espérance du renouveau par-delà la mort. Elle veut aussi nous rendre conscients de la solidarité avec tous ceux qui sont entrés dans le monde invisible. Ils vivent désormais près de Dieu et ils intercèdent pour nous. Ils sont l’Eglise du ciel ou la Jérusalem d’en Haut. En les célébrants, nous sommes invités à nous mettre sur leur pas avec le regard fixé vers le Christ qui nous appelle à être saints comme Dieu est Saint.

Saint Jean dans la première lecture nous ouvre un pan de voile sur la gloire des saints auprès de Dieu. Vénus de toutes les nations, races, peuples et langues, après la grande épreuve, les saints ont lavé leurs vêtements et les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. Ils proclament les merveilles de Dieu qu’ils contemplent jour et nuit en disant : « Amen ! Louange, gloire, sagesse, et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! ». Cette vision de la grande liturgie du ciel révèle que les élus seront une multitude incalculable et qu’ils viendront de partout. En effet, la vocation à la sainteté, qui est la nôtre est adressée à tous les hommes sans aucune exception. Notre plus grand échec serait de ne pas bénéficier de la gloire des enfants de Dieu auprès de lui. Nous devons donc nous efforcer au quotidien pour trouver grâce auprès de Dieu lorsqu’il viendra à notre rencontre. Pour y parvenir, nous sommes appelés à affronter avec courage et détermination les différentes épreuves qui se présentent à nous au quotidien de notre existence.

Pour saint Jean dans sa Première Lettre, ces épreuves à affronter prendront fin avec l’avènement de Dieu qui aime tous ces enfants que nous sommes. Comme peuple en marche vers la Jérusalem céleste, « ce que nous serons ne parait pas encore clairement » mais notre espérance au lendemain meilleur avec le Christ doit nous fortifier dans les combats que nous menons avec le monde qui ne connait pas Dieu et vit loin de lui. C’est à travers ces combats que nous répondrons à l’appel de Dieu qui veut que partager avec nous sa gloire.
Jésus nous propose les béatitudes comme un véritable chemin qui nous conduit à la patrie céleste. Même si le monde ne nous comprend pas et nous propose des voies faciles ou des persécutions à cause de notre engagement à la suite du Christ, nous devons toujours focaliser notre attention à être au sein de ce monde lumière du monde et sel de la terre. Les béatitudes, loin d’être irréalisables ou irréalistes deviennent notre pièce d’identité ou notre référentiel pour mener une vie de sainteté. Elles sont une invitation à être au sein de ce monde des signes vivants de l’amour gratuit de Dieu qui veut le salut de tous les hommes. Elles nous appellent donc à être pauvres de cœur, doux, compatissants, assoiffés et affamés de la justice pour tous, miséricordieux, purs de cœur, artisans de paix et persévérants dans notre quête de Dieu et la promotion de l’homme. Elles nous engagent dans tous les combats de notre vie humaine et sociale en faveur de ceux qui souffrent au nom de leur foi, de leur liberté et de leur dignité. Tous ceux-là sont « heureux » non pas à cause de leurs souffrances ni de leurs misères mais plutôt parce que Dieu est avec eux comme source de leur bonheur et leur « récompense sera grande dans les cieux. »

La solennité de Tous les Saints nous interroge avant tout sur notre vocation, sur notre capacité de renoncer à nous-mêmes, à nos sécurités et même à l’idée que nous nous faisons de la sainteté. Comme Pierre et André, comme tant d’autres dans l’histoire de l’Eglise, nous devons demander et avoir le courage de savoir abandonner les nombreux filets de la vie qui emprisonnent notre vocation à la sainteté : les filets du quotidien qui peuvent entraver les exigences de l’Evangile ; le filet de l’égoïsme et le filet de l’individualisme qui limitent notre participation active à la croissance de la communauté ; le filet de la guerre avec nous-même et avec les autres, destructrice des relations sincères avec le prochain ; le filet de la paresse qui nous empêche de mettre à la disposition des autres notre temps et nos talents. Tous ces filets annulent l’esprit des béatitudes et sont des obstacles sur le chemin de la Sainteté.

Dieu éternel et tout-puissant, tu nous donne de célébrer dans une même fête la sainteté de tous les élus : puisqu’une telle multitude intercède pour nous, réponds à nos désirs, accorde-nous largement tes grâces.

Père Bernard Dourwe, Rcj.