Dimanche, 02-09-18

Homélie donnée par Père Bernard Dourwe, Rcj. Vr - VINGT-DEUXIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, P dominicale - 1e lecture : Dt 4, 1 - 2.6 - 8 ; Ps 15(14), 1a.2, 3b-4b, 5 ; 2e lecture : Jc 1, 17 - 18.21b - 22.27 ; Évangile : Mc 7, 1 - 8.14 - 15.21- 23.

PREMIERE LECTURE : Dt 4, 1 - 2.6 - 8
Moïse disait au peuple :
1« Maintenant, Israël, écoute les commandements et les décrets
que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.
Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession
du pays que vous donne le SEIGNEUR,
le Dieu de vos pères.
2 Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne,
et vous n’y enlèverez rien,
mais vous garderez les ordres du SEIGNEUR votre Dieu
tels que je vous les prescris.
6 Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples.
Quand ceux-ci entendront parler de tous ces commandements,
ils s’écrieront :
Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !
7 Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le SEIGNEUR notre Dieu est proche de nous
chaque fois que nous l’invoquons ?
8 Et quelle est la grande nation
dont les commandements et les décrets
soient aussi justes
que toute cette Loi que je vous présente aujourd’hui ? »

Ps 15(14), 1a.2, 3b-4b, 5

1 Qui entrera dans ta maison, SEIGNEUR ?
Qui habitera ta sainte montagne ?
2 Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son coeur.
3 Il met un frein à sa langue,
ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
4 A ses yeux le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du SEIGNEUR.
S’il a juré à ses dépens,
il ne reprend pas sa parole.
5 Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

DEUXIEME LECTURE : Jc 1, 17 - 18.21b - 22.27

Frères,
17 les dons les meilleurs, les présents merveilleux,
viennent d’en haut,
ils descendent tous d’auprès du Père de toutes les lumières,
lui qui n’est pas, comme les astres,
sujet au mouvement périodique
ni aux éclipses passagères.
18 Il a voulu nous donner la vie
par sa parole de vérité,
pour faire de nous les premiers appelés
de toutes ses créatures.
21 Accueillez donc humblement
la parole de Dieu semée en vous :
elle est capable de vous sauver.
22 Mettez la parole en application,
ne vous contentez pas de l’écouter ;
ce serait vous faire illusion.
27 Devant Dieu notre Père,
la manière pure et irréprochable
de pratiquer la religion,
c’est de venir en aide
aux orphelins et aux veuves dans leur malheur,
et de se garder propre au milieu du monde.

EVANGILE : Mc 7, 1-8. 14-15. 21-23

1 Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem.
Ils se réunissent autour de Jésus
2 et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas
avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
3 – Les pharisiens, en effet, comme tous les Juifs,
se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger,
fidèles à la tradition des anciens ;
4 et au retour du marché
ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
et ils sont attachés encore par tradition
à beaucoup d’autres pratiques :
lavage de coupes, de cruches et de plats. –
5 Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas
la tradition des anciens ?
Ils prennent leur repas sans s’être lavé les mains. »
6 Jésus leur répond :
« Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites,
dans ce passage de l’Ecriture :
Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son coeur est loin de moi.
7 Il est inutile, le culte qu’ils me rendent ;
les doctrines qu’ils enseignent
ne sont que des préceptes humains.
8 Vous laissez de côté le commandement de Dieu
pour vous attacher à la tradition des hommes . »
14 Puis Jésus appela de nouveau la foule :
« Ecoutez-moi tous, et comprenez bien.
15 Rien de ce qui est extérieur à l’homme
et qui pénètre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l’homme,
voilà ce qui rend l’homme impur. »
21 Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule :
« C’est du dedans, du coeur de l’homme
que sortent les pensées perverses :
inconduite, vols, meurtres,
22 adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
23 Tout ce mal vient du dedans,
et rend l’homme impur. »

COMMENTAIRE

Nous célébrons le vingt deuxième dimanche ordinaire B. les textes liturgiques de ce dimanche nous invitent à méditer sur la manière authentique, la seule agrée par Dieu, dont le croyant doit comprendre et vivre la foi exprimée par la pratique et les observances religieuses.

Dans la première lecture extraite du livre du Deutéronome, Dieu se fait proche de son peuple à travers les commandements qu’il lui donne. Grace à la mise en pratique de ces commandements qui sont loin de l’aliéner, Israël peut se situer en face des autres nations comme étant un peuple libre, sage, intelligent et grand. Le don de la loi est une expression de l’amour infini et éternel de Dieu. L’observer c’est prendre le chemin qui conduit à la vie véritable des enfants de Dieu et c’est se situer en ce monde comme étant des enfants de lumière responsables qui luttent contre toutes formes d’injustices au profit du bien de tous.

Saint Jacques dans la deuxième lecture, nous invite à prendre conscience de la nécessité de mettre en pratique la parole de Dieu qui nous a été donnée gratuitement par Dieu : « mettez la parole en application, ne vous contentez pas de l’écoutez ; ce serait vous faire illusion ». Dieu se fait proche de nous par sa parole afin que nous ayons la vie en abondance. Elle est pour nous une lumière sur nos pas et la lampe de notre route. Nous devons donc nous laisser guider et instruire par elle afin que nos vies reflètent notre appartenance au Christ. Pour y arriver nous devons la lire, la méditer et la mettre en pratique à travers notre façon d’être et d’agir en ce monde surtout envers les petits, les pauvres, les orphelins, les abandonnés, les veuves et toutes personnes nécessitant notre aide. Notre foi ne saurait être que spéculative. Alimentée par la parole de Dieu nous devons nous engager de façon concrète en ce monde. Car ce don nécessite la mise en pratique pour qu’elle fructifie davantage.

La mise en pratique des observances religieuses de façon extérieure telles que pratiquées par les pharisiens et les scribes conduit Jésus à remettre en questions certains interdits alimentaires. Ils sont en effet loin d’être la cause de souillures humaines. « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » dit-il. Les vrais combats de l’homme ne doivent donc pas se situer au niveau des questions, des goûts et des interdits alimentaires. L’homme doit plutôt s’engager à lutter contre toutes les formes de péchés dans sa vie et en ce monde. Car « c’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur. »

Loin de remettre en causes nos traditions, us et coutumes qui ont pourtant leur valeur lorsqu’elles sont conformes aux valeurs évangéliques, loin d’inviter à un manque d’hygiène alimentaire, hygiène nécessaire pour notre santé physique, Jésus-Christ nous invite à nous interroger sur l’essentiel. La dignité de l’homme ne réside pas en ce qu’il mange mais plutôt en ce qu’il est. Nous devons donc à la lumière de l’Evangile poser un regard critique sur nos traditions afin d’y discerner ce qui honore l’homme de ce qui l’aliène en le mettant sous le joug des fardeaux lourds à porter, faisant de lui un être hypocrite et aliéné parce qu’étant attaché aux pratiques humaines qui ne correspondent pas à la volonté de Dieu. Le travail nous revient donc de purifier notre cœur, nos traditions, nos cultures et nos pratiques quotidiennes de tout ce qui ne fait pas la fierté de la personne humaine mais fait de lui un être aliéné et esclave des pratiques immoraux et indignes.

Dieu puissant, de qui vient tout don parfait, enracine en nos cœurs l’amour de ton nom et de ta Parole ; resserre nos liens avec toi, pour développer ce qui est bon en nous ; veille sur nous avec solitude, pour protéger ce que tu as fait grandir. Par Jésus le Christ notre Seigneur.

Père Bernard Dourwe, Rcj.