Dimanche, 25-03-18

25. DIMANCHE DES RAMEAUX ET
DE LA PASSION
Avant la procession :
Lecture : Évangile Mc 11, 1-10 ou Jn 12, 12 - 16
Messe : C, Ppr
1e lecture : Is 50, 4-7 ; Ps 22(21), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a ;
2e lecture : Ph 2, 6 -11 ;
Évangile : Mc 14, 1 - 15, 47

MEDITATION donnée par Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse BYUMBA
Jésus est acclamé à son entrée à Jérusalem (Mc 11, 1-10) ; par après, a été abandonné de tous, il connut la Passion. Les cris de jubilation de la masse populaire se sont transformés en hurlement : « Crucifie-le ! » (Mc 15, 13).
Tout Fils qu’il était, Jésus accepta l’humiliation (Ph 2, 7) ; la Semaine sainte va nous en dire assez. Ceux qui l’acclamaient pour ses signes et ses miracles, pour la multiplication des pains et diverses guérisons, se tournèrent contre lui pour lui charger de tous les maux, « Jésus séducteur des consciences de petites gens, usurpateurs des prérogatives de Dieu en s’appelant le Fils de Dieu, méprisa et bafoua les prescriptions mosaïques telles que le repos sabbatique, et brava les pouvoirs et les prérogatives des ténors de la société de son temps, à savoir les scribes, les Pharisiens et le grand prêtre Caïphe. Il déstabilisa l’ordre public au plan religieux que politique car il appellait à la conversion sincère et radicale, à l’amour de Dieu et du prochain sans distinction aucune. Il relégua au second plan les prescriptions rituelles et parfois hypocrites. Ses fans d’hier, organisés et manipulés par les tenants du pouvoir religieux et civil (les scribes, les Pharisiens et le grand prêtre Caïphe) veulent en finir avec cet imposteur. Jésus va vivre jusqu’à Vendredi la trahison, la désolation, le chemin de la croix, pour mourir et ressusciter à Pâques.
Mais comment réconcilier l’acclamation et la trahison, la gloire et la dérision, le pouvoir et le dénuement total sur la croix ? Ceci c’est la trame de la vie humaine. La naissance et la mort, la joie et la peine, la richesse et la pauvreté, l’amitié et l’inimitié, la grandeur et le dénuement et enfin la mort et la chambre de moins 3m2 (Ecclésiaste 3.1-7). Cependant, la mort n’a pas le dernier mot sur celui qui croit en Jésus Christ. Celui qui aura pratiqué le commandement de l’amour, il survivra. Les préceptes du Carême : l’aumône, le jeûne et la prier ; ainsi la vie en conformité avec l’amour de Dieu et celui du prochain nous conduisent dès ici bas au Royaume de Dieu.
Pour quoi Jésus continue -t-il à souffrir à travers ses membres ici et là dans le monde entier ? Quels sont les remèdes à cette situation ?
L’origine du mal, c’est l’amour qui se refroidit (Mt 24,12), comme nous le rappelle le Pape François dans le Message pour le Carême 2018. Il dit : « Ce qui éteint la charité, c’est avant tout l’avidité de l’argent, « la racine de tous les maux » (1Tm 6, 10) ; elle est suivie du refus de Dieu, et donc du refus de trouver en lui notre consolation, préférant notre désolation au réconfort de sa Parole et de ses Sacrements. Tout cela se transforme en violence à l’encontre de ceux qui sont considérés comme une menace à nos propres « certitudes » : l’enfant à naître, la personne âgée malade, l’hôte de passage, l’étranger, mais aussi le prochain qui ne correspond pas à nos attentes ».
Comme remède à cette situation déshumanisante, le Pape propose ce qui suit : « l’Église, notre mère et notre éducatrice, nous offre (…) le doux remède de la prière, de l’aumône et du jeûne ».
Il propose à tout chrétien, et à tous les hommes et femmes de bonne volonté, cette invitation, dans ce même Message du Carême 2018 : « Unissez-vous à nous pour qu’ensemble nous invoquions Dieu, pour qu’ensemble nous jeûnions et qu’avec nous vous donniez ce que vous pouvez pour aider nos frères ». Il propose spécialement aux chrétiens l’adoration, le Sacrement Réconciliation et le pardon.
La prière de saint François d’Assise (1182 - 03/10/1226) serait inspiratrice dans la recherche de la paix et la lutte contre tout ce qui afflige et enferme l’homme dans l’engrenage de la guerre et ses corolaires notamment la faim, la pauvreté, l’habitation insalubre, la dégradation écologique, le déracinement culturel et social, les maladies récurrentes et les sacrifices humains indus. François d’Assise dans son poème à jamais d’actualité dit :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Que le message de ce poème nous accompagne dans cette Semaine Sainte et soit notre prière de chevet chaque fin de journée.
La paix de Dieu soit avec vous !
Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse BYUMBA