Dimanche, 26-02-23

26. Dim. - VI–PREMIER DIMANCHE DE CAREME - C,1ère Lecture : Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a ; Ps 51 (50), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17 ; 2ème Lecture : Rm 5, 12-19 (ou brève : 12.17-19) ; Évangile : Mt 4, 1-11. La Méditation donnée par l’Abbé Valens NSABAMUNGU, prêtre du Diocèse Catholique de BYUMBA.

PREMIERE LECTURE - livre de la Genèse 2,7-9 ; 3,1-7a

2,7 Le SEIGNEUR Dieu modela l’homme
avec la poussière tirée du sol ;
il insuffla dans ses narines le souffle de vie,
et l’homme devint un être vivant.
8 Le SEIGNEUR Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient,
et y plaça l’homme qu’il avait modelé.
9 Le SEIGNEUR Dieu fit pousser du sol
toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ;
il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin,
et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
3,1 Or le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs
que le SEIGNEUR Dieu avait faits.
Il dit à la femme :
« Alors, Dieu vous a vraiment dit :
‘Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin’ ? »
2 La femme répondit au serpent :
« Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
3 Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,
Dieu a dit :
‘Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas,
sinon vous mourrez.’ »
4 Le serpent dit à la femme :
« Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
5 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez,
vos yeux s’ouvriront,
et vous serez comme des dieux,
connaissant le bien et le mal. »
6La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux,
qu’il était agréable à regarder
et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence.
Elle prit de son fruit, et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari,
et il en mangea.
7 Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent
et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus.

PSAUME - 50 (51), 3-4.5-6.12.13.14.17

3 Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
4 Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

5 Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
6 Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

12 Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
13 Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

14 Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
17 Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

DEUXIEME LECTURE - lettre de Saint Paul aux Romains 5, 12-19
12 Nous savons que par un seul homme,
le péché est entré dans le monde,
et que par le péché est venue la mort ;
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes,
étant donné que tous ont péché.
13 Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde,
mais le péché ne peut être imputé à personne
tant qu’il n’y a pas de loi.
14 Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse,
la mort a établi son règne,
même sur ceux qui n’avaient pas péché
par une transgression semblable à celle d’Adam.
Or, Adam préfigure celui qui devait venir.
15 Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute.
En effet, si la mort a frappé la multitude
par la faute d’un seul,
combien plus la grâce de Dieu
s’est-elle répandue en abondance sur la multitude,
cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
16 Le don de Dieu et les conséquences du péché d’un seul
n’ont pas la même mesure non plus :
d’une part, en effet, pour la faute d’un seul,
le jugement a conduit à la condamnation ;
d’autre part, pour une multitude de fautes,
le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
17 Si, en effet, à cause d’un seul homme,
par la faute d’un seul,
la mort a établi son règne,
combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul,
régneront-ils dans la vie,
ceux qui reçoivent en abondance
le don de la grâce qui les rend justes.
18 Bref, de même que la faute commise par un seul
a conduit tous les hommes à la condamnation,
de même l’accomplissement de la justice par un seul
a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
19 En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain
la multitude a été rendue pécheresse,
de même par l’obéissance d’un seul
la multitude sera-t-elle rendue juste

EVANGILE - selon Saint Matthieu 4, 1-11

En ce temps-là,
1 Jésus fut conduit au désert par l’Esprit
pour être tenté par le diable.
2 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits,
il eut faim.
3 Le tentateur s’approcha et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
4 Mais Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
5 Alors le diable l’emmène à la Ville sainte,
le place au sommet du Temple
6 et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu,
jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
7 Jésus lui déclara :
« Il est encore écrit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
8 Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
9 Il lui dit :
« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
10 Alors, Jésus lui dit :
« Arrière, Satan !
car il est écrit :
C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras,
à lui seul tu rendras un culte. »
11 Alors le diable le quitte.
Et voici que des anges s’approchèrent,
et ils le servaient.

MEDITATION

Chers frères et sœurs,

Nous sommes au premier dimanche du Carême. Tout récemment, dans la liturgie du Mercredi des cendres nous entendions ces mots : “Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras à la poussière” (Gn 3, 19) ; ou “Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle” (Mc1,15). Ces mots nous rappellent notre condition fragile et notre démarche communautaire vers la Pâques avec un cœur sincère et repenti. Notre méditation se penchera sur la signification du mot “Carême”, “Quarante jours” et les “Trois tentations” dont nous parlent l’Evangile.
Le mot “Carême” vient du mot latin “Quadragesima” qui signifie “quarantième”. Ce mot désigne, primo, le temps de pénitence pour les Chrétiens catholiques, qui dure depuis le mercredi des cendres jusqu’à la Veillée de Pâques sans compter les dimanches. Secundo, le mot “Carême” désigne le jeûne pratiqué pendant cette période.
Que signifie le chiffre “Quarante jours” dans la Bible ? Il désigne le temps suffisant d’épreuves, du jugement et du repentir. Voici quelques exemples de l’emploi du chiffre 40 dans la Bible en lien avec le thème de l’épreuve ou du jugement. Dans l’Ancien Testament, quand Dieu a détruit la terre par l’eau, “la pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits” (Gn 7, 12). Après avoir tué un Égyptien, Moïse s’est enfui à Madian, où il a passé 40 ans à garder des troupeaux dans le désert (Ex 2, 11-15). Ensuite, il a passé 40 jours et 40 nuits sur le Mont Sinaï (Ex 24,18) et a intercédé pour Israël pendant 40 jours et 40 nuits (Dt 9,18.25). La Loi de Moïse dit qu’un homme qui avait commis un crime ne pouvait pas recevoir plus de 40 coups (Dt 25,3). Les espions israélites ont exploré Canaan pendant 40 jours (Nb 13,25). Les Israélites ont erré 40 ans dans le désert (Dt 8,2-5). Israël a été asservi aux Philistins pendant 40 ans avant que Samson ne les délivre (Jg 13, 1). Goliath a provoqué l’armée de Saül pendant 40 jours avant que David ne vienne le tuer (1S 17,16). Quand Élie a fui Jézabel, il a marché 40 jours et 40 nuits jusqu’au Mont Horeb (1R19,8). Le chiffre 40 apparaît aussi dans les prophéties d’Ézéchiel (4.6, 29.11-13) et de Jonas (3,4). Dans le Nouveau Testament, Jésus a été tenté pendant 40 jours et 40 nuits (Mt 4,2). Jésus est monté au ciel 40 jours après sa résurrection (Ac 1,3).
Après avoir parlé des mots “Carême” et “Quarante jours” dans la Bible, nous allons revenir sur les “Trois tentations” de Jésus au désert pendant quarante jours. La première lecture et l’Evangile évoquent le mot “Tentation”. En effet, Adam et Eve, n’ont pas pu résister à la tentation de Satan. Cette tentation consiste à se rebeller à la volonté de Dieu et à faire sa propre volonté, à exalter son propre moi. Comme le serpent de l’Ancien Testament incite Eve et Adam à désobéir à Dieu ; Satan, dans l’Evangile d’aujourd’hui, conduit Jésus au désert pour le tenter. Mais alors en quoi consiste les tentations de Jésus au désert ?
La première tentation consiste au manger, la seconde à la gloire et la troisième au pouvoir ; justement les idoles d’aujourd’hui : l’Avoir, le Paraître et le Pouvoir. La première et la deuxième tentation portent sur le titre que Jésus avait reçu de Dieu lors de son Baptême : “le Fils de Dieu” (Mt 3, 13-17). La première tentation : “Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains” (Mt 4, 3). La deuxième tentation : “si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas et les anges te porteront sur leurs mains” (Mt 4, 6). La troisième tentation porte sur l’idolâtrie : “Prosterne-toi devant moi” (Mt 4, 9).
Jésus, en résistant à ces tentations, montre que l’être humain, aidé par la grâce divine, peut vivre en communion avec Dieu, avec son prochain et avec la nature. Il peut se tourner vers Dieu, et de ce fait, se détourner de biens apparents et des tentations de toute sorte. Malheureusement, il arrive que l’homme moderne voudrait ignorer, nier et tuer Dieu ( exemple des philosophes existentialistes comme Jean-Paul Sartre) pour exalter la liberté de son propre moi.

Chers frères et sœurs, les trois tentations de Jésus au désert nous renvoient aux trois principales fragilités humaines : la recherche de l’avoir ou convoitise, la recherche du paraître ou vanité, et la recherche du pouvoir ou orgueil.
Prions : Accorde-nous Dieu tout-puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Amen.

Abbé Valens NSABAMUNGU, prêtre du Diocèse Catholique de BYUMBA