Dimanche, 07-08-22

7. Dim – Vr – DIX-NEUVIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, Préf. dominicale –1ère Lecture : Sg 18, 6-9 ; Ps 33(32), 1.12, 18-19, 20.22 ; 2ème Lecture : He 11, 1-2.8-19 (brève : 11, 1-2.8-12) ; Évangile : Lc 12, 32-48 (brève : Lc 12, 35-40). Méditation donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj.

PREMIERE LECTURE - livre de la Sagesse 18, 6-9
6 La nuit de la délivrance pascale
avait été connue d’avance par nos Pères ;
assurés des promesses auxquelles ils avaient cru,
ils étaient dans la joie.
7 Et ton peuple accueillit à la fois
le salut des justes
et la ruine de leurs ennemis.
8 En même temps que tu frappais nos adversaires,
tu nous appelais à la gloire.
9 Dans le secret de leurs maisons,
les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice,
et ils consacrèrent d’un commun accord cette loi divine :
que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire ;
et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères.

PSAUME - 32 (33), 1.12, 18-19, 20.22
1 Criez de joie pour le SEIGNEUR, hommes justes,
hommes droits, à vous la louange !
12 Heureux le peuple dont le SEIGNEUR est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !

18 Le SEIGNEUR veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

20 Nous attendons notre vie du SEIGNEUR :
il est pour nous un appui, un bouclier.
22 Que ton amour, SEIGNEUR, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi.

DEUXIEME LECTURE - lettre aux Hébreux 11,1-2.8-19

Frères,
1 la foi est une façon de posséder ce que l’on espère,
un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.
2 Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens,
c’est à cause de leur foi.
8 Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu :
il partit vers un pays
qu’il devait recevoir en héritage,
et il partit sans savoir où il allait.
9 Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré
dans la Terre promise, comme en terre étrangère ;
il vivait sous la tente,
ainsi qu’Isaac et Jacob,
héritiers de la même promesse,
10car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations,
la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte.
11 Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge,
fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance
parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses.
12 C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort,
a pu naître une descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
une multitude innombrable.
13 C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses,
qu’ils sont tous morts ;
mais ils l’avaient vue et saluée de loin,
affirmant que, sur la terre,
ils étaient des étrangers et des voyageurs.
14 Or, parler ainsi, c’est montrer clairement
qu’on est à la recherche d’une patrie.
15 S’ils avaient songé à celle qu’ils avaient quittée,
ils auraient eu la possibilité d’y revenir.
16 En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure,
celle des cieux.
Aussi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu,
puisqu’il leur a préparé une ville.
17 Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve,
Abraham offrit Isaac en sacrifice.
Et il offrait le fils unique,
alors qu’il avait reçu les promesses
18 et entendu cette parole :
C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom.
19Il pensait en effet
que Dieu est capable même de ressusciter les morts ;
c’est pourquoi son fils lui fut rendu :
il y a là une préfiguration.

EVANGILE - selon Saint Luc 12, 32 - 48
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
32 « Sois sans crainte, petit troupeau :votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
33 Vendez ce que vous possédez
et donnez-le en aumône.
Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,
un trésor inépuisable dans les cieux,
là où le voleur n’approche pas,
où la mite ne détruit pas.
34 Car là où est votre trésor,
là aussi sera votre cœur.
35 Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
36 Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
37 Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
38 S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
39 Vous le savez bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
40 Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors :
« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,
ou bien pour tous ? »
42 Le Seigneur répondit :
« Que dire de l’intendant fidèle et sensé
à qui le maître confiera la charge de son personnel
pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
43 Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
44 Vraiment, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
45 Mais si le serviteur se dit en lui-même :
‘Mon maître tarde à venir’,
et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,
à manger, à boire et à s’enivrer,
46 alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des infidèles.
47 Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,
n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,
recevra un grand nombre de coups.
48 Mais celui qui ne la connaissait pas,
et qui a mérité des coups pour sa conduite,
celui-là n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. »

MEDITATION

Au cœur de la foi : d’abord par le rappel de « la délivrance pascale » qui valut au peuple de Dieu le salut et la joie (1ère lecture), puis éloge de la foi sans laquelle nous ne pourrions « posséder » ce salut (2ème lecture). Abraham et Sara sont nos modèles, ceux qui, « grâce à la foi » ont vu se réaliser la promesse. Pour nous qui « attendons notre vie du Seigneur » (psaume), la foi doit se faire confiance et vigilance, amour et service du frère (Evangile). Alors se réalisera la promesse du Royaume où le Maître rassemblera tous ceux qui ont cru à sa Parole et suivi son chemin. Heureux les serviteurs, heureux les invités au repas du Royaume.

Il y a des nuits d’attente plus joyeuses qu’un jour de soleil. Selon le Sage d’Alexandrie, telle fut la nuit sans pareille de ses ancêtres hébreux ; en effet, ayant cru aux promesses divines, les Hébreux se trouvent dans la joie quand l’heure de la délivrance a sonné.

Le passage de la Lettre aux Hébreux soumis à notre méditation développe le thème de la foi telle que les Pères l’ont vécue : c’est la vigueur de la foi qui a permis à Abraham, Sara et leurs descendants de tenir ferme dans les obscurités de leur vie. Comme Abraham qui a su mettre toute sa vie entre les mains de Dieu, nous sommes appelés, dans la nuit de l’épreuve, à croire aux promesses de Dieu. Car « la foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître les réalités qu’on ne voit pas ». Elle permet des œuvres nouvelles et elle donne l’audace.

Comment faire pour être accueilli par Dieu et être introduit auprès de lui ? Jésus nous indique la voie à suivre, par des exemples pris dans les tâches domestiques et familiales et dans les services. Il nous rappelle la nécessité d’être « vigilants », d’être fermes dans l’espérance, forts dans la foi. C’est rester toujours en tenue de service, toujours à la tâche pour le bien de nos frères et toujours accueillants à la vie du Seigneur qui demeure au quotidien notre appui, notre vie.
Rester en tenue de service, c’est accepter de travailler au monde nouveau que la Bonne Nouvelle nous invite à construire de nos mains. Dans ce monde-là, ce n’est pas d’abord ce que nous avons ou ce que nous possédons qui compte, mais bien ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes. Ce qui fait notre richesse et qui est aussi notre trésor, c’est notre capacité à être ouvert à notre prochain, et à être serviteur à la manière du Christ lui-même. Rester en tenue de service, c’est être ouvrier du Royaume et travailler à la venue du Règne de Dieu, en nous et autour de nous. C’est attendre Dieu, le veiller, le guetter, le chercher. Rester en tenue de service, c’est être capable d’attention à ce qui, en nous et autour de nous, est signe de sa présence et parole de l’Esprit. Dieu n’a pas d’heure : il vient toujours quand on l’attend le moins. Voilà le trésor qui nous est confié : trouver dans nos vies sa présence.
Quelquefois nous pouvons être tentés par la lassitude, le pessimisme et le découragement. Nous pouvons aussi nous laisser aller à des attitudes agressives, des paroles empoisonnées par la méchanceté. Nous pouvons aussi nous laisser illusionner par toutes sortes de tentations qui cherchent à nous détourner de l’essentiel. Veiller, c’est être conscient de tous ces dangers et tout faire pour les éviter. Mais si nous y avons succombé, le Seigneur est toujours là pour nous inviter à nous ressaisir et à revenir vers lui de tout notre cœur. Si nous le voulons bien, le sacrement du pardon nous est toujours offert. Avec le Seigneur, il est toujours possible de se relever et de se remettre en état de servir. Son grand désir c’est qu’avec nos mains fragiles, se construise un règne d’amour et de justice.

"La foi et les œuvres" : c’est ainsi qu’on peut résumer ce que nous dit la Parole de Dieu de ce jour. N’est-ce pas tout simplement notre vie de chrétien qui est évoquée ? Parce que nous croyons en Dieu, nous sommes appelés à le manifester par la prière, par notre espérance et par l’amour des autres. Nous sommes invités à rester vigilants et à pratiquer cela au quotidien : la Parole de Dieu vient nous réveiller et nous sortir de la routine. Alors, « tenons-nous prêts », soyons vigilants, réjouissons-nous, ouvrons nos yeux, nos oreilles et notre cœur… car le Seigneur nous fera la surprise d’être là où nous n’imaginions pas le trouver et au moment où nous n’y pensions pas. Oui, soyons attentifs, il serait dommage de rater le rendez-vous imprévu de l’amour.

Dieu vivant, tu ne cesses de nous surprendre et de nous inviter à nous tourner vers l’avenir. Lorsque notre foi s’endort et que nos vies se laissent gagner par la routine, viens réveiller notre amour et notre espérance. Que ta Parole vivante éclaire notre route et nous garde vigilants jusqu’au jour de la venue de ton Fils Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen
Père Bernard Dourwe, Rcj.

MEDITATION DONNEE PAR A.Paulin HABIMANA

Le thème principal des lectures d’aujourd’hui est l’importance de croire aux promesses de Dieu et de se préparer soigneusement parmi les disciples de Christ à rencontrer leur Dieu en tant que juge et rémunérateur, au moment de leur mort. La fidélité à faire la volonté de Dieu est la meilleure préparation à notre mort.
La première leçon mentionne la préparation remplie de foi des anciens esclaves hébreux en Égypte avant leur exode en masse vers la Terre promise. Leur foi confiante dans les promesses de Dieu leur a donné de l’espoir. On nous raconte comment leur foi et leur espérance ont conduit à leur salut. Avec l’espoir attendu, les Hébreux ont sacrifié le premier agneau de la Pâque et ont mangé le premier repas rituel, selon les instructions de leur Dieu à travers Moïse. Ils attendaient leur libération imminente et étaient prêts pour cela.
Le Psaume responsorial d’aujourd’hui (Ps 33) nous invite à montrer notre propre confiance en Dieu et à déclarer notre confiance en sa provision.
Dans la Deuxième Leçon, tirée du dernier chapitre de la lettre aux Hébreux, l’auteur définit la Foi comme "l’accomplissement des choses qu’on espère et la démonstration de celles qu’on ne voit pas" (Hébreux 11 :1). Il essaie de renforcer la foi des chrétiens juifs (hébreux), en demandant l’exemple de leurs ancêtres, en commençant par Abraham, et en passant en revue les choses qu’ils ont accomplies avec foi.
Dans l’Évangile, Jésus défie ses disciples de croire en la promesse du Père de leur donner le bonheur éternel dans son royaume. Mais ils doivent être prêts à tout moment, car le Fils de l’homme viendra à une heure inattendue, soit à leur mort, soit à la fin du monde, selon la première éventualité. Utilisant la parabole du voleur, Jésus nous avertit d’être vigilants afin que le voleur (le diable) ne vole pas notre trésor de grâce divine ou notre relation avec Dieu à travers ses tentations. En utilisant l’exemple du grand serviteur, Jésus nous rappelle toujours faire la volonté de Dieu en obéissant au commandement d’amour de Jésus et en rendant un service humble et sacrificiel aux autres.
En résumé, nous devons toujours être prêts à rencontrer notre Seigneur comme notre juge :
1) Souvenons-nous toujours des paroles du Livre de l’Apocalypse : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai dans sa maison et je mangerai avec lui, et lui avec moi" (3:20). Puisque personne n’est certain du moment et des circonstances de sa mort, nous devons être prêts à faire face à Jésus notre Seigneur et Sauveur comme notre juge au moment de notre mort pour rendre compte de notre vie. Il veut voir que nous avons maintenu notre relation personnelle avec Lui en grandissant dans la sainteté.
2) Cette croissance est aidée en lui parlant tous les jours et en l’écoutant dans la lecture de la Bible ; en demandant chaque jour la direction du Saint-Esprit ; en rechargeant nos batteries spirituelles en offrant nos vies à l’autel et en recevant une nourriture spirituelle dans la Sainte Communion pendant la Sainte Messe ; en se réconciliant avec Dieu chaque jour, en demandant son pardon et son pardon avec un cœur de repentance, et en recherchant son pardon par le sacrement de réconciliation pour les péchés graves ; et en obéissant au commandement d’amour de Jésus en servant toutes les personnes qui nous entourent, en nous portant volontaires pour partager nos bénédictions avec elles, pour voir le visage de Jésus en chacun.
A. Paulin HABIMANA - CYANGUGU