Dimanche, 24-07-22

24. Dim – Vr – DIX SEPTIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE–- G, C, Préf. Dominicale (On omet la mémoire de St. Charbel Maklouf). JOURNEE MONDIALE DES GRANDS PARENTS ET DES PERSONNES AGEES. 1ère Lecture  : Gn 18, 20-32 ; Ps138 (137), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8 ; 2ème Lecture : Col 2, 12-14 ; Évangile : Lc 11, 1-13. Homélie donnée par l’Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA .
PREMIERE LECTURE - Livre de la Genèse 18, 20-32
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
20 Alors le SEIGNEUR dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
21 Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
22 Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le SEIGNEUR.
23 Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
24 Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
25 Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
26 Le SEIGNEUR déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
27 Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
28 Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
29 Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le SEIGNEUR déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
30 Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
31 Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
32 Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le SEIGNEUR déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
PSAUME - 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8
1 De tout mon coeur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
2 vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
3 Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
6 Si haut que soit le SEIGNEUR, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
7 Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
8 Le SEIGNEUR fait tout pour moi !
SEIGNEUR, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’oeuvre de tes mains.
DEUXIEME LECTURE - lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens 2,12-14
Frères,
12 dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l’a ressuscité d’entre les morts.
13 Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
14 Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
EVANGILE - selon Saint Luc 11,1-13
1 Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
2 Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
3 Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
4 Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
5 Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
6 car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
7 Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
8 Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
9 Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
10 En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
11 Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
12 ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
13 Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »

MEDITATION
Chers frères et sœurs, les lectures bibliques de ce 17ème Dimanche reviennent sur l’efficacité de la prière. Le dialogue émouvant d’Abraham et Dieu aboutit au pardon de Sodome, qui s’était rendu coupable par son inconduite (Gn 18, 32). Dieu se laisse toucher par la prière persévérante, nous enseigne la parabole de l’ami importun. Grâce à la prière, nous pouvons dialoguer avec Dieu notre Père (Lc 11, 2-4). Saint Paul, dans la lettre aux Colossiens, rappelle que par le Baptême, nous sommes morts et ressuscités avec le Christ (Col 2, 12). Nous sommes donc fils dans le Fils (Gal 3, 26). Dieu nous aime et s’occupe de nous.

Cette amour se concrétise dans l’alliance avec Abraham, notre père dans la foi (Gn17, 7). Dans la première lecture, il négocie avec Dieu le salut du peuple qui s’était rendu coupable par son inconduite. Miséricordieux et fidèle, Dieu se laisse toucher par l’intercession d’Abraham. Dieu répond aux supplications de ceux et celles qui l’implorent, comme nous l’indiquent la première lecture et l’Evangile. Il est notre Père miséricordieux (Lc 15). Son amour s’est manifesté encore quand il apparut à Moïse dans le buisson ardent (Ex 3,14). Il lui a confié la mission de libérer son peuple de la servitude d’Égypte. Cet amour de Dieu mérite la réponse de la part de l’homme. Il s’incline et implore sa protection dans la prière.

L’Évangile d’aujourd’hui nous donne l’occasion de méditer sur la prière de « Notre Père ». Le vocable « Notre Père » nous rend proches de Dieu et nous fait tous membres d’une seule et unique famille. La prière de « Notre Père » est donc une prière communautaire et universelle. Dans cette prière, Jésus nous dit le titre par lequel nous nommons Dieu : « Notre Père ». C’est là un titre qui nous permet d’entrer dans l’intimité de Dieu, dans la relation filiale et fraternelle. Nous sommes fils et filles du même Père et nous devenons frères et sœurs en Lui. Nous louons Dieu et nous lui demandons ce dont nous avons besoin : la nourriture corporel et spirituel ainsi que le pardon de nos péchés. Nous lui demandons enfin, dans cette prière, de nous préserver des pièges du tentateur. La prière de « Notre Père » nous laisse un examen de conscience : pardonner aux autres comme nous aimerions que Dieu nous pardonne. Dans cette prière, on trouve régulièrement le « nous » alors que le « je » est pratiquement inexistant. Reprenons les intercessions de cette prière : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses, ne nous laisse pas entrer en tentations, délivre-nous du mal ». Notre prière doit ainsi insérer la dimension communautaire, sociale et universelle. Quand bien même nous prions seuls, nous sommes appelés à élargir nos intentions à tout le monde. Pour souligner l’unité des Chrétiens, saint Paul nous parle aujourd’hui de la régénération spirituelle des baptisés.
En effet, saint Paul, dans la deuxième lecture, revient sur cette nouvelle naissance. Il nous rappelle que, par le Baptême, nous sommes morts et ressuscités avec le Christ. La croix et la résurrection de Jésus nous a valu le pardon de nos péchés et nous a donné part à sa vie. Dieu nous a engendrés dans l’Esprit Saint par le Baptême. Il n’y a ni Juif ni Grec, ni Romain ni païen, ni circoncis ni incirconcis, ni homme libre ni esclave (Col 3,11), ni Blanc ni Noir, ni riche ni pauvre, … Nous sommes tous enfants de Dieu. La prière de « Notre Père » et saint Paul confirment le principe d’égalité, d’unité et d’universalité des êtres humains. Les limites territoriales, la nationalité, le statut social, la religion, les idéologies de tout genre ne devraient pas semer la division, les guerres et la mort. Ces différences sont plutôt une riche, au lieu d’être source d’homicide, d’exclusion, de jalousie et d’envie. La prière de « Notre Père » nous invite à soigner notre relation filiale et fraternelle. Dieu n’est pas indifférent à la condition humaine. Il nous aime car il est amour (1 Jn 4, 8)

Chers frères et sœurs, Dieu nous aime et accepte de souffrir pour nous. Il souffre de l’iniquité de son peuple, de notre mauvaise conduite, de l’égarement du monde. Il aime les bons et les méchants, et fait pleuvoir la pluie sur les justes et les méchants (Mt 5, 45). Soyons donc miséricordieux comme notre Père (Lc 6, 36 ; 15, 11-32). Pardonnons les offenses de nos frères et sœurs comme Dieu nous a pardonnés dans le Christ. Soyons prêts à pardonner celui, celle qui nous offense.

Chers frères et sœurs, il nous arrive de nous décourager dans notre prière. Les distractions, les soucis de la vie encombrent notre esprit lors que nous prions. Parfois nous prions pour telle ou telle intention, et la réponse tarde à venir. Jésus nous encourage : « Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants… ». Oui, faisons confiance à notre Père qui sait ce dont nous avons besoin. Alors, ne nous décourageons pas de demander, de supplier le Seigneur. Sans cesse, continuons à frapper à la porte du cœur de Dieu. Jésus exprime de façon nette et concise notre engagement dans la prière : « demandez, cherchez, frappez (à la porte) ». Ceci pour souligner la patience de celui qui prie. Notre Père souhaite que nous coopérions à notre salut. Par l’intercession de Moïse, Dieu pardonne la ville pécheresse ; tandis que dans l’Évangile, Dieu est à l’écoute de nos demandes.

Chers frères et sœurs, prions avec persévérance. Patients et confiants, laissons monter en nous, notre désir profond ; car Dieu qui est notre Père veut sans cesse donner à chacun(e) le meilleur. Animés par l’Esprit Saint qui nous fait des fils et filles de la famille universelle, soyons prêts à servir celui, celle qui frappe à notre porte. Pardonnons ceux et celles qui nous offensent comme nous aimerions que Dieu nous pardonne. Amen.
Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA