Dimanche, 03-07-22

3. Dim – Vr –QUATORZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE G, C, P dominicale – (On omet la fête de St.Thomas) 1ère Lecture : Is 66,10-14c ; Ps66(65), 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20 ; 2ème Lecture : Ga 6, 14-18 ; Évangile : Lc 10, 1-12.17-20 (brève : Lc 10, 1-9 Isaïe 66, 10-14 ; Ps 65 ; Galates 6, 14-18 ; Luc 10, 1-12.17-20). Méditation donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj.

PREMIERE LECTURE - Isaïe 66, 10-14
10 Réjouissez-vous avec Jérusalem !
Exultez en elle, vous tous qui l’aimez !
Avec elle, soyez pleins d’allégresse,
vous tous qui la pleuriez !
11 Alors, vous serez nourris de son lait,
rassasiés de ses consolations ;
alors, vous goûterez avec délices
à l’abondance de sa gloire.
12 Car le SEIGNEUR le déclare :
« Voici que je dirige vers elle
la paix comme un fleuve
et, comme un torrent qui déborde,
la gloire des nations. »
Vous serez nourris, portés sur la hanche ;
vous serez choyés sur ses genoux.
13 Comme un enfant que sa mère console,
ainsi, je vous consolerai.
Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés.
14 Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ;
et vos os revivront comme l’herbe reverdit.
Le SEIGNEUR fera connaître sa puissance à ses serviteurs.

PSAUME - 65 (66), 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20
1 Acclamez Dieu, toute la terre ;
2 fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
3 Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »
4 Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom.
5 Venez et voyez les hauts-faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
6 Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
7 Il règne à jamais par sa puissance.
16 Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu ;
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme.
20 Béni soit Dieu, qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !

DEUXIEME LECTURE - lettre de Saint Paul apôtre aux Galates 6, 14-18
Frères,
14 pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
reste ma seule fierté.
Par elle, le monde est crucifié pour moi,
et moi pour le monde.
15 Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis,
c’est d’être une création nouvelle.
16 Pour tous ceux qui marchent selon cette règle de vie
et pour l’Israël de Dieu,
paix et miséricorde.
17 Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter,
car je porte dans mon corps
les marques des souffrances de Jésus.
18 Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ
soit avec votre esprit. Amen.

EVANGILE - selon Saint Luc 10, 1-20
En ce temps-là,
parmi les disciples,
1 le Seigneur en désigna encore soixante-douze,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
2 Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
3 Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
4 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
5 Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
6 S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
7 Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
8 Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
9 Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
10 Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
11 ‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.’
12 Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »
17 Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux,
en disant :
« Seigneur, même les démons
nous sont soumis en ton nom. »
18 Jésus leur dit :
« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
19 Voici que je vous ai donné le pouvoir
d’écraser serpents et scorpions,
et sur toute la puissance de l’Ennemi :
absolument rien ne pourra vous nuire.
20 Toutefois, ne vous réjouissez pas
parce que les esprits vous sont soumis ;
mais réjouissez-vous
parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

MEDITATION

Il peut nous arriver d’être découragés dans notre mission ou devant le peu de succès que rencontrent les propositions pastorales que nous faisons, les invitations que nous lançons en paroisse… Quelles initiatives prendre pour toucher nos contemporains ? Et cependant, « la moisson est abondante » (Evangile), l’évangélisation, nécessaire. La parole de Dieu nous console : Dieu n’abandonne jamais les siens (1ère lecture), et « rien ne pourra vous faire du mal », nous assure Jésus (Evangile). Comme saint Paul, puisons nos forces dans la croix du Christ, Source du salut des hommes : annonçons-là, avec foi.
Etonnante, mais ô combien réconfortante cette image de Dieu présentée dans la première lecture par le prophète Isaïe. Ce n’est plus le Dieu effrayant de certaines pages de l’Ancien Testament. C’est le Dieu père et mère qui prend ses fils, les hommes, sur ses genoux et leur caresse le visage... Un Dieu qui console ses enfants venus de la grande épreuve... Un Dieu de paix, de joie, de tendresse, tel qu’on ne l’aurait jamais imaginé.
Vis-à-vis d’un Dieu de paix et de miséricorde, ce ne sont pas les rites qui comptent, affirme saint Paul dans sa lettre aux Galates. Il ne suffit pas d’être circoncis ou baptisé. Il faut d’abord et avant tout suivre le Christ dans sa passion et sa souffrance, être crucifié avec Lui.
Après avoir commencé lui-même à prêcher, Jésus a formé des disciples et les a envoyés à leur tour proclamer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Voici les consignes qu’il donne pour cette mission aux 72 disciples envoyés manifester aux hommes la miséricorde infinie de Dieu. Avant leur envoi en mission, le Seigneur leur recommande de prier le Maitre de la moisson d’envoyer les ouvriers en sa moisson car la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Il faut sans doute plus de prêtres, mais aussi plus de laïcs engagés, des parents qui portent vraiment le souci de l’éducation chrétienne de leurs enfants, des catéchistes, des animateurs de paroisses, des chrétiens qui ont vraiment le souci de témoigner de leur foi là où ils vivent. Ils reçoivent la mission d’aller vers les hommes leur apporter la paix. Cette paix qui manque tant à notre monde. La paix véritable venant de Dieu.
Envoyés deux par deux, les disciples sont institués missionnaires par Jésus. Les suiveurs du Christ deviennent des annonceurs de l’Évangile. Ils parlent du royaume de Dieu tous azimuts, puis, revenus auprès du Seigneur, ils relisent leur expérience : « Seigneur même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. » Jésus ne nie pas ce qu’ils affirment : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair », mais il poursuit : « Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis. » Il peut y avoir un danger dans la relecture des expériences réussies. Si grande puisse être l’influence des disciples, ils ne doivent pas s’enorgueillir. Le Seigneur leur fait confiance en les instituant annonceurs, mais le message n’est pas leur histoire, leur philosophie ou un point de vue parmi d’autres. Leur message c’est l’Évangile. C’est cela qui doit les ravir et leur donner du souffle : connaître le Christ et vivre la mission.
Cet engagement est onéreux, car proclamer que Dieu vient à la rencontre de chaque être humain, ne laisse aucun repos à celui qui en fait l’expérience : toute la vie du messager s’organise en fonction du message qu’il proclame : « Le royaume de Dieu s’est approché de vous. » Cependant, cet engagement est aussi un rendez-vous avec la joie. Des disciples sont nécessaires pour proclamer la proximité de Dieu, car la connaissance est un don d’abord proclamé et accueilli ensuite. Il faut des passionnés du Christ, des « obsédés » du Royaume, au point que dans leur vie tout lui soit référé, pour que le monde sache et vive dans la joie.
Cette page d’évangile nous rappelle une fois de plus l’urgence de la mission ; nous les baptisés, nous sommes tous envoyés pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. C’est une mission qui nous incombe à tous, là où nous sommes. Personne n’en est dispensé. Nous sommes donc envoyés par Jésus lui-même. Il n’est pas question de faire des grands discours mais tout simplement d’apporter la paix de Dieu, d’être en contact avec les gens, de vivre en communion avec eux, de partager avec eux. A travers toutes ces relations humaines, il s’agit de sauver, de témoigner de ce Dieu amour qui nous fait vivre.

Seigneur notre Dieu, Maître de la moisson, tu nous confies ta Parole pour la semer sur notre terre et toi seul peux la faire grandir jusqu’à la moisson. Donne-nous assez de confiance et d’espérance pour découvrir les signes du Royaume qui germent déjà. Fais de nous des annonceurs de ce Royaume où tu nous attends avec ton Fils Jésus, dans la joie de l’Esprit Saint, dès aujourd’hui et jusqu’aux siècles des siècles.
Père Bernard Dourwe, Rcj.