Dimanche, 20-03-22

20. Dim – Vl –TROISIEME DIMANCHE DE CAREME - C, P. du carême (ou P. propre si Evangile de la Samaritaine Jn 4, 5-42) – Rites catéchuménaux : premier scrutin- 1ère Lecture :Ex 3, 1-8a.10.13-15 ; Ps 103(102), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11 ; 2ème Lecture : 1 Co 10, 1-6.10-12 ; Evangile : Lc 13, 1-9. MEDITATION DONNEE par l’Abbé Fidele Nshimiyimana, Prêtre du Diocèse de Cyangugu.

PREMIERE LECTURE - Livre de l’Exode 3, 1-8a. 10. 13-15
En ces jours-là,
1 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro,
prêtre de Madiane.
Il mena le troupeau au-delà du désert
et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb,.
2 L’Ange du SEIGNEUR lui apparut
dans la flamme d’un buisson en feu.
Moïse regarda : le buisson brûlait
sans se consumer.
3 Moïse se dit alors :
« Je vais faire un détour
pour voir cette chose extraordinaire :
pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
4 Le SEIGNEUR vit qu’il avait fait un détour pour voir,
et Dieu l’appela du milieu du buisson :
« Moïse ! Moïse ! »
Il dit : « Me voici ! »
5 Dieu dit alors :
« N’approche pas d’ici !
Retire les sandales de tes pieds,
car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »
6 Et il déclara :
« Je suis le Dieu de ton père,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »
Moïse se voila le visage
car il craignait de porter son regard sur Dieu.
7 Le SEIGNEUR dit :
« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple
qui est en Egypte,
et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants.
Oui, je connais ses souffrances.
8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens
et le faire monter de ce pays
vers un beau et vaste pays,
vers un pays ruisselant de lait et de miel.
10 Maintenant donc, va !
Je t’envoie chez Pharaon :
tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël. »
13 Moïse répondit à Dieu :
« J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai :
Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.
Ils vont me demander quel est son nom ;
que leur répondrai-je ? »
14 Dieu dit à Moïse :
« Je suis qui je suis.
Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est JE-SUIS. »
15 Dieu dit encore à Moïse :
« Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est le SEIGNEUR,
le Dieu de vos pères,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.
C’est là mon nom pour toujours,
c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge. »

PSAUME - 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11
1 Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
2 Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
3 Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
4 il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
6 Le SEIGNEUR fait oeuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
7 Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.
8 Le SEIGNEUR est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
11 Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint.

DEUXIEME LECTURE - première lettre de Saint Paul aux Corinthiens 10, 1-6. 10-12
1 Frères,
je ne voudrais pas vous laisser ignorer
que, lors de la sortie d’Egypte,
nos pères étaient tous sous la protection de la nuée,
et que tous ont passé à travers la mer.
2 Tous, ils ont été unis à Moïse
par un baptême dans la nuée et dans la mer ;
3 tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ;
4 tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ;
car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait,
et ce rocher, c’était le Christ.
5 Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu :
leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert.
6 Ces événements devaient nous servir d’exemple,
pour nous empêcher de désirer ce qui est mal
comme l’ont fait ces gens-là.
10 Cessez de récriminer
comme l’ont fait certains d’entre eux :
ils ont été exterminés.
11 Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple,
et l’Ecriture l’a raconté pour nous avertir,
nous qui nous trouvons à la fin des temps.
12 Ainsi donc, celui qui se croit solide,
qu’il fasse attention à ne pas tomber.

EVANGILE - selon Saint Luc, 13, 1-9
1 Un jour, des gens rapportèrent à Jésus
l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
2 Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
3 Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
4 Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
5 Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
6 Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
7 Il dit alors à son vigneron :
Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le.
A quoi bon le laisser épuiser le sol ?
8 Mais le vigneron lui répondit :
Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
9Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas. »

MEDITATION
Pourquoi le malheur ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la mort d’un innocent, d’un enfant, d’un jeune marié ou un jeune ordonné ? Tels sont les problèmes que les hommes de tous les temps n’ont cessé de se poser. Les hommes de tous les temps quand ils voient les événements malheureux tomber sur les gens dits innocents, commencent à chercher les causes et parfois les excuses. Il y a même ceux qui pensent que les malheurs tombent sur les pécheurs comme punition.
Dans l’Évangile de ce troisième dimanche de Carême, « les gens vinrent rapporter à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu’ils offraient un sacrifice ». Les gens tués en train de prier. Quel dommage ! Lors du tremblement de terre du 3 février 2008, le tremblement qui a beaucoup secoué la zone de Cyangugu, toutes les victimes étaient dans la messe. Ceux qui étaient dans les cabarets pendant ces heures, personne n’a été victime !
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux ». Et Jésus, à son tour leur donna un autre exemple des victimes : « Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Et bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ».
En venant rapporter les dits événements à Jésus, on voulait qu’il prenne parti. Qu’il condamne Pilate ou les agitateurs qui engagent les foules dans les aventures sans issue. Mais le royaume de Jésus n’est pas de ce monde. Au lieu de pointer du doigt aux porteurs des malheurs, Jésus les renvoi à leur propre conscience : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux ». C’est le péché qui mène dans la mort éternelle. Pour Jésus, l’essentiel, c’est la conversion. La mort biologique donnée par le glaive des soldats de Pilate ou par les pierres tombées de la tour de Jérusalem est moins grave que la mort éternelle due au péché et au refus de la conversion. Pour Jésus, ayons peur du péché plutôt que des dictateurs de ce monde. La souffrance, le malheur, l’injustice, la mort n’auront pas le dernier mot. Jésus a vaincu la mort. Il est ressuscité. Il est à jamais vivant.
Notre malheur n’est pas le résultat de nos péchés. C’est ce que Jésus nous révèle à travers la petite parabole du figuier stérile : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron, ‘voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le Vigneron lui répondit : ‘Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas ». Dans la Bible, le figuier représentait le peuple d’Israël. Aujourd’hui, ce figuier est vous et moi. Chaque jour est pour moi une deuxième chance pour me convertir et échapper à la mort éternelle plus grave que la mort biologique.
Notre Dieu n’est pas sadique. Il n’aime pas notre malheur. Il est miséricordieux. Dans la première lecture, le Seigneur dit à Moise « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ces cris sous les coups des chefs de corvée. Oui je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre spacieuse et fertile, vers une terre ruisselant de lait et de miel, vers le pays de Canaan ».
Bienaimés de Dieu, à ce troisième dimanche de carême, demandons la grâce et le courage de la conversion. Que cette journée me soit une dernière chance. Que le Corps du Christ nous guérisse et nous garde pour la vie éternelle. Amen
Abbé Fidele Nshimiyimana Cyangugu