Dimanche,05-12-21

5. Dim – Vl - DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT - C, PAv I –1ère Lecture : Ba 5, 1-9 ; Ps 126(125), 1-2ab.2cd-3.4-5.6 ; 2ème Lecture : Ph 1, 4-6.8-11 ;Évangile : Lc 3, 1-6. Homélies données le Père Bernard Dourwe, Rcj et l’Abbé Paulin Habimana (Cyangugu)

PREMIERE LECTURE - livre du prophète Baruc 5, 1 - 9
1 Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
2 enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Eternel.
3 Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,
4 car Dieu pour toujours te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
5 Debout, Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’Orient :
vois tes enfants rassemblés du Couchant au Levant
par la parole du Dieu Saint ;
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
6 Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis,
et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
7 Car Dieu a décidé
que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées,
et que les vallées seraient comblées :
ainsi la terre sera aplanie,
afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu.
8 Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants
donneront à Israël leur ombrage ;
9 car Dieu conduira Israël dans la joie,
à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.

PSAUME - 125 (126), 1-6
1 Quand le SEIGNEUR ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
2 Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le SEIGNEUR ! »
3 Quelles merveilles le SEIGNEUR fit pour nous :
nous étions en grande fête !
4 Ramène, SEIGNEUR, nos captifs,
comme les torrents au désert.
5 Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
6 Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

DEUXIEME LECTURE - lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens 1, 4-6. 8-11
Frères,
4 à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais,
5 à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Evangile.
6 J’en suis persuadé
celui qui a commencé en vous un si beau travail,
le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
8 Oui, Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous
dans la tendresse du Christ Jésus.
9 Et, dans ma prière, je demande
que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
10 pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables
pour le jour du Christ,
11 comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus-Christ
pour la gloire et la louange de Dieu.

EVANGILE - selon Saint Luc 3, 1-6
1 L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe, dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
2 les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
3 Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
4 comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert, :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
5 Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
6 et tout être vivant verra le salut de Dieu.

MEDITATION

Pour ce deuxième dimanche de l’Avent, la parole de Dieu nous guide : cette deuxième étape vers Noël reprend et affirme mieux encore les thèmes entendus dimanche dernier. Car l’attente ne peut être passive ! Et ça bouge, aujourd’hui ! « Debout, Jérusalem ! » (1ère lecture), Dieu est à l’œuvre et il faut nous y mettre aussi. Jean-Baptiste, comme chaque année, est là pour nous interpeller : « Préparez le chemin du Seigneur » (Evangile). Il est le précurseur, celui qui vient préparer la route au Seigneur et proclamer un baptême de conversion. Avant et après lui, des prophètes ont appelé à tracer un chemin pour la venue du Seigneur. L’Avent est un temps de réjouissance devant les merveilles du Seigneur (psaume), et un temps de persévérance pour marcher à la rencontre de celui qui vient (2ème lecture). Le salut est proche. Que ce temps de l’Avent nous permette de préparer nos cœurs à l’avènement du Christ Seigneur.
Le prophète Baruch dans la première lecture s’adresse à des déportés chassés loin de leur patrie. Il annonce le retour voulu par Dieu qui va lui-même prendre la tête du glorieux exode de libération. Il invite la ville de Jérusalem, encore en ruines, à se redresser pour accueillir le retour de ses habitants.
L’avenir nous appartient, dit l’apôtre Paul aux Philippiens : c’est un avenir prometteur, une marche en avant, à la rencontre du Christ. Pour cette marche, nos pas sont assurés, car Dieu origine et terme de toute démarche de conversion, est à nos côtés. Saint Paul prie pour que nous progressions dans la clairvoyance et nous donne le plus sage des conseils : il s’agit de « discerner ce qui est plus important ». Une fois encore, l’actualité de l’Ecriture a de quoi nous surprendre et nous émerveiller ! Car ce discernement du « plus important », n’est-ce pas ce qui fait le plus cruellement défaut à nos contemporains ? Avec saint Paul, demandons la grâce de l’intelligence du cœur, de la clairvoyance qui nous fera discerner ce qui est essentiel, pour « marcher sans trébucher vers le jour du Christ ».
En ce dimanche, Jean-Baptiste nous convoque, il nous montre le chemin qui s’ouvre devant nous. C’est le chemin déjà annoncé dans la première lecture ; à présent, il nous conduit vers la nouvelle Jérusalem, à la rencontre du Christ. L’évangile de ce jour nous annonce la venue d’une parole « événement » engendrée en Jean, fils de Zacharie. La parole de Dieu éveille la vocation prophétique de Jean. Il est celui qui appelle à préparer « le chemin du Seigneur. » Il a mission de proclamer Dieu à l’œuvre et d’inviter à la conversion.
Son appel, en effet, est d’abord révélation de Dieu, annonce d’une immense promesse : « Tout homme verra le salut de Dieu. » Car Dieu sort de lui-même pour aller à la rencontre de l’homme. Il va venir dans le désert de l’humanité. Il a décidé d’abaisser les obstacles à l’Alliance, de combler ce qui sépare de Lui, de rendre droit ce qui est tortueux. Dieu vient chercher l’humanité bien-aimée ; elle n’est plus laissée à ses propres forces. L’appel à la conversion lancé par Jean est appel à laisser Dieu venir en notre histoire personnelle et en notre histoire commune. Ainsi s’accomplit sa promesse de salut. Le cœur humblement tourné vers Lui, saurons-nous accueillir la souveraine proximité de Dieu se faisant homme ? Saurons-nous consentir à être disponibles, pour qu’Il accomplisse en nous l’œuvre de simplification qui nous unifiera en Lui ? La parole de Dieu nous met en garde aujourd’hui contre une attitude émanant d’un cœur tortueux, divisé, compliqué.
« Préparez le chemin du Seigneur » : nous savons qu’il n’est pas facile de déblayer nos vies encombrées, de rendre droit ce qui est tortueux, d’aplanir toutes les déformations que les blessures de la vie et toutes sortes de difficultés ont accumulées autour de nous. Voici ce temps béni de l’Avent qui nous est justement proposé pour entreprendre un mieux-être, un mieux vivre.

Dieu notre Père, en toi est notre espérance : de partout, tu nous rassembles autour de ton Fils, notre guide et notre chemin. Accorde-nous de progresser chaque jour dans sa paix et sa justice. Alors, nous pourrons être le peuple qui annonce au monde de ce temps la Bonne Nouvelle de ton royaume qui est là en lui, Jésus-Christ, notre Seigneur, dans la puissance de l’Esprit-Saint, pour les siècles des siècles. Amen !

Père Bernard Dourwe, Rcj.
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Homélie donnée par l’Abbé Paulin Habimana du Diocèse de Cyangugu

Chers frères et sœurs dans le Christ, en ce deuxième dimanche de l’Avent, nous sommes tous appelés à servir le Seigneur et à être ses fidèles serviteurs, en nous engageant à être de bons chrétiens exemplaires dans nos actions et de bons modèles les uns pour les autres. Alors que nous entrons tous dans cette période bénie de l’Avent, il nous est rappelé à tous de recentrer notre attention sur le Seigneur afin que nos vies soient à nouveau alignées sur Dieu, son chemin et sa vérité. Nous devons tous faire confiance au Seigneur et à l’espérance qu’il a apportée sur nous.

Dans notre première lecture d’aujourd’hui, tirée du livre du prophète Baruch, nous avons entendu les paroles du Seigneur prononcées par le prophète Baruch concernant Jérusalem et le peuple de Dieu. Le prophète Baruch a vécu dans une époque où la fortune du peuple de Dieu atteignait son point le plus bas, et il semblait que Dieu avait abandonné Son peuple, mais en vérité, Il ne l’avait pas fait. Pourquoi donc ? C’est précisément pourquoi les prophètes Jérémie, Baruch et de nombreux autres prophètes ont été envoyés aux Israélites, pour rappeler au peuple que le Seigneur a toujours été avec eux et qu’il a toujours fidèlement et patiemment cheminé avec eux, même s’ils lui ont souvent désobéi.
Après tout, il les aimait toujours autant et prenait quand même soin d’eux. Chacun de nous est précieux aux yeux de Dieu, sans exception, et nous devons tous être reconnaissants que Dieu ait toujours eu son regard sur nous et ne nous ait jamais abandonnés, même dans nos moments les plus sombres et les plus difficiles. Par le prophète Baruch, Dieu a révélé à ses bien-aimés sa fidélité à l’alliance qu’il avait faite avec eux, et il leur a également montré un aperçu de la gloire que tous ses fidèles recevront, nous tous inclus, à la fin des jours, quand il nous rassemblera tous et nous conduira triomphants dans la vie éternelle de vrai bonheur et de gloire qu’il nous a promis à tous, et qu’il nous a tous assurés, malgré les épreuves et les défis, l’opposition, les oppressions et des épreuves que nous avons souvent dû endurer.

Dans notre évangile d’aujourd’hui, nous avons entendu les paroles sur le règne de l’empereur romain Tibère, sous le règne duquel le salut du Seigneur pour son peuple a finalement vu le jour lorsqu’il a envoyé son serviteur saint Jean-Baptiste, qui a commencé son ministère parmi le peuple de Dieu, les appelant tous à se repentir et à se détourner de leurs voies pécheresses, et leur rappelant à tous que le royaume du Seigneur était déjà proche. Il a essentiellement réitéré mot à mot ce dont parlait le prophète Baruch concernant la venue de Dieu et son salut, renouvelant les promesses de Dieu à son peuple. Cela s’est produit lorsque les gens de l’époque étaient de plus en plus inquiets de l’influence et de la domination romaine sur le pays.
Et pas seulement cela, mais cette fois, Dieu Lui-même a marché sur ce monde. Le Seigneur a manifesté son amour ultime et parfait pour chacun de nous par sa venue dans ce monde, en assumant son existence humaine en Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur, le Saint de Dieu, proclamé par les prophètes, et celui pour nous sauver tous, Fils de Dieu et Fils de l’Homme.

Et dans notre deuxième lecture aujourd’hui, comme saint Paul l’a écrit dans son épître à l’Église et aux fidèles de la ville de Philippes en Grèce, il nous a rappelé à tous l’assurance de l’amour de Dieu qu’il a manifesté par le Christ, et qu’il doit accomplir en toute perfection à la fin des jours, nous exhortant tous les fidèles à vivre notre vie de la manière chrétienne la plus vertueuse, en obéissant à la volonté de Dieu, à ses lois et à ses commandements, en faisant de notre mieux pour être exemplaires et inspirants dans notre façon de vivre nos vies avec la plus grande foi en Dieu.

Tout comme nous avons entendu et réfléchi aujourd’hui à la façon dont Dieu a montré à plusieurs reprises son amour pour nous, et a montré avec de nombreux exemples concrets, manifestant même son amour dans la chair, et nous dédiant son amour en souffrant et en mourant sur la croix pour nous, c’est pourquoi nous tous en tant que chrétiens, nous devons réfléchir à cet amour que Dieu nous a le plus généreusement donné, et penser à la façon dont nous pouvons vivre nos vies de manière à être vraiment dignes de l’amour et de la grâce de Dieu. Nous le faisons en appréciant son amour, en accueillant sa bonté et sa compassion envers nous et en le recherchant de tout notre cœur et de toutes nos forces.
Abbé Paulin Habimana, Diocèse de Cyangugu.