Dimanche, 15-08-21

15. Dim – B - ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE, So - G, C, Préf. propre - 1e lecture : Ap 11,19a.12,1-6a.10ab ; Ps 45(44),11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16 ; 2e lecture : 1 Co 15, 20-26 ; Evangile : Lc 1, 39-56. Homélie donnée par l’Abbé Fidèle NSHIMIYIMANA, Diocèse de Cyangugu

PREMIERE LECTURE - L’APOCALYPSE DE SAINT JEAN 11,19a ; 12,1-6a.10ab
11,19 Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit,
et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire.
12,1 Un grand signe apparut dans le ciel :
une Femme,
ayant le soleil pour manteau,
la lune sous les pieds,
et sur la tête une couronne de douze étoiles.
2 Elle est enceinte, elle crie,
dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
3 Un autre signe apparut dans le ciel :
un grand dragon, rouge feu,
avec sept têtes et dix cornes,
et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
4 Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel,
les précipita sur la terre.
Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
5 Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle,
celui qui sera le berger de toutes les nations,
les conduisant avec un sceptre de fer.
L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
6 et la Femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui a préparé une place.
10 Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »

PSAUME - 44 (45),11-16
11 Ecoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
12 le roi sera séduit par ta beauté.
Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
13 Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.
14 Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
15 on la conduit, toute parée, vers le roi.
Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
16 on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

DEUXIEME LECTURE - PREMIERE LETTRE DE SAINT PAUL APOTRE AUX CORINTHIENS 15,20-27a
Frères,
20 le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
21 Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
22 En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
23 mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
24 Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
25 Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
27 car il a tout mis sous ses pieds.

EVANGILE - SELON SAINT LUC 1,39-56

39 En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
42 et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
43 D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
46 Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
47 exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
48 Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
50 Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
51 Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
52 Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
53 Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
54 Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
55 de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

MEDITATION

Chaque année le 15 Août, l’Eglise universelle célèbre la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie. « Nous affirmons, nous déclarons et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. » C’est par ces mots que, le 1er novembre 1950, le Pape Pie XII affirmait la foi en l’Assomption de la Vierge Marie, confirmant ce que célébrait le peuple chrétien depuis les temps les plus anciens (Constitution apostolique Munificentissimus Deus définissant le dogme de l’Assomption, 44,1950).
L’Assomption de la Vierge Marie est une fête de joie et d’espérance pour ceux qui ont la Vierge Marie pour Mère. En effet, comme l’affirme la Préface d’aujourd’hui, « Aujourd’hui la Vierge Marie, la Mère de Dieu, est élevée dans la gloire du ciel : parfaite image de l’Eglise à venir, aurore de l’Eglise triomphante, elle guide et soutient l’espérance de ton peuple encore en chemin. » Le tombeau vide de Marie, image du tombeau de Jésus, signifie et préfigure la victoire totale du Dieu de la Vie sur la Mort quand, à la fin du monde, il fera ressurgir à la vie éternelle la mort corporelle de chacun de nous, unie à celle du Christ.
En ce jour où nous célébrons l’élévation en corps et en âme de la Vierge Marie à la gloire du ciel, les lectures nous invitent à méditer sur le thème de l’amour. Car c’est par amour pour l’humanité que Dieu nous sauve, et il veut que nous vivions dans l’amour.
Dans la première lecture, du livre de l’Apocalypse, il est dit que « Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit ». Ce Temple, c’est le cœur de Dieu qui se rend accessible aux hommes. Dieu se laisse émouvoir par notre misère. Et que dévoile le cœur de Dieu ? L’arche de l’alliance, c’est-à-dire l’amour.
L’alliance est un lien. Aussi, c’est le Christ qui nous fait connaître l’amour de Dieu. C’est lui qui relie le ciel et la terre. Mais Dieu a besoin de la collaboration de l’humanité pour que le Christ vienne au monde. La femme enceinte de l’enfant, c’est le temple qui abrite l’arche de l’alliance sur la terre pour la faire connaître au monde.
A partir d’ici, on peut déjà voir les caractéristiques de l’amour de Dieu :
1° Cet amour est rencontre : c’est la rencontre du ciel et de la terre, de Dieu avec l’humanité. Dieu se mêle à notre histoire pour nous sauver. Ainsi dans la première lecture, l’on parle de « l’enfant [qui] fut enlevé auprès de Dieu et de son trône, et de la femme [qui] s’enfuit au désert où Dieu lui avait préparé une place ». Et dans l’évangile, l’on parle de Marie qui « se mit rapidement en route vers une ville de la montagne de Judée » à la rencontre d’Elisabeth pour lui présenter le Christ qui est dans ses entrailles. Au Rwanda, nous avons eu la grâce d’être visité par la Vierge Marie. Dans les années 1980, Marie gravit les montagnes de Nyaruguru jusqu’à Kibeho. Dans son message urgent, elle nous a dit de prier dans la vérité et de nous convertir. Elle s’est montrée dans les larmes car nous allions tomber dans un gouffre. Sommes-nous sérieux face à ce message de la Vierge Marie à Kibeho ? Et nous, est-ce que nous laissons Dieu venir à notre rencontre, se mêler de nos affaires ? Est-ce que nous savons aller à la rencontre des autres pour leur apporter le Christ ?
2° Cet amour est triomphant : l’amour de Dieu est un amour salvateur parce que qu’il est triomphant. Dieu intervient dans notre vie pour détruire le mal. Dans la première lecture, il s’agit du « Dragon [qui] se tenait devant la femme afin de dévorer l’enfant qui allait naître ». C’est le mal qui menace de réduire à néant le bien que nous faisons. Dans la deuxième lecture, saint Paul parle des ennemis que le Christ mettra sous ses pieds. Les ennemis du Christ sont également nos ennemis, de sorte que le triomphe du Christ est aussi notre triomphe. L’évangile énumère quelques-uns de ces ennemis, à savoir l’orgueil, la domination, la richesse.
Est-ce que nous laissons le Christ détruire en nous ces maux qui font notre richesse, c’est-à-dire la jalousie, les préjugés, l’égoïsme, la volonté de nuire aux autres ?
3° Cet amour apporte la joie : Dieu apporte la joie à l’humanité ; la joie de savoir aimé de Dieu, la joie d’être sauvé. Dans la première lecture, l’on parle d’une voix puissante qui se fit entendre : « Voici maintenant, le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ». Cette voix est puissante parce qu’elle est portée par la joie. C’est une voix rassurée et rassurante. Dans l’évangile, Elizabeth dit que l’enfant en elle a tressailli d’allégresse en sentant la proximité du Christ. Et elle-même a goûté le bonheur de voir la Mère du Sauveur venir jusqu’à elle. Et Marie se dit exalté de voir Dieu élever les humbles, ceux qui paraissent ne pas compter aux yeux des hommes. Est-ce que nous avons de la place pour la joie en nous ? Est-ce que nous apportons la joie aux autres ?
4° Cet amour dure pour toujours : l’amour de Dieu a une mémoire, et il dure longtemps, il dure à jamais. Dans l’évangile, Marie dit : « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui les craignent », « il se souvient de son amour », et « de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham à jamais ». Est-ce que nous réalisons que Dieu nous aime pour toujours ? Et comment est notre amour pour les autres ? Est-ce que nous aimons pour toujours ou seulement en attendant ?
Bienaimés de Dieu, L’Assomption de la Vierge Marie se comprend dans ce contexte de l’amour de Dieu qui est rencontre, qui est triomphant, qui apporte la joie et dure pour toujours. En ce jour de l’Assomption, adressons notre prière à Dieu en passant par la Vierge Marie. Elle est la bienaimée de Dieu. Elle est bénie entre toutes les femmes. Si Dieu est passé par elle pour nous sauver, nous aussi pour arriver à Dieu, le chemin le plus bref et le plus sûr est la Vierge Marie. La Vierge Marie est le tabernacle par excellence. Elle a porté pendant neuf mois le Christ dans ses entrailles. Quand nous recevrons le Christ dans l’eucharistie, demandons-lui la grâce d’être unis à sa Mère qui aujourd’hui est allée au ciel corps et âme pour nous préparer des places, Amen.
Abbé Fidèle NSHIMIYIMANA, Diocèse de Cyangugu.