Dimanche, 01-08-21

1. Dim. – Vr - DIX-HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – G, C, P. dominicale -1è lecture : Ex 16, 2-4.12-15 ; Ps 78 (77), 3.4ac, 23-24, 25.52a.54a ; 2è lecture : Ep 4, 17.20-24 ; Évangile : Jn 6, 24-35. Homélie donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj. & l’Abbé A.Paulin Habimana - Cyangugu.

PREMIERE LECTURE - livre du livre de l’exode 16,2-4.12-15
2 En ces jours-là, dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël
récriminait contre Moïse et son frère Aaron.
3 Les fils d’Israël leur dirent :
« Ah ! Il aurait mieux valu mourir
de la main du SEIGNEUR, au pays d’Egypte,
quand nous étions assis près des marmites de viande,
quand nous mangions du pain à satiété !
Vous nous avez fait sortir dans ce désert
pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! »
4 Le SEIGNEUR dit à Moïse :
« Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous.
Le peuple sortira
pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne,
et ainsi je vais le mettre à l’épreuve :
je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi.

12 J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël.
Tu leur diras :
Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande
et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété.
Alors vous saurez
que moi, le SEIGNEUR, je suis votre Dieu. »
13 Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ;
et, le lendemain matin,
il y avait une couche de rosée autour du camp.
14 Lorsque la couche de rosée s’évapora,
il y avait, à la surface du désert, une fine croûte,
quelque chose de fin comme du givre, sur le sol.
15 Quand ils virent cela,
les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre :
« Mann hou ? » ce qui veut dire : « Qu’est-ce que c’est ? »
car ils ne savaient pas ce que c’était.
Moïse leur dit :
« C’est le pain que le SEIGNEUR vous donne à manger. »

PSAUME - 77 (78),3-4,23-24,25.52.54
3 Nous avons entendu et nous savons
ce que nos pères nous ont raconté ;
4 nous redirons à l’âge qui vient
les titres de gloire du SEIGNEUR.
23 Il commande aux nuées là-haut,
il ouvre les écluses du ciel :
24 pour les nourrir, il fait pleuvoir la manne,
il leur donne le froment du ciel.
25 Chacun se nourrit du pain des Forts,
il les pourvoit de vivres à satiété.
52 Tel un berger, il conduit son peuple,
54 il les fait entrer dans son domaine sacré.

DEUXIEME LECTURE - Lettre de Saint Paul apôtre aux Ephésiens 4,17.20-24
Frères,
17 je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur :
vous ne devez plus vous conduire comme les païens
qui se laissent guider par le néant de leurs pensées.
20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris
à connaître le Christ
21 si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus.
22 Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois,
c’est-à-dire de l’homme ancien
corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur.
23 Laissez-vous renouveler
par la transformation spirituelle de votre pensée.
24 Revêtez-vous de l’homme nouveau,
créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté
conformes à la vérité.

EVANGILE - selon Saint Jean 6, 24 - 35
En ce temps-là,
24 quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
25 L’ayant trouvé sur l’autre rive,
ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
26 Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
28 Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
29 « L’oeuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
30 Ils lui dirent alors :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir, et te croire ?
Quelle oeuvre vas-tu faire ?
31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l’Ecriture :
Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
32 Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n’est pas Moïse
qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c’est mon Père
qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
33 Car le pain de Dieu,
c’est celui qui descend du ciel
et qui donne la vie au monde. »
34 Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
35 Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

MEDITATION 1 (par le Père Bernard Dourwe, Rcj.)

Nous célébrons le dix-huitième dimanche Ordinaire B.
En ce dimanche nous contemplons dans la première lecture le Seigneur qui se penche sur la misère de son peuple malgré ses récriminations et lui donne le pain de vie. Saint Paul dans la deuxième lecture nous invite à revêtir l’homme nouveau et Jésus dans l’Evangile, après avoir multiplié le pain invite à rechercher le pain impérissable.
Dans la première lecture, Moïse doit affronter le peuple qui récrimine au désert à cause du manque de pain. La famine amène les israélites à regretter leur sortie de l’Egypte où ils avaient des marmites de viande et du pain à satiété. Cette épreuve ne va laisser Dieu indiffèrent. Il va donc nourrir son peuple de la manne du ciel.
Jésus dans l’Evangile doit également faire face à l’épreuve du pain. Après avoir nourri la foule, elle se met à sa recherche et veut faire de lui leur roi parce qu’elle a trouvé en lui le fournisseur du pain gratuit et sans effort. Il les invite à ne pas rechercher ce pain passager mais plutôt le pain véritable car quiconque mange de ce pain et boit de ce vin venant de Dieu n’aura plus jamais faim ni soif. En dehors de lui, rien ne saurait nous combler.
Ces épreuves de récriminations au désert et la quête du peuple pour faire de Jésus le roi, ne nous sont pas étrangères. En effet, nous lions bien souvent notre foi aux signes sensibles. Nous cherchons à déterminer l’existence et l’efficacité de Dieu par les miracles qu’il accomplit pour nous. Devant les épreuves, au lieu de les affronter, de nous tourner vers Dieu et de croire davantage en lui, nous remettons en question son existence et sa présence dans nos vies allant jusqu’à l’apostasie, à la quête ici et là des miracles, faisant recours aux pratiques divinatoires voire ésotériques. Pourtant Dieu n’est jamais absent de nos misères et de nos souffrances mais il nous invite à lui faire totalement confiance même lorsque tout semble être fini et perdu. Lui le Dieu de l’impossible ne saurait jamais abandonner quiconque met son appui en lui.
Saint Paul dans lettre aux Ephésiens nous exhorte à revêtir l’homme nouveau. Car le Christ est mort pour nous libérer du péché et nous donner une vie nouvelle des enfants de Dieu. Nous devons donc accueillir le salut qu’il nous apporte en nous libérant du vêtement ancien du pécheur que nous étions avant de faire l’expérience de sa rencontre. Mettre les vêtements nouveaux c’est vivre en racheté au sein de ce monde ténébreux comme un fils de lumière. C’est combattre de toutes ses forces tout ce qui est ténèbres et obscurité dans nos vies. C’est rejeter le mal au profit du bien. C’est avoir sans cesse le Christ pour modèle. Car lui seul peut apprendre à se laisser guider par un esprit nouveau, et non par le néant d’une pensée qui ne s’élève pas au-dessus des réalités terrestres, de l’expérience et des satisfactions immédiates. Il est le modèle parfait de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu. Il s’offre lui-même en nourriture pour que nous vivions de sa vie.
Assiste Seigneur tes enfants, et montre à ceux qui t’implorent ton inépuisable bonté ; c’est leur fierté de t’avoir pour Créateur et Providence ; restaure pour eux ta création, et l’ayant renouvelée, protège-la. Par Jésus le Christ Notre Seigneur.
Père Bernard Dourwe, Rcj.
===============================================
MEDITATION 2 (par l’Abbé A.Paulin Habimana - Cyangugu).

« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif »
La première lecture fournit un contexte approprié, décrivant comment se fait le don du « pain du ciel » avec lequel Dieu a nourri les Israélites dans le désert. Certains aspects de la tradition de la manne non mentionnés dans cette première lecture sont importants pour comprendre la manière dont elle fournit un arrière-plan à l’Évangile. La Manne est descendue du ciel les six premiers jours de la semaine mais pas le septième jour, le Sabbat. La Manne qui est tombée les cinq premiers jours est devenue immangeable après ce jour. Mais ce qui tomba le sixième jour dura la nuit, en en préservant pour le lendemain, les Israélites ont pu manger tout en gardant le repos du sabbat. Dans la tradition juive postérieure, la fourniture de la Manne était considérée comme l’un des grands exploits de Moïse et, dans la tradition de la Sagesse, le pain vivifiant du ciel est devenu un symbole du don de la Torah (la loi de Moïse).
L’interaction de Jésus avec la foule dans l’Évangile joue sur ces traditions. Suite à l’alimentation miraculeuse, le peuple avait voulu faire de Jésus son roi. Mais il leur échappa et partit seul vers les collines tandis que ses disciples se mettaient en route pour traverser le lac en barque. Plus tard, dans une manifestation de son statut divin, il les rejoignit en marchant sur la mer. Finalement, les foules que Jésus avait nourries en multipliant les pains le rattrapent à nouveau de l’autre côté du lac et entament avec lui le dialogue qui déclenche le discours. Ils posent des questions à Jésus qui trahissent une compréhension insuffisante de sa personne et de son activité. Jésus reprend leurs questions et leurs réponses, les corrige et les oriente dans une direction qui conduit à une foi mûre et à la disposition à recevoir la révélation.
Il précise qu’ils le cherchaient simplement parce qu’ils avaient été nourris, quoique à merveille, avec ce qui était encore de la nourriture ordinaire. Ils n’avaient pas réussi à « voir des signes » dans le sens où ils ne comprenaient pas le don du pain ordinaire comme un signe ou un symbole indiquant une réalité plus profonde : que Jésus est le don du « Pain » envoyé du ciel pour satisfaire un bien plus profond besoin humain, le don de la vie éternelle.
En suivant la voie de la Loi, ils « travaillent » dans le sens de travailler pour de l’argent afin d’avoir les moyens d’acheter du pain pour les maintenir en vie. Mais un tel pain est comme le pain que les Israélites allaient chercher les cinq premiers jours, un pain qui ne durerait pas. Au lieu de cela, ils devraient comprendre qu’en présence de Jésus, ils sont vraiment dans une situation de « sabbat » où la Manne envoyée le sixième jour est un pain qui dure vraiment – qui dure pour la vie éternelle. Le Fils de l’homme (Jésus) leur donnera ce « pain » durable lorsqu’il est élevé sur la croix, il devient la révélation suprême du Père. Le seul « travail » qui soit alors requis du côté humain est le « travail » de croire que tel est le cas : à savoir, qu’en la personne de Jésus, Dieu fait descendre du ciel le Pain de Vie.
Peu convaincues, les foules veulent que Jésus déclenche un miracle « semblable à la manne » comme ils croient que Moïse l’a fait. Jésus les corrige en ce qui concerne à la fois le passé et le présent. Ce n’est pas Moïse mais Dieu qui leur a donné le pain du ciel. De même, ils ne devraient pas maintenant s’attendre à ce qu’il fournisse du pain du ciel comme s’il était simplement une figure comparable à Moïse. Ce que Moïse a fourni, c’était la Loi, qui n’était pas « du pain du ciel » qui durera jusqu’à la vie éternelle. Alors que Jésus est le Pain du ciel que le Père fournit maintenant pour la vie du monde. Si la foule peut simplement mettre de côté ses propres présupposés et exigences, et croire simplement en la générosité de Dieu, alors elle recevra cette révélation vivifiante. Bon Dimanche.
Abbé A.Paulin Habimana