Dimanche,28-06-20

28. Dim – Vr- TREIZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, P dominicale- 1ère Lecture : 2 R 4, 8-11.14-16a ; Ps 89(88), 2-3, 16-17, 18-19 ; 2ème Lecture : Rm 6, 3-4.8-11, Évangile : Mt 10, 37-42 ; Homélie donnée par l’Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA.

PREMIERE LECTURE – Livre du deuxième livre des rois 4, 8 – 11. 14 – 16a

8 Un jour, le prophète Elisée passait à Sunam ;
une femme riche de ce pays
insista pour qu’il vienne manger chez elle.
Depuis, chaque fois qu’il passait par là,
il allait manger chez elle.
9 Elle dit à son mari :
« Ecoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous
est un saint homme de Dieu.
10 Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ;
nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe,
et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. »
11 Le jour où il revint,
il se retira dans cette chambre pour y coucher.
14 Puis il dit à son serviteur :
« Que peut-on faire pour cette femme ? »
Le serviteur répondit :
« Hélas, elle n’a pas de fils,
et son mari est âgé. »
15 Elisée lui dit :
« Appelle-la. »
Le serviteur l’appela et elle se présenta à la porte.
16 Elisée lui dit :
« A cette même époque,
au temps fixé pour la naissance,
tu tiendras un fils dans tes bras. »

PSAUME – 88 (68)
2 L’amour du SEIGNEUR, sans fin je le chante
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
3 Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.
16 Heureux le peuple qui connaît l’ovation !
SEIGNEUR, il marche à la lumière de ta face ;
17 tout le jour, à ton nom il danse de joie,
fier de ton juste pouvoir.
18 Tu es sa force éclatante ;
ta grâce accroît notre vigueur.
19 Oui, notre roi est au SEIGNEUR ;
notre bouclier, au Dieu saint d’Israël

DEUXIEME LECTURE – Lettre de saint Paul aux Romains-6, 3 11
Frères,
ne le savez-vous pas ?
3 Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus,
c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
4 Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort,
nous avons été mis au tombeau avec lui,
c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi,
comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père,
est ressuscité d’entre les morts.
8 Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ,
nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
9 Nous le savons en effet :
ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ;
la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
10 Car lui qui est mort,
c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ;
lui qui est vivant,
c’est pour Dieu qu’il est vivant.
11 De même, vous aussi,
pensez que vous êtes morts au péché,
mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

EVANGILE – selon saint Matthieu 10, 37 – 42
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
37 « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
38 celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
39 Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
40 Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
41 Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
42 Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

MEDITATION

Les lectures de ce treizième dimanche du T.O (A) soulignent la vie relationnelle : notre relation avec Dieu en passant par le prochain. Oui dans la page l’Evangile, Jésus invite ses disciples à l’aimer par-dessus tout, à travers l’accueil réservé à ses disciples. Sur ce, le second livre des Rois nous en donne l’exemple : Elisée, en voyage, fatigué et assoiffé, est accueilli par une famille bien que riche matériellement mais pieuse. Cette famille sans enfant sera bénie et récompensée par une progéniture une année plus tard.

En effet, aux dires de Saint Paul dans la deuxième lecture, accueillir Dieu c’est accueillir sa Parole de vie qui nous engendre spirituellement par le baptême qui nous fait mourir au péché et ressusciter pour Dieu (Rm 6,3-4). C’est revêtir l’homme nouveau et être capable de Dieu contrairement au vieil homme qui se détruit par ses propres convoitises (Col 3, 1-12). La vie chrétienne, cette vie de relation avec Dieu nous oblige à être sous la mouvance de l’Esprit Saint (Ga 5, 22-23). Nous nous engageons à suivre le Christ malgré ce que cela puisse nous coûter.

Dans la même perspective, Jésus dans l’Evangile, après avoir invité ses disciples à renoncer à tout pour le suivre, il promet sa bénédiction à qui leur fera bon accueil. La vie chrétienne est un choix qui exige un renoncement. Pour souligner l’impact d’un choix libre et personnel, l’on dit : « Le choix est libre, mais une fois choisi, on devient responsable de ce choix ! ». Le choix suppose une réflexion et un engament accru. Allons à bout de nos décisions malgré tout, malgré le prix à payer. Que les saints et les martyrs nous y entrainent. L’amour et le don de soi jusqu’au bout sont le dénominateur commun de ceux/celles qui s’engagent à la suite du Christ.
La première lecture comme l’Evangile évoquent un autre aspect de cet accueil inconditionnel qui nous est demandé de faire à tous sans distinction aucune : sont bénis ceux qui s’exécutent pour recevoir l’inconnu, l’étranger. Aimer Dieu, d’une part, consiste à l’adorer et à lui rendre louanges. D’autre part, aimer Dieu, c’est aimer ses créatures dont nos frères et sœurs d’où qu’ils viennent. « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1Jn 4, 20). Comme cette famille généreuse, qui accueille le prophète Elisée et l’aime sans le connaitre, aimer l’autre c’est lui venir en aide, discerner le bien pour l’autre en besoin et le faire gratuitement. En Anglais on dit : « A friend in need, a friend indeed ! » pour dire en Kinyarwanda « Inshuti nyanshuti igaragarira mu byago ! » Jésus dit : « Celui qui donne à boire, même un simple verre d’eau fraiche, à l’un de ces petits … il ne perdra pas sa récompense. » Le vrai amour nous sauve nous aussi ! Ou nous serons jugés non sur l’amour reçu mais bien sur celui gratuitement donné. Sur ce, le Pape François dans sa bulle d’indiction ‘Misericordiae Vultus’ dit ceci : « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, c’est une réalité concrète par laquelle il nous révèle son amour qui est comme celui d’un père et d’une mère, émus au plus profond de leurs entrailles pour leur propre enfant » (MV, 6).

Comme pour expliciter les mots du Christ dans l’Evangile d’aujourd’hui, le Souverain pontife y souligne la pratique des œuvres de miséricorde corporelles : « Donner à boire à ceux qui ont soif ; Accueillir les étrangers ; Vêtir ceux qui sont nus Assister les malades ; Visiter les prisonniers ; Ensevelir les morts. » Le Pape y reconnait également les œuvres de miséricorde spirituelles à savoir : « Conseiller ceux qui sont dans le doute ; Enseigner aux ignorants ; Avertir les pécheurs ; Garder un esprit conciliant, Consoler les affligés ; Pardonner les offenses ; Supporter patiemment les personnes ennuyeuses ; Prier Dieu pour les vivants et pour les morts. » http://www.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/papa-francesco_misericordiae-vultus.html du 11 Avril 2015.

Chers frères et sœurs, le dernier jugement portera sur l’amour. Le baptême ou la régénération spirituelle dont saint Paul nous parle dans la deuxième lecture, est ordonné à l’amour. Nous sommes baptisés pour aimer vraiment Dieu à travers nos frères et sœurs. Que notre baptême nous porte à aimer vraiment Dieu et nos frères et sœurs sans hypocrisie. Amen.

Abbé Valens NSABAMUNGU, Prêtre du Diocèse de BYUMBA