Dimanche, 04-08-19

4. Dim – Vr – DIX-HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - G, C, P dominicale – 1e lecture : Qo 1,2 et 2,21-23 ; Ps 90(89), 3-6.12-14.17 ; 2e lecture : Col 3,1-5.9-11 ; Évangile : Lc 12,13-21. Homélie donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj.

PREMIERE LECTURE – livre de Qohèleth 1,2 ; 2,21-23
1,2 Vanité des vanités, disait Qohèleth.
Vanité des vanités, tout est vanité !
2,21 Un homme s’est donné de la peine ;
il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi.
Et voilà qu’il doit laisser son bien
à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine.
Cela aussi n’est que vanité,
c’est un grand mal !
2,22 En effet, que reste-t-il à l’homme
de toute la peine et de tous les calculs
pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?
2,23 Tous ses jours sont autant de souffrances,
ses occupations sont autant de tourments :
même la nuit, son cœur n’a pas de repos.
Cela aussi n’est que vanité.

PSAUME – 89 (90),3-4.5-6.12-13.14-17
3 Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : retournez, fils d’Adam !
4 A tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
5 Tu les a balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante,
6 elle fleurit le matin, elle change,
le soir, elle est fanée et se desséchée.
12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos coeurs pénètrent la sagesse.
13 Reviens, SEIGNEUR, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
17 Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.

DEUXIEME LECTURE – lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens 3,1-5.9-11
Frères,
1 si donc vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
2 Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
3 En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
4 Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir en vous
ce qui n’appartient qu’à la terre :
débauche, impureté, passion, désir mauvais,
et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie.
9 Plus de mensonge entre vous :
vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous
et de ses façons d’agir,
10 et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau
qui, pour se conformer à l’image de son Créateur,
se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance.
11 Ainsi, il n’y a plus le païen et le Juif, le circoncis et l’incirconcis,
il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre ;
mais il y a le Christ :
il est tout, et en tous.

EVANGILE – selon Saint Luc 12, 13 – 21
En ce temps-là,
13 du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
14 Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
15 Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
16 Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
17 Il se demandait :
‘Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
18 Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
19 Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
20 Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?’
21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

MEDITATION
Dimanche dernier, nous apprenions comment prier. Aujourd’hui, nous apprenons comment nous garder des fausses sécurités : à quoi bon amasser toujours plus pour demain ? L’essentiel est d’ajuster notre vie sur la vraie richesse : Dieu. « Rien ne vaut la vie ! » Tel semble bien être le message essentiel que veut nous livrer la parole de Dieu, en ce dimanche. C’est d’abord à travers l’un des écrits de Sagesse que nous vient un premier avertissement : attention aux vaines richesses, concentrons-nous plutôt sur l’essentiel. (1ère lecture). Avec le psalmiste, nous demanderons au Seigneur cette sagesse, et une plus grande confiance en lui. Ne sommes-nous pas appelés à partager, avec le Christ, « les réalités d’en haut » (2ème lecture) ? Jésus nous rappelle, en effet, que le seul vrai trésor, c’est la vie qu’il nous offre avec lui (Evangile).
L’Ecclésiaste est le livre déconcertant d’un sage sans illusions sur ce que l’homme peut attendre de la richesse et du pouvoir. On y découvre des accents très modernes sur la recherche du sens de l’existence. Ses propos sur l’incapacité de l’homme à faire son propre bonheur révèlent, en creux, une attente, un désir que la révélation plénière en Jésus-Christ viendra combler. L’homme est donc appelé à prendre conscience de la vanité des choses de ce monde car « Vanité des vanités, tout est vanité ! ». Nos luttes et nos combats de tous les jours ne peuvent avoir de sens que s’ils nous conduisent à Dieu à défaut nous nous épuisons pour des futilités. Cette lecture nous pose donc la question essentielle. Elle est surtout une invitation pressante à revenir "au cœur de la foi". Ce qui est premier, c’est de nous rappeler que Dieu est notre créateur et qu’il est passionné d’amour pour le monde. En dehors de lui, toute recherche de bonheur est vaine. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes est un don de Dieu. La seule attitude digne d’un croyant c’est de mettre toute notre confiance en ce Dieu et de construire notre vie sur lui. Nous sommes renvoyés au grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. C’est là que nous trouvons le seul vrai bonheur.
L’existence humaine ne débouche pas inéluctablement sur la mort. Nous sommes appelés à ressusciter avec le Christ. Bien plus, par le baptême, nous sommes déjà des créatures nouvelles. Saint Paul à travers sa lettre aux Colossiens nous appelle à vivre déjà en ressuscité et à ne pas mettre notre espérance dans les idoles, « les vanités » que dénonçait l’ecclésiaste. Nous devons donc faire mourir en nous « ce qui appartient encore à la terre : débauche, impureté, passions, désirs mauvais, et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles. » afin de revêtir l’homme nouveau racheté par Christ ressuscité et siégeant à la droite du Père.

Dans la suite de ses instructions sur la façon de vivre en chrétiens, Jésus aborde un sujet sensible : la fortune, la richesse, l’argent. Mais c’est pour nous orienter vers un autre trésor, la seule vraie richesse. En effet, les biens de ce monde sont trompeurs et peuvent facilement nous détourner de l’amour de Dieu et du prochain. Il nous recommande donc de nous garder « de toute âpreté au gain, car la vie d’un homme, fut-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. » Pour illustrer ce propos, il prend l’exemple d’un riche exploitant agricole qui n’a d’autre préoccupation que de stocker ses abondantes récoltes. « Il est fou ! Il mourra avant d’avoir eu le temps de jouir de ces richesses, et sans savoir qui en bénéficiera après lui. »
Aujourd’hui, Jésus nous invite à un renversement des valeurs. Il nous recommande de devenir "riches en vue de Dieu." L’apôtre Paul nous dit la même chose d’une autre manière : "Recherchez les réalités d’en haut." Par notre baptême, nous sommes devenus des hommes nouveaux reconstruits à neuf à l’image de Dieu. Cependant, nous sommes dans les réalités terrestres. Et c’est là que nous avons à lutter contre certains appétits peu recommandables, en particulier "cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles. Ce que Jésus voudrait nous faire comprendre c’est que toute notre vie doit être tournée vers Dieu. En dehors de lui, tout est vanité.
Construire sa vie sur Dieu, cela implique d’être reliés au Christ. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous sommes invités à passer pour aller vers le Père. Si nous lui donnons la première place, notre vie sera remplie de son amour. Nous apprendrons à aimer comme lui et avec lui et à donner le meilleur de nous-mêmes. Mais cet amour qui vient du Seigneur, c’est comme la lumière. Si nous voulons le rayonner et le transmettre autour de nous, il nous faut prendre le temps de le recevoir.
Seigneur notre Dieu, toi qui te donnes sans compter pour l’amour de ton peuple, tu connais notre égoïsme et nos besoins de possession. Fais-nous découvrir que ta Parole est notre seul trésor et nous serons comblés des richesses de ton Royaume, par Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui est vivant avec toi et l’Esprit Saint maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Père Bernard Dourwe, Rcj.