Dimanche,22-12-19

22. Dim – Vl – QUATRIÈME DIMANCHE DE L’AVENT - C, PAv II
1e lecture : Is 7, 10 - 16 ; Ps 24(23),1-2, 3-4ab, 5-6 ; 2e lecture : Rm 1, 1-7 ;
Évangile : Mt 1, 18 - 24. Par Abbé Valens Nsabamungu (Byumba).

PREMIERE LECTURE – Isaïe 7,10-16

En ces jours-là,
10 le SEIGNEUR parla ainsi au roi Acaz :
11 « Demande pour toi un signe de la part du SEIGNEUR ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
12 Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le SEIGNEUR à l’épreuve. »
13 Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
14 C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
15 De crème et de miel il se nourrira,
jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.
16 Avant que cet enfant sache rejeter le mal
et choisir le bien,
la terre dont les deux rois te font trembler
sera laissée à l’abandon. »

PSAUME – 23 (24), 1-2. 3-4. 5-6

1 Au SEIGNEUR, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
2C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
3 Qui peut gravir la montagne du SEIGNEUR
et se tenir dans le lieu saint ?
4 L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.
5 Il obtient, du SEIGNEUR, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
6 Voici le peuple de ceux qui le cherchent
qui recherchent la face de Dieu !

DEUXIEME LECTURE – lettre de Saint Paul apôtre aux Romains 1,1-7

1 Paul, serviteur du Christ Jésus,
appelé à être Apôtre,
mis à part pour l’Évangile de Dieu,
à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
2 Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance
par ses prophètes dans les saintes Écritures,
3 concerne son Fils qui, selon la chair,
est né de la descendance de David
4 et, selon l’Esprit de sainteté,
a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu
par sa résurrection d’entre les morts,
lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
5 Pour que son nom soit reconnu,
nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre,
afin d’amener à l’obéissance de la foi
toutes les nations païennes,
6 dont vous faites partie,
vous aussi que Jésus Christ a appelés.
7 À vous qui êtes appelés à être saints,
la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.

EVANGILE – selon Saint Matthieu 1,18-24

18 Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
19 Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
20 Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
21 elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
22 Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
23 Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,
qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
24 Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.

MEDITATION

Chers frères et sœurs, les lectures de ce dimanche nous parlent de la naissance de Jésus de Nazareth. Le prophète Isaïe, dans la première lecture, parle d’une jeune fille qui va concevoir et mettre au monde un fils, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, le Prince de la paix. Saint Paul nous rappelle que Jésus a été prédit par les prophètes.
L’Evangile nous parle de l’annonciation faite à Saint Joseph. Dieu, dans le songe, lui révèle que sa fiancée, Marie, a conçu sous l’action de l’Esprit Saint. Saint Joseph, le très chaste époux accepta le plan de Dieu. L’annonce de l’Ange faite à Joseph n’a pas pour objet de rassurer Joseph en quoi que ce soit, mais de lui communiquer sa contribution ou son rôle dans le mystère de l’incarnation en cours. L’ange lui donne la réponse en lui montrant sa propre vocation, c’est lui, descendant de David, qui transmettra à l’enfant les promesses faites à David aussi bien que la foi d’Israël. Jésus devait être descendant de David, et ce n’était pas le cas de Marie, laquelle appartenait sans doute comme sa cousine Élisabeth, non à la tribu de Juda, qui était celle du roi David, mais que, comme sa cousine Élisabeth, elle appartenait à une famille de prêtres de la tribu de Lévi. Joseph comprend que l’annonce à Marie présage beaucoup plus qu’un bébé à mettre au monde, et il se voit étranger à un tel destin. : Face à ce mystère qui semble le dépasser, Joseph ressent sa petitesse accompagnée d’une crainte, une crainte référentielle, et cherche à laisser à Marie la liberté d’action en cet appel si particulier et si universel.

Accepter le plan de Dieu comme Marie a accepté l’annonce de l’ange Gabriel, voilà le mérite de saint Joseph. C’est est un homme ouvert chez qui Dieu peut entrer sans rencontrer d’obstacles, un homme disponible comme Marie pour coopérer au plan de Dieu. Joseph renonce à son plan, pour épouser le plan de Dieu, le plan du salut de toute l’humanité. Joseph est ainsi le modèle de l’obéissance et la soumission comme Marie. Celle-ci a répondu à l’annonce de l’Ange Gabriel ainsi : « Qu’il m’advienne selon sa parole (Luc 1, 38) ». Joseph a dit oui au plan de Dieu. Combien de guerres qui éclatent par manque de soumission ? Combien d’unions déchues par manque de soumission ? Combien d’époux séparés par manque de soumission ? Combien d’échecs dans la vie qui résultent du manque de l’obéissance ? La soumission peut paraître ici négatif, renoncer à ses droits, se résigner. La soumission que nous soulignons ici renvoie à l’humilité, à donner à l’autre la préséance. Un jeune moine demanda à son précepteur la vertu principale. Celui-ci lui répondit que la première c’est l’humilité, la deuxième c’est l’humilité, et que la troisième vertu c’est l’humilité, nous raconta un professeur de spiritualité. Lucifer, jadis le grand Ange, dont le nom signifie : porteur de lumière ̋ lux/lucis-fere ̏, lumineux, intelligent, meilleur chantre, a été insoumis à Dieu, a été insoumis au Dieu incarné. Et il est déchu. Soyons donc humbles comme saint Joseph et sainte Marie. L’humilité est un préalable pour la paix, pour l’unité et pour la synergie.

Alors que le roi d’Israël, Achab, avait peur et voulait s’allier aux puissances extérieures et païennes pour échapper aux assauts ennemis, notamment des Assyriens, le prophète Isaïe invite le monarque et le peuple d’Israël à avoir foi en Dieu. Isaïe dit qu’une jeune fille va concevoir et mettre au monde un fils, l’Emmanuel. Il apportera la paix. Ce Prince de la paix prédit par le prophète est Jésus Christ, l’espérance d’Israël et de l’humanité. En lui, les temps messianiques sont accomplis. La création corrompue par le péché, en lui, est rétablie. Par lui les aveugles voient, les sourds ententes et les boiteux marchent (Luc 4, 18-19 ; Is 61,1-2). Il a détruit le mur de la haine qui séparait les juifs et les païens. Il nous invite à épouser son plan de salut : aimer Dieu par-dessus tout et aimer notre frère, notre sœur comme nous-mêmes. Par l’amour tout est restauré, par l’amour la création retrouve sa beauté initiale.

Saint Paul nous rappelle que Jésus a été prédit par les prophéties. Il l’énonce ainsi « Jésus naitra de la ligne de David selon la chaire. Il est Fils de Dieu avec la puissance de l’Esprit Saint » (Rm 1, 2-3). Jésus est donc vrai Homme et vrai Dieu. Nous recevons de lui le salut et la mission. Croyons-en Lui et laissons-Le guider notre vie.

Chers frères et sœurs, prions pour que l’humanité accepte Jésus Christ, le Prince de la paix, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Prions pour que ceux et celles qui se réclament chrétiens soient humbles et artisans de paix, de concorde et d’unité. Que les fêtes – Noël, Saint Famille, Nouvel An et Epiphanie – nous redonnent l’esprit d’humilité et de douceur. Amen.